G.H.C. Bulletin 82 : Mai 1996 Page 1612
Les familles CRASSOUS et CRASSOUS de MÉDEUIL
Eugène Bruneau-Latouche
En réponse à la question d'Amédée Aubery (Généalogie
et Histoire de la Caraïbe" 59, avril 1994, 94-56) je
propose la notice qui suit, composée avec l'aide précieuse
de Denis Provost, président du Cercle généalogique d'Aunis
et Saintonge, que je remercie infiniment pour m'avoir
permis de faire la lumière sur la branche CRASSOUS de
MÉDEUIL fixée à La Rochelle avant même 1738, et surtout
pour m'avoir fourni les preuves de l'appartenance de cette
branche à la famille CRASSOUS de la Martinique. Il s'agit
donc d'une même et unique famille.
Les CRASSOUS sont originaires du diocèse d'Agde, en
Languedoc, c'est ce qu'indique l'acte de mariage de
l'auteur de cette famille (Jean Henri) à la Martinique, en
1703. Cet acte dit encore que Jean Henri est natif de la
paroisse Saint-Jean de ... dudit diocèse, fils de Jean,
bourgeois de ladite paroisse, et de Madeleine DAGUSSE.
Une recherche effectuée auprès de l'évêché de
Montpellier (au passage, je remercie ici M. l'abbé Gérard
Alzieu, archiviste de l'évêché) fait ressortir l'exis-
tence, dans le diocèse d'Agde, de quatre paroisses
patronnées par Saint-Jean-Baptiste : celles de Florensac,
Marseillan, Pézenas et Vias.
Les recherches nécessaires qui auraient permis
d'éclairer les débuts de cette famille en Languedoc n'ont
pu être entreprises, mais nous donnons plus loin les
premières générations, en métropole, telles que les
indique M. Gazin, érudit du premier quart de ce siècle,
archiviste à la Martinique, dans son important fonds de la
Section Outre-Mer des Archives Nationales à Aix-en-
Provence : CAOM, fonds Gazin 71 APOM 5 (2).
Que ce soit à la Martinique ou en Aunis, la famille
CRASSOUS a pris une part importante dans la société.
A La Rochelle, les CRASSOUS de MÉDEUIL, branche cadette,
eurent deux des leurs comme notaires (père et fils), un
autre fut un marin rochelais réputé et son demi-frère un
avocat de grand talent, polémiste et homme politique.
La branche antillaise, branche aînée, qui a toujours
gardé le nom d'origine CRASSOUS jusqu'à l'aube du XXème
siècle et peut-être même depuis la fin du siècle
précédent, a longtemps évolué dans le commerce, à Saint-
Pierre. Dans la seconde moitié du XIXème siècle a émergé
Bornave CRASSOUS, homme d'affaires très actif, ainsi qu'il
ressort des études de notaires. Son frère Joseph Arthur,
adjoint au maire de la commune du Lorrain, au moins en
1857, est l'ancêtre de la famille subsistante.
Dans un article en date de 1902, "L'Intermédiaire des
Chercheurs et des Curieux" (1) mentionne l'existence à
cette date de Henry CRASSOUS de MÉDEUIL, négociant à New-
York, mais il ne précise pas la filiation. Quoi qu'il en
soit, on peut penser que c'est à la suite de l'extinction
de la branche cadette que des descendants de la branche
aînée ont repris le nom de branche, très probablement à la
charnière des XIXème et XXème siècles.
Bien que dans nos relevés (superficiels) d'actes en
Aunis nous n'ayons pas vu apparaître dans ceux de baptême
ou de mariage le nom de CRASSOUS de MÉDEUIL, les enfants
de Joseph, né en Martinique et auteur de la branche roche-
laise, comme lui-même, sont, ailleurs, désignés sous le
nom de CRASSOUS de MÉDEUIL.
Au Marigot (Martinique), sur les actes de mariage
respectifs de ses deux tantes maternelles, Marguerite
DUCHESNE (avec Charles DARNAULT, le 6 octobre 1722) et
Laurence DUCHESNE (avec Joseph Stanislas GUYERS, le 20
août 1726), Joseph signe respectivement "Jh Crassous
Médeuil" et "Crassous Médeuil".
Ces deux signatures prouvent, bien avant La Rochelle,
l'appartenance de la branche MÉDEUIL à la famille CRASSOUS
de la Martinique. Ce nom de branche semble trouver son
origine dans le berceau familial du Languedoc ; peut-être
s'agit-il d'un nom de lieu, de terre, de ferme, d'un
surnom, le rappel d'une alliance antérieure, etc.
C'est Joseph CRASSOUS, qui recevra à La Rochelle, le
19 septembre 1769, le contrat de mariage de Pierre de
LAGUARIGUE de SAVIGNY (de la famille martiniquaise) avec
la demoiselle Suzanne Pauline Magloire GRÉEN de SAINT-
MARSAULT.
Alliances précisées avant 1895 :
ASSIER de POMPIGNAN 1855, de BEAUDUIT-HIMLEY, BÉNETEAU LA
PRAIRIE 1817, BILLIOTI de GAGE 1880, BORDE 1860, de
BRIGNAN 1830/, CATIGNON 1780, CHÉNEAUX 1857, CLAVELAND,
DAGUSSE 1670, DECASSE 1853, DENIS 1752, DOMERGUE 1720/,
DUBOCQ 1763/, DUBOCQ SAINTE-ROSE 1799, DUCHESNE 1703,
DURAND LA BOISSIèRE 1775, DUVAL VALMOND 1823, FRIGIèRE
1767, GAUVRIT 1737, GAY 1695, GENET 1763/, GENTY 1740/,
GRIFFON 1752/, HERVÉ 1842, LAFARGUE 1770, de LASTRE 1780,
PICARD 1803, PLESSIS 1775, PORRY 1873, REYNAL de SAINT-
MICHEL 1894, de RODES 1650/, TOUSSAINT 1770.
Généalogie de la famille CRASSOUS
Ascendance en Languedoc (d'après Gazin)
I Jean CRASSOUS, Procureur juridictionnel, né vers 1610,
épousa vers 1635 Marguerite de RODES, dont :
II Jean CRASSOUS, né en 1637, marié en la paroisse Saint-
Jean de Vias, le 15 juillet 1670, à sa cousine du 3ème
au 4ème degré Madeleine DAGUSSE, fille de Guillaume,
lieutenant de Viguier en la cour ordinaire de Vias,
d'où au moins cinq enfants :
II-1 Marie CRASSOUS, baptisée à Vias le 18 septembre 1671,
y épousa, le 25 janvier 1695, Guillaume GAY.
II-2 Jean Henry CRASSOUS (sans précision de naissance ni
de baptême), marié au Marigot (Martinique) en 1703 à
Jeanne DUCHESNE.
II-3 Jacques CRASSOUS, né le 13 avril 1684.
II-4 Aphrodise CRASSOUS, baptisée à Vias le 13 décembre
1688.
II-5 Maurice CRASSOUS, baptisé à Vias le 7 février 1691,
marié à Marie Rose DOMERGUE, d'où au moins Élisabeth
CRASSOUS, née vers 1723, mariée à Vias, le 5 février
1746, à Jacques BONNIOL, né vers 1721, fils
d'Antoine et de Marie ARMENTIèRE.
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Révision 28/12/2004