G.H.C. Bulletin 76 : Novembre 1995 Page 1453
Deux gouverneurs des Antilles
budget de la colonie en instituant un droit sur les spiri-
tueux qui rapporte au budget local plus d'un million trois
cent mille francs de l'époque. Surtout, et c'est là sa
grande oeuvre, il entreprend de grands travaux d'aména-
gement du port de Pointe-à-Pitre. Il y avait urgence car
le sable et la vase empêchaient le mouvement et le séjour
dans la rade des bâtiments de haute mer. Ce sont ces
travaux qui seront à la base du développement industriel
et économique de la ville.
C'est aussi un homme de coeur, et sans doute déjà de
gauche, comme cela se révélera, plus tard, lorsqu'il fera
de la politique. Son intérêt pour Louisy Mathieu, le
premier député noir de Guadeloupe (en 1848) en témoigne.
Ecoutons raconter Sarlat : "Un jour, me dit le général
Frébault, il vint me voir à la Basse-Terre, à mon retour
au gouvernement vers 1863. Il était plus défraîchi, plus
découragé que jamais; ses habits noirs roussis par le
soleil. Je compris : je le gardai à déjeuner et quand il
me quitta il avait de quoi vivre avec les passerelles ou
les ras servant au débarquement sur les quais dont je lui
donnai le monopole".
Frébault tint parole et un arrêt du 15 décembre 1863
accordait à Louisy Mathieu la concession de l'îlet Manche
à houe, dans la rivière Salée.
Les élus pointois avaient sans doute pressenti les
qualités de Frébault puisque, le 26 mai 1862, profitant de
son absence, ils décident de débaptiser la rue des Abymes
pour lui donner son nom. C'est là un honneur tout à fait
exceptionnel, puisque accordé, de son vivant, à un homme
présent dans l'île depuis à peine deux ans. Conscient de
la valeur de son représentant, le gouvernement l'avait
promu, fin 1861, général de brigade. Pour immortaliser son
oeuvre, la municipalité ira plus loin en faisant élever
son buste, sur la Place de la Victoire, le 1er février
1892.
Après son retour en Métropole, Frébault devient
directeur de l'Artillerie au Ministère de la Marine. Il
est nommé général de division et, en 1866, grand officier
de la Légion d'honneur.
En 1871, il est élu député, siège dans les rangs de
la Gauche modérée; il suivra cette même ligne politique,
au Sénat, en 1875.
Il meurt à Paris, le 6 février 1888.
TROUVAILLES
de Jacques de Peyrelongue : aux archives d'Agen
à Galapian (St-Christophe), le 30 mai 1736 :
abjuration de Pierre Paul SAGERAN, fils de feu sieur Jacob
SAGERAN de Lagrange et demoiselle Elisabeth CAUSSINE de
Fontaine ancien aide-major au régiment de l'Artibonite,
côte française de St-Domingue, 51 ans, époux de demoiselle
Jeanne GALIMONT, fille de feu Philippe GALIMONT, médecin,
et de demoiselle Suzanne BESTRONE, native de Montpellier,
58 ans.
Textes de l'abolition et du rétablissement de l'esclavage
Décret de la Convention du 16e jour de pluviôse an second
de la République française une et indivisible
qui abolit l'esclavage des Nègres dans les colonies
La Convention nationale déclare que l'esclavage des Nègres
dans toutes les colonies est aboli; en conséquence, elle
décrète que tous les habitants, sans distinction de
couleur, domiciliés dans les colonies sont citoyens
français et jouiront de tous les droits assurés par la
Constitution.
Elle renvoie au Comité de Salut Public pour lui faire
incessamment un rapport sur les mesures à prendre pour
assurer l'exécution du présent décret.
AUGER, CORDIER, S.E. MONNEL (inspecteurs)
collationné à l'original le 22 germinal 2 par le président
et les secrétaires de la Convention nationale.
AMAR, président, A.M. BAUDOT, MONNOT, Ch. POTTIER et
TEYSSARD secrétaire.
AD/VII/21 d.7
Décret du Corps législatif 30 floréal an X (20 mai 1802)
BONAPARTE Premier consul
art. 1
Dans les colonies restituées à la France, en exécution du
traité d'Amiens du 6 germinal an dix, l'esclavage sera
maintenu conformément aux lois et règlements antérieurs à
1789.
art. 2
Il en sera de même dans les autres colonies françaises au
delà du Cap de Bonne Espérance.
art. 3
La traite des noirs et leur importation dans les dites
colonies auront lieu conformément aux lois et règlements
existants avant la dite époque de 1789.
art. 4 (etc.)
A/1055
Signatures des députés des colonies
au Serment du Jeu de Paume
20 juin 1789
(AE/II/1086)
Les dernières signatures sont : Le Mis de GOUY d'ARCY, Le
Mis de ROUVRAY, BODKIN FITZGERALD, LARCHEVESQUE THIBAUD,
Le Mis de PERRIGNY, de THEBAUDIèRES, COCHEREL.
Tous précisent après leur signature "député de Saint-
Domingue", ce que ne font pas les députés de métropole.
Rappelons que ceux des autres colonies n'avaient pas eu le
temps d'arriver (voir les nombreux articles sur les
députés de la Constituante dans les numéros de 1989 et
1990 de GHC).
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