G.H.C. Bulletin 76 : Novembre 1995 Page 1477

NOTES DE LECTURE
Pierre Baudrier

Maupassant  (Jean  de).- Un grand armateur de  Bordeaux  :
Abraham  Gradis  (1699?-1780).- Bordeaux,  Féret et  fils,
1931.- XII-241 p.

  P. 9,  n.  14 :  "Un usage ancien,  auquel un  règlement
royal  donna plus tard force de loi,  obligeait les  capi-
taines  de  vaisseaux  marchands  à  porter  aux  colonies
d'Amérique,  suivant leur jaugeage,  trois,  quatre ou six
engagés.  Les  engagés servaient pendant trois années chez
un  habitant,  puis,  leur temps fini,  devenaient  petits
propriétaires.  Le  but de leur envoi était de  développer
l'agriculture aux pays d'outre-mer et aussi d'empêcher que
le nombre des blancs n'y fût submergé par celui des noirs.
En  principe,  chaque colon devait posséder un engagé  par
vingt nègres..."
  P. 11 :  En 1724,  MIRANDE et Jacob MENDèS partent  pour
Saint-Domingue  sur  le David.  Ils s'établirent  dans  le
Fond-de-l'île-à-Vaches.   "Ils  trouvèrent  à  Léogane  un
parent et un ami, M. DEPAS, médecin du Roi, dont le neveu,
Philippe Depas, avait été compagnon de traversée."
  P. 21  :  En 1743,  MM.  de LARNAGE et MAILLART  étaient
administrateurs de Saint-Domingue.
  P. 25  :  "Jacques PANNIER d'ORGEVILLE,  nommé intendant
général des Iles du Vent le 6 avril 1728 et qui exerça dix
ans ces fonctions (10).  Il fut,  par la suite,  membre du
Conseil souverain de la Martinique.
(10) Il fut remplacé par César-Marie de  LACROIX.  Cf.  A.
Dessales, "Hist. gén. des Antilles", t. IV, p. 249, 367.
  P. 25,  n.  9  :  "La domesticité noire fut nombreuse  à
Bordeaux  au  XVIIIe  siècle.  Abr.  Gradis  eut  toujours
plusieurs nègres,  Henry,  Cupidon,  Scipion,  chargés des
gros travaux, des courses, de la cuisine. Il faut mettre à
part  Mercure,  véritable homme de confiance,  messager de
son  maître,  attaché  à sa personne et compagnon  de  ses
voyages." Un jour,  à Paris,  il culbuta à cheval le comte
de CHOISEUL-PRASLIN,  futur ministre de la Marine "qui  en
fut quitte pour de fortes contusions et trois saignées".
  P. 26 :  "MARTIN de POINTE-SABLE,  qui en 1742, remplaça
M. de BRACH comme gouverneur particulier de la Martinique,
et mourut en 1749 (12).
M.  de LA CAZE,  propriétaire à Saint-Domingue... Il avait
un frère médecin du Roi à Paris (13)
Le  baron  Louis-Victor  de  ROCHECHOUART,  possesseur  de
grands biens tant à la Martinique qu'en France..."
(12)  S.  Daney,  "Histoire de la Martinique  ...".  Fort-
Royal, 1846, in-8°, t. III, p. 163-206.
(13)...  Plus tard, Abraham Gradis se trouva possesseur de
la fortune de M. de La Caze, à Saint-Domingue.
  P. 27,  n. 18 : "... LA PORTE mourut le 21 mars 1770. Il
avait  un  frère cadet,  LALANNE-LA PORTE,  nommé en  1731
intendant des îles Sous le Vent,  mort à Léogane en  1758,
qui  laissa  à  Saint-Domingue le souvenir  d'un  adminis-
trateur  capable et  dévoué.  Cf.  Dessalles,  "Hist.  des
Antilles", t. IV, p. 37, 54, 55, 56, 130, 141..."
  P. 29  :  En 1745 "L'Hercule,  portant 33 hommes d'équi-
page,  se  rendit à Rochefort où furent  embarqués,  à  la
place  d'engagés,  des  ouvriers envoyés par le Roi  à  la
Guyane pour le service de la colonie."
  P. 41 : en 1753, Gradis écrit à MARIN, de la Guadeloupe.
  P. 44 : référence du livre du P. Camille de ROCHEMONTEIX
(Le  Père Antoine LAVALETTE.- Paris,  Picard,  1907).  Les
pages 44-52 de Mr de Maupassant racontent les aventures de
Lavalette  au  milieu du siècle.  Sont évoqués  les  Pères
Bernard PRIEUR,  GUILLIN, MARCHAL, M. Charles GRASSON, ami
et agent de Lavallette aux îles.  Lavalette achète l'habi-
tation de M. de CRÉSOLS à la Dominique.
  P. 62,  n.  29 :  Le Jason, capitaine Jean DOUTEAU, de
Sainte-Croix.
  P. 81 :  Début 1759,  Gradis fit le voyage de Paris  "en
compagnie de son ami PRUNES,  planteur à la Martinique; de
LA TOUCHE de TRÉVILLE,  officier de marine actif et intel-
ligent,  et de M.  de LA VILLE,  frère de l'abbé ...  Le 6
février, les voyageurs sont à Paris..."
  P. 128  :  Ici commence un chapitre sur l'expédition  de
Kourou.  "Le  baron  de BESSNER se chargea de recruter  en
Allemagne  et  en  Alsace  des  émigrants  ayant   quelque
aisance."  En  fait,  dans le Palatinat par  exemple,  les
autorités  veillèrent  à ce que les émigrants  fussent  de
condition modeste ou/et inaptes au service militaire  (cf.
Hacker Werner.- Auswanderungen aus Rheinpfalz und Saarland
im 18. Jahrhundert.- Stuttgart, K. Theiss, 1987, p. 46).
  P. 128,  n. 22 : bibliographie de l'expédition de Kourou
Malouet,  "Mémoires",  Paris,  Didier, 1868, 2 vol. in-8°;
"Précis  historique  de l'expédition  de  Kourou",  Paris,
Impr.  Royale,  1842,  in-8°;  Daubigny,  "Choiseul et  la
France  d'outre-mer";   Pierre  Calmettes,   "Choiseul  et
Voltaire",  Paris,  Plon, 1902, in-16, p. 174-197; Dr Willy
Marcus,  "Choiseul  und die Katastrophe am  Kourouflusse",
Breslau, 1905, in-8°, 79 p.
  Pp. 155-156 : "Les officiers de marine étaient tous amis
de Gradis,  leur banquier affable et paternel.  L'armateur
se lia surtout avec BEAUFFREMONT-LISTENAIS,  d'AUBIGNY, LA
TOUCHE  de  TRÉVILLE,  SAINT-ANDRÉ  DU VERGER,  tué  à  la
bataille   de  Conflans,   le  marquis   de   VIENNE,   LA
ROCHEFOUCAULD-COUSAGES, dont la femme était fille du baron
de   ROCHECHOUART,   le  comte  d'AMBLIMONT,   qu'il   vit
fréquemment  à Bordeaux lors des expéditions à la  Guyane,
et  la comtesse,  une des plus charmantes femmes du XVIIIe
siècle, grande amie de Mme de POMPADOUR (26).
(26)  Père  et  mère de la marquise  de  LAGE  de  VOLUDE,
l'ardente royaliste."

