G.H.C. Numéro 77 : Décembre 1995 Page 1510

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NOTES DE LECTURE
Pierre Baudrier

Platelle   (Henri).- Journal   d'Hubert-Joseph   Flotteeu, 
prêtre  du diocèse d'Ypres,  déporté à la Guyane française 
en  1798-1799,  Annales  de  la  Société  d'Emulation   de 
Bruges, tome CVI, 1969, pp. 176-209.

   P. 183  "Trois  transports de déportés purent  effecti- 
vement atteindre la Guyane.  Le premier,  accompli sur "La 
Vaillante" du 24 septembre au 11 novembre 1797,  emmena 16 
personnalités   politiques,   au  nombre   desquelles   se 
trouvaient  BARTHÉLEMY,  ancien Directeur,  BARBÉ-MARBOIS, 
LAFFON-LADÉBAT,  le général PICHEGRU etc....  Huit de  ces 
déportés  s'enfuirent le 3 juin 1798 et gagnèrent l'Angle- 
terre. Sur les huit autres, six moururent en Guyane et les 
deux derniers (Laffon-Ladébat et Barbé-Marbois)  revinrent 
légalement  en 1800.  La déportation des prêtres  commença 
avec  le voyage de "La Décade",  qui conduisit le 11  juin 
1798  155  prêtres  et 38 laïques à  Cayenne.  Un  nouveau 
voyage de "La Vaillante", entamé le 5 août 1798, n'eut pas 
de  succès :  le bâtiment fut arraisonné par  des  bateaux 
anglais  et  les 26 prêtres à bord furent  libérés.  Vient 
ensuite  l'expédition  de  "La  Bayonnaise"  relatée   par 
Flotteeu  :  le convoi cette fois comprenait 119 déportés, 
dont 109 prêtres..."
  P. 186, note 4, prêtres belges déportés en Guyane : P.J. 
ASAERT,  J.B.  DE BAY,  J.V.  DE NEVE,  Ph.  DU MON,  H.J. 
FLOTTEEU,  J.J. REYPHINS. Mr Platelle ignore si M. VAN DER 
MEERSCH fut déporté en Guyane ou à l'Ile de Ré. 
  P. 190, note 10, à Lille deux déportés pour la Guyane se 
joignent au groupe : F.J. VAN VOLXCEM et M.F. COP.
  P. 194  "La Bayonnaise" fit la traversée de Rochefort  à 
la Guyane du 8 août au 29 septembre 1798.
  P. 195  "Nous n'eûmes pas à nous plaindre  du  capitaine 
RICHEZ,  ni du premier lieutenant de LA HOUSSAYE, deux ex-
nobles;   mais  il  n'en  fut  pas  ainsi  du  commissaire 
ROBERT...".  En  note  17,  on apprend qu'"Edmond  Richer" 
avait  été  nommé lieutenant de vaisseau le  18  septembre 
1796.  Mais ce serait l'orthographe de la page 487 de : V. 
Pierre,  La déportation à la Guyane après Fructidor, Revue 
des questions historiques, t. 31, 1882, pp. 438-511.
  P. 196  "...Le  22  août,  à  quatre  heures  du  matin, 
Monsieur REYPHENS,  vicaire de Stavèle,  diocèse  d'Ypres, 
demanda à boire; personne ne put lui en porter, les portes 
étant  encore fermées;  vers les six heures,  on le trouva 
mort.  Six autres prêtres,  un laïc et deux matelots l'ont 
bientôt suivi..."
  P. 196-197 "...Le 29 septembre,  nous arrivâmes à la vue 
de Cayenne. L'agent du Directoire français, JEANNET, et le 
commandant DUVIEUX,  avec quelques autres de l'Etat-major, 
vinrent  à bord de notre bâtiment,  pour prendre la  liste 
des  transportés et faire la liste de ceux d'entre eux qui 
devaient passer à l'hôpital.  L'agent en trouva le  nombre 
si  grand qu'il ne voulut y admettre que les plus malades. 
Le  chirurgien m'avait déclaré depuis six  semaines  qu'il 
était tenu,  pour sauver ma vie,  de faire en sorte que je 
fusse mis à terre. Au moment de m'inscrire sur la liste de 
ceux  qui devaient aller à l'hôpital,  il m'oublia,  ou du 
moins il fit semblant;  et son ami LEROY,  commissaire  de 
notre  bâtiment  parfait,  me  donna  à  entendre  qu'avec 
quelques louis je pourrais être mis sur la liste..."
  P. 197,  il  est encore question du nouvel agent  direc- 
torial BURNEL qui "finit par provoquer une sédition contre 
lui.  Il  fut  arrêté  le 18 Brumaire  !  Le  coup  d'état 
français  de  la même date entérina les choses et  il  fut 
