G.H.C. Bulletin 75 : Octobre 1995 Page 1446

Cimetières d'habitations en Guadeloupe
Nicolas Javary

     Je signale une importante tombe SOUQUES, ceinte d'une 
grille,  sur l'habitation Lalanne,  en face de Beauport au 
Port-Louis,  non signalée sur les carts d'état-major :  en 
prenant   le  chemin  de  l'habitation  et  en  continuant 
toujours à gauche pendant quelques centaines de mètres, on 
la  trouvera  à droite.  C'est la  sépulture  de  Léontine 
SOUQUES  (1834-1866) et probablement aussi d'Aman  SOUQUES 
(1801-1877), son père.
     Le  cimetière SERGENT au Moule fut rasé en 1965 quand 
on  commença à lotir le Morne Sergent.  On raconte que  le 
conducteur  du  bulldozer mourut écrasé deux  jours  après 
dans  des circonstances mystérieuses et qu'une  femme  qui 
avait  récupéré les pierres de taille pour sa case  mourut 
folle  en quelques mois.  Sur ce,  on ne construisit  rien 
dessus et c'est toujours actuellement un terrain vague. 

COOPÉRATION

de B. et Ph. Rossignol : COLLINEAU de MONTAGUèRE (pp. 222, 
624, 683)

     Hippolyte,  le  fils  aîné d'Hippolyte  COLLINEAU  de 
MONTAGUèRE et de Marie Eloïse DUJON,  né à Nantes le 9 mai 
1828,  est décédé le 25 août 1856 à l'hospice St-Jules  de 
Pointe-à-Pitre où il était entré le 14. Le concierge et le 
régisseur de l'hospice,  qui déclarent le décès, le disent 
âgé de 25 ans,  célibataire, gérant d'habitation domicilié 
à Sainte-Anne et né à Nantes.
Rappelons qu'Albert Collineau de Montaguère,  demeurant en 
Guadeloupe,  recherche  toujours  le mariage  des  parents 
d'Hippolyte, à Nantes ou à Chatellerault, avant 1828.

d'Huguette Voillaume : L'habitation Versailles (p. 1329)

En effet,  Versailles est allée rejoindre les autres habi- 
tations qu'Ernest SOUQUES a réunies.  Mais il n'a pas créé 
Darboussier.  Il est au mois de septembre 1867 à Paris  où 
Jean  François CAIL a préparé un acte notarié selon lequel 
lui-même   sera  directeur,   actionnaire,   banquier   et 
fournisseur   de  tout  le  matériel;   la   création   de 
Darboussier est prévue; son ouverture aura lieu en 1869 et 
Ernest SOUQUES en sera le gérant.  Mais Jean François CAIL 
décède en 1871,  la société J.F.  Cail et Compagnie est en 
liquidation  entre quatre héritiers et des  ingénieurs  se 
succèdent à Pointe-à-Pitre.  Ernest SOUQUES se dit,  selon 
les actes,  "gérant" ou "directeur".  Par subrogation,  il 
devient le créancier d'une trentaine de propriétaires,  en 
lieu  et  place du Crédit  Foncier  Colonial.  Darboussier 
réunit  sur  6  communes plus  de  30  habitations.  Qu'il 
s'agisse  de  sa soeur,  de ses beaux-frères  ou  d'autres 
Guadeloupéens,  Ernest  SOUQUES regroupe tous les domaines 
au profit de l'usine.  Puis il emprunte des sommes  impor- 
tantes  avec hypothèques sur Beauport et sur  Darboussier. 
Il  achète les terres et fait construire la maison devenue 
aujourd'hui  Musée  Saint-John  Perse,  après  emprunt  de 
20.000  francs puis de 100.000 francs.  Puis  il  emprunte 
deux fois un million. Depuis plusieurs années, Darboussier 
n'existe plus mais Beauport garde un peu d'activité.   
     Profitons-en  pour  dire qu'il n'y  a  aucun  rapport 
entre  la  famille  d'Ernest SOUQUES et celle  des  SOUQUE 
venus de Cherbourg en Guadeloupe.
                   