            L'ouvrage évoque Gabriel de CLIEU

  P. 82-83 :  En 1759, Abraham Gradis est à Paris et écrit
à Moïse Gradis
  "...  J'ai  vu,  mardi,  le ministre (BERRYER) dans  son
cabinet.  J'entrai  avec  une vingtaine de  capitaines  et
autres officiers de marine que je ne connaissais pas, à la
réserve de MM. de KERSAINT, de CLIEU, qui a été commandant
à la Guadeloupe, et DU BOS. Je m'approchai du ministre ...
M. de Kersaint prit aussi la parole, également M. de Clieu
et nombre d'autres dont je ne sais pas les noms... (82)
(82) Abr.  Gradis à Moïse, 16 févr. 1759. Arch. Gradis, 5,
63. Autographe."
Le 16 février 1759 étant tombé un vendredi,  le mardi  fut
donc un 13 février.
  Pp. 92-93  :  Gradis  écrit  le 27 novembre 1759  à  son
correspondant à Londres Benjamin MENDèS DA COSTA en faveur
de marins français prisonniers.
   "Le  fond même du caractère d'Abraham Gradis se  montre
dans  ces  lignes.  Il n'oubliait  pas  l'intervention  de
KERSAINT,  de Gabriel de CLIEU,  de BIDÉ de CHÉZAC,  de DU
BOS,  lors  de sa première entrevue avec  Berryer.  Clieu,
l'introducteur   du  caféier  aux  îles,   venait  de   se
distinguer au Havre, lors du bombardement de RODNEY..."



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