remplacé  par un nouvel agent,  Victor HUGUES".  C'est  Mr 
Platelle qui l'écrit en note 22.  En note 20,  Mr Platelle 
avait  rappelé la mort de COLLOT d'HERBOIS à l'hôpital  de 
Cayenne le 20 prairial an IV (8 juin 1796).
  P. 198  "...  Il  y avait dans la ville de  Cayenne  150 
soldats,  reste  d'un bataillon d'un régiment allemand qui 
était  venu d'Alsace;  ces soldats n'avaient pas  l'esprit 
jacobin;  quelque  temps après il en arriva 120 autres  de 
l'armée d'Italie.  De là résultèrent entre ces deux  corps 
des batailles où plusieurs perdirent la vie..."
  P. 199  "...  A Sinamary,  il n'y avait pas de  baraques 
pour nous : nous fûmes obligés d'aller loger dans l'église 
avec les malfaiteurs qui s'y trouvaient. Mais peu de jours 
après,  un  habitant du lieu nommé  BOSQUET,  homme  plein 
d'humanité, me procura un hamac... Plusieurs de nos compa- 
gnons  avaient  loué  des cabanes qui appartenaient  à  un 
nommé VOGEL,  ancien maire de cet endroit,  et s'y étaient 
logés deux par deux dans chaque (26)..." .  En note 26, on 
lit : "... Comme chaque pièce pouvait servir de logement à 
deux personnes, huit prêtres belges s'y rassemblèrent : DE 
BAY,  DU MON,  COP,  KEUKEMANS,  SARTEL,  NÉRINCKX (novice 
capucin),  DE NEVE et FLOTTEEU. Sartel mourut le 2 janvier 
1799;  mais  ensuite le groupe se renforça de deux  autres 
belges :  MOONS et DE NOODT.  On aboutit ainsi au total de 
neuf ecclésiastiques, apparemment les seuls survivants des 
30 (?) prêtres amenés par "La Décade" et "La  Bayonnaise". 
Ce sont eux qui tentèrent l'évasion du 11 mai 1799." 
  P. 201  L'évasion  du 11 mai 1799.  Note 27 "Nous  avons 
déjà  les  noms  des  neuf  ecclésiastiques  belges  (huit 
prêtres  et un novice capucin);  les  Français  étaient... 
PARèS,  curé  de  Tentavel (Pyrénées  orientales),  BÉGUÉ, 
prêtre  de  Lombez (Gers),  COURTOT,  vicaire  de  Luysans 
(Doubs)  et un laïque émigré,  TAUPIN".  Il faut lire  que 
Parès était de Tautavel, bien sûr.
  P. 202 Le commandant de Maroni, BèDE, était liégeois.
  P. 203 Au cours de la fuite,  trois prêtres  brabançons, 
KEUKEMANS,  MOONS  et DE NOODT préfèrent s'arrêter au bord 
de  la mer plutôt que de s'enfoncer dans des  marais.  Les 
autres fugitifs n'ont plus jamais entendu parler d'eux.
  P. 205  "...  La  délivrance de Flotteeu et  des  quatre 
Français eut lieu le 25 mai...  Le 27,  De Bay et ses cinq 
compagnons furent à leur tour sauvés..."
  P. 206  Les onze,  semble-t-il "...  arrivèrent ainsi  à 
Fort  Saint-André,  où mourut le belge Jacques De Nève  (5 
juin  1799)...  Le  retour en Europe fut enfin assuré  par 
l'entremise du Vicomte De LA GRANDIèRE, un émigré français 
envoyé  de Londres pour aider les bannis de la Guyane.  Il 
réussit à leur procurer à très bon compte le transport sur 
des  navires de commerce.  Le 1er juillet 1799,  les  cinq 
Belges  embarquèrent  sur "The  Mercury",  et  les  quatre 
Français  sur  "The  Ellis".  En cours  de  route,  le  10 
juillet,  l'un des Belges, Michel Cop, mourut d'épuisement 
et  finalement  les quatre survivants,  De  Bay,  Du  Mon, 
Flotteeu  et Nerinkx,  débarquèrent à Liverpool le 21 août 
1799.
  De  la  page  205 à la page 206,  on passe de  11  à  10 
hommes,  sans  doute  parce que dans  sa  répartition  des 
Belges  et  des Français,  page 206,  Mr Platelle n'a  pas 
compté  Flotteeu dont la nationalité lui  était  inconnue.  
  Mr  Platelle mentionne plusieurs références qui  consti- 
tueraient  à  elles seules une bibliographie de la  dépor- 
tation de prêtres belges en Guyane et à l'Ile de Ré et  de 
la politique religieuse du Directoire en général.






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