G.H.C. Bulletin 82 : Mai 1996 Page 1620
LAFFITE, Frères & Cie, flibustiers
Marcus LAFFITE (1743-1817) x Marie Zora NADRIMAL (+ Port-
au-Prince 1783), fille de Abhorad NADRIMAL et de Zora
(1730-1804).
De ce mariage vinrent 8 enfants, qui suivent.
n
1 N. LAFFITE
b Port-au-Prince 1767; + Charleston 1845
2 Anna LAFFITE
b Port-au-Prince 1769; + Port-au-Prince 1811
3 Alexandre F. LAFFITE
b Port-au-Prince 1771; + La Nouvelle Orléans ca. 1830
4 Marcus LAFFITE
b Port-au-Prince 1773; + Port-au-Prince 1811
5 Henri LAFFITE
b Port-au-Prince 1775; + Carthagène 1840
6 Yvonne LAFFITE
b Port-au-Prince 1777; + Philadelphie 1850
7 Pierre Antoine LAFFITE
b Port-au-Prince 1779; + Crevecoeur, Missouri 1844
8 Jean LAFFITE
b Port-au-Prince 1782 + Atton, Illinois 1854.
On peut remarquer que le troisième Alexandre F.
pourrait être le Capitaine You, cité dans tous les écrits
comme un frère aîné de Pierre et Jean, nos personnages
principaux qui figurent en septième et huitième position.
Cette généalogie américaine est encore complétée par la
descendance de Jean LAFFITE et de sa première épouse,
Christina LEWEIN, ou LEVINE, native de Sainte-Croix, fille
de Michael LEWEIN et de sa seconde épouse Rachel FAUCETTE,
laquelle aurait eu d'un autre mariage avec James HAMILTON
un fils prénommé Alexandre (5). Ce même état donne ensuite
le second mariage de Jean LAFFITE en 1832 avec Emma
MORTIMORE. On trouve encore sur ce même tableau l'ascen-
dance du capitaine BELUCHE, cité dans les mêmes "romans",
comme parent des frères LAFFITE. On le voit descendre
d'une famille BELUCHAIS/SANDOVAL dont les membres auraient
été baptisés à Saint-Jean-de-Luz où j'ai pu constater,
étant sur place, qu'il n'en existe aucune trace dans les
archives locales...
Tout cela serait parfait et le problème résolu si les
archives de Port-au-Prince nous révélaient toutes ces
naissances.
Or, des recherches effectuées par M. Pierre Bardin dans
les registres paroissiaux parvenus jusqu'à nous témoignent
de l'absence totale de tous nos flibustiers aux dates
précitées (6).
A moins qu'ayant encore travesti la vérité Jean LAFFITE
ne soit né dans une autre paroisse de Saint-Domingue...
Conclusion provisoire
Sauf découvertes nouvelles et incontestables, on doit
admettre que nos LAFFITE, frère flibustiers & Cie, ont
tout fait pour dissimuler leurs origines. Si la piste
bordelaise présente des indices qui demanderaient une
poursuite des recherches, la piste basque, hormis les
mêmes prénoms et dates approchantes de naissance, n'offre
aucune preuve suffisamment probante.
Mais sait-on jamais ?
Reste la piste de Saint-Domingue. Sur le papier elle
paraît sans contestation. Elle suit et confirme le "fameux
journal retrouvé" de Jean LAFFITE. Point par point, tout
s'ordonne exactement; manquent seulement les preuves !
Quand nos amis de Louisiane nous auront fourni les ori-
gines de cette reconstitution, les dates précises, les
copies authentiques des actes relevés et l'adresse des
archives où l'on peut les consulter, nous pourrons alors
boucler définitivement ce dossier.
En attendant et à notre avis, aucune de ces trois
pistes n'apporte à ce jour une réponse généalogiquement
définitive. La suite de l'enquête peut-être dans de
prochains numéros...
Questions
Ile de Sainte-Lucie
Une des filles de Pierre LAFFITE (piste basque), Nelly,
o 1 1 1815, aurait épousé le 16 8 1838 N. PIET, notaire.
Les registres de Sainte-Lucie existent-ils pour cette
période ?
Vincennes (Archives de l'Armée)
La carrière de Pierre LAFFITE (piste bordelaise), soi-
disant capitaine dans les armées napoléoniennes, pourrait
s'y trouver et fournir des indications sur son temps
d'activité militaire.
Embarquement pour les îles
Une analyse des registres d'embarquement, Bayonne,
Bordeaux, Nantes, La Rochelle et autres, pourrait donner
des indications sur le ou les passages des LAFFITE
Martinique
Un sieur BARBOTEAU habitant Saint-Pierre aurait été en
relation directe avec Louis LAFFITE de Sainte-Lucie ou son
frère Pierre, négociant à Bordeaux.
Quid de ce personnage ?
Saint-Domingue
Les registres baptistaires de Port-au-Prince dans les
années antérieures à 1782 sont-ils consultables ? Si oui,
y trouve-t-on la trace des parents présumés de Pierre et
Jean LAFFITE ?
Notes
(1) GHC no. 63, sept. 1994, p. 1152; Manuscrit original de
l'historien Léonce GOYETCHE (1822-1885), petit-fils de
Marie Anne LAFFITE et de Martin GOYETCHE (1792-1878).
(2) Thèse de maîtrise d'espagnol de Sylvie-Béatrice Robin,
et autres sources dont GHC no. 70, avril 1995, p. 1329.
(3) GHC no. 64, octobre 1994, p. 1182; déc. 1994, p. 1215;
juin 1995, p. 1371).
(4) GHC no. 70, avril 1995, p. 1338 - article Chotard.
(5) GHC no. 72, juin 1995, p. 1371.
(6) GHC no.64, octobre 1995, pp. 1174-75.
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Révision 28/12/2004