G.H.C. Bulletin 78 : Janvier 1996 Page 1524

NOTES DE LECTURE

      Victor Hugues et Henri Christophe, roi d'Haïti
           Découvrir ou redécouvrir deux grands 
     romans historiques antillais d'Alejo Carpentier
                   Nicolas Javary                      

     Alejo Carpentier est un auteur cubain. Né à La Havane 
en 1904 d'un père d'origine bretonne  et  descendant  d'un
des premiers explorateurs français de la Guyane vers 1840, 
il mourut à Paris en  1980.  Journaliste,  musicologue  et
romancier, il nous laissa dans  sa  production  littéraire
deux grandes fresques historiques très  bien  documentées,
même si ces deux livres sont avant tout  des  romans.  "Le
siècle des Lumières", paru en 1962, décrit  la  Révolution
en Guadeloupe  autour  de  Victor  Hugues  alors  que  "Le
royaume de ce monde", paru en 1954, montre  l'effondrement
de  Saint-Domingue  et  l'irrésistible  ascension  d'Henri
Christophe, roi noir du nouvel Haïti.  L'écriture  baroque
d'Alejo  Carpentier,  son  style  et  sa  poésie   rendent
passionnante et  enchanteresse  la  lecture  de  ces  deux
romans.


 Le siècle des Lumières, Gallimard, Folio n° 981, 462 p.

     Le roman débute à La Havane, dans un palais en deuil. 
Trois adolescents  se  retrouvent  orphelins;  leur  père,
riche négociant, vient de mourir. Une vie mêlée  d'abandon
et d'ennui commence quand, tout à coup, un étranger  vient
frapper à la lourde porte et  laisse  sa  carte  :  Victor
Hugues, Négociant à Port-au-Prince. A partir de ce moment, 
le destin de ces trois jeunes, Esteban, Sofia  et  Carlos,
sera lié à celui  du  terrible  Marseillais.  C'est  alors
l'occasion pour Alejo Carpentier de nous raconter la  Révo
lution française transportée dans la Caraïbe  et  de  nous
tracer le portrait et la vie  de  celui  qui  apporta  aux
Antilles le décret du 16 pluviôse an II de l'abolition  de
l'esclavage, mais aussi la guillotine.

     On voit Victor Hugues aux prises avec  les  planteurs
de Saint-Domingue, sa participation à la maçonnerie  domin
goise avec "le  mulâtre  Ogé",  l'autorité  naturelle  qui
émanait de sa personne, l'implacable Accusateur public  de
Rochefort et, enfin, son arrivée en Guadeloupe.
     Il y a là le formidable espoir de  la  population  de
couleur, la  reprise  de  l'île  aux  Anglais  mais  aussi
l'horrible massacre du  camp  Saint-Jean  à  Berville,  la
Terreur  érigée  en  devoir  civique,  l'instauration   du
"Travail obligatoire", du propre chef  de  Victor  Hugues,
ses yeux fermés sur la traite,  son  enrichissement  ainsi
que celui de l'île.
     Alejo Carpentier nous mènera jusqu'en  Guyane  où  se
retrouveront les exilés de la Révolution, ceux dont on  ne
voulait plus : Billaud-Varenne, Collot d'Herbois,  anciens
présidents de la Convention, et Victor Hugues.  Cerpentier
nous le montrera finir seul, prisonnier de certitudes  que
personne ne voulait croire.  


 Le royaume de ce monde, Gallimard, Folio n° 1248, 184 p.

Cette fois-ci, c'est  l'histoire  de  Saint-Domingue/Haïti
qui nous est  racontée,  pendant  la  même  période  et  à
travers un témoin, Ti-Noël, esclave puis homme libre.

     Après la description de la richesse de la colonie  et
particulièrement  par  une   évocation   du   Cap,   alors
"Français", on assiste  à  l'hécatombe  provoquée  par  le
poison  omniprésent,  accompagné   d'un   rituel   magique
imprégné de croyances africaines. Après les  animaux,  les
hommes tombent à leur tour puis le soulèvement arrive.  La
venue du général  Leclerc  et  de  sa  sulfureuse  épouse,
Pauline Bonaparte, n'y change  rien.  Sa  mort  non  plus.
Saint-Domingue disparaît et les planteurs  encore  en  vie
s'exilent et finissent ruinés.

     Alejo Carpentier nous décrit  alors  Haïti,  quelques
années plus tard, sous le règne du roi  Henri  Christophe,
ancien cuisinier du Cap. Il évoque de manière éclatante la 
splendeur du château de Sans-Souci où le roi abritait  une
cour digne des royaumes européens. Mais  cela  aussi  sera
voué à la ruine et sombrera dans  un  cataclysme  toujours
mêlé de violence et de magie.

COOPÉRATION

de Jean Bonnet : Les JASPAR (pp. 1369 et 1472-1473) Mon arrière-grand-oncle Amédée BONNET (o Grand-Bourg de Marie-Galante 14 4 1835) épousa avant 1858, date de son départ pour l'île de Vieques (ensuite instal é à Puerto- Rico avec sa famille) Charlotte Elmire JASPAR, dont j'ignore les parents. Il mourut à Vieques le 15 janvier 1879. Quant à l'alliance CHÉROT DUPAVILLON, voici la parenté : 1 Jacques CHÉROT x Catherine TABACQ 1.1 Nicolas CHÉROT dit LA SALINIèRE + Petit-Bourg 20 5 1718 x Capesterre 28 7 1710 Marie Madeleine FILLASSIER 1.1.1 Pierre Nicolas CHÉROT b Le Gosier 30 4 1714 + Petit-Canal 1767 bx Petit-Canal 29 1 1760 Anne Catherine Louise NERON LONGPRÉ 1.1.1b.1 Louis Charles Nicolas CHÉROT + Camp Jacob octobre 1794 x Les Abymes 26 2 1786 Charlotte CHÉROT DUPAVILLON (1.2.1.1b.1) 1.2 Pierre CHÉROT DUPAVILLON b Mont-Carmel Basse-Terre 12 3 1686 x Le Gosier 16 10 1714 Marie Thérèse GARET 1.2.1 Magloire (I) CHÉROT DUPAVILLON o Le Gosier 22 7 b 10 8 1715 + Les Abymes 12 (+) 13 12 1754 x Port-Louis 9 2 1740 Marie Françoise Louise GÉLAS 1.2.1.1 Magloire (II) CHÉROT DUPAVILLON o Les Abymes 3 11 1743 bx Les Abymes 14 1 1771 Marie Thérèse Jeanne HOURTICQ 1.2.1.1b.1 Elisabeth Charlotte CHÉROT DUPAVILLON o 5 2 1772 b 29 8 1773 ax Louis Charles Nicolas CHÉROT (1.1.1b.1) bx Petit-Canal 1802 Philippe Etienne JASPAR d'où Charles-Marie, Philippe-François-Elie et Charles- Magloire JASPAR (je suppose que Charlotte Elmire épouse BONNET est la fille de l'un des trois frères)
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Révision 28/12/2004