COMPLÉMENTS


de Pierre et Martine Frustier : CLERMONTHE (pp. 1407-1409)

PIÉTON : ce nom apparaît clairement à plusieurs reprises
- 19 3 1845,  Eugène PIÉTON, 30 ans, négociant, est témoin 
à  la  naissance  d'Henry Joseph  fils  de  la  demoiselle 
Clermonthe dite Louise (JOSEPH est alors le patronyme).
- 26 6 1847,  Eugène PIÉTON, 33 ans, négociant, est témoin 
à  la naissance de Louis Eugène CLERMONT,  fils naturel de 
la demoiselle Clermonthe, né le 21 janvier.
- 26 12 1868, décès de Clermonthe ROUIL dite Louise. 
- 27  7 1869,  Eugène Hubert PIÉTON,  55  ans,  négociant, 
reconnaît  la  paternité de 5 enfants dont  Louis  Eugène, 
fils  de  feue  demoiselle Clermonthe  ROUIL  dite  Louise 
(Louis  Eugène s'appellera désormais PIÉTON).  Les  autres 
enfants sont de la demoiselle Modestine AQUART, 38 ans.  
- 1869-1871,  les  archives  de l'Ecole Centrale de  Paris 
mentionnent clairement Eugène PIÉTON,  "industriel dans le 
sucre  à  Pointe-à-Pitre",  en qualité de  "beau-père"  de 
l'élève Henry Joseph CLERMONTHE.
- 19  11  1873,  au mariage d'Henry Joseph  CLERMONTHE,  à 
Châlons-sur-Marne,  Louis Eugène PIÉTON,  témoin du marié, 
est mentionné comme frère utérin.  Il sera encore  présent 
en 1875 à la naissance du premier enfant d'Henry Joseph.
     Il n'y a donc aucun doute sur le nom PIÉTON.  Reste à 
savoir  d'où vient Eugène Hubert PIÉTON et s'il est ou non 
le  père naturel (mais sans reconnaissance  de  paternité) 
d'Henry  Joseph CLERMONTHE à qui il assure les  meilleures 
études. 

NDLR Il ne semble pas qu'il y a d'ambiguïté : Henry Joseph 
et Louis Eugène,  "frères utérins",  ont la même mère mais 
pas le même père, et Eugène Hubert PIÉTON, père naturel du 
second et l'ayant reconnu,  devient "beau-père" du premier 
et  le  prend en charge,  surtout à cause du décès  de  sa 
mère,  et  peut-être poussé par le vrai père  qui  demeure 
inconnu.   Encore  une  fois,  il  faudrait  éplucher  les 
nombreuses   études   de  notaires  de  Pointe-à-Pitre   à 
l'époque...  ou compter sur la chance d'une trouvaille  de 
lecteur de GHC !

Victor ROUIL et Scholastique :  La filiation ROUIL du  nom 
CLERMONTHE au travers de la demoiselle Scholastique semble 
clairement  établie.  Toutefois,  concernant Victor ROUIL, 
nous  avons noté que sa naissance (le 21) est déclarée  le 
30  octobre  1833  et  non  1832  comme  vous  l'indiquez. 
Cependant  il semble bien difficile que  Scholastique  ait 
été mère de Lucette le 17 mai de la même année 1833 ! Il y 
a un grand nombre de Scholastique domiciliées aux Abymes à 
l'époque  mais  l'âge est le même dans les deux  actes  et 
Victor  ROUIL reconnaît Lucette à la naissance et  Gustave 
en 1849.
D'autre  part,  pouvait-il  y avoir plusieurs  affranchis- 
sements  pour une même lignée ?  Scholastique et sa  fille 
Clermonthe  étant  libérées  le  28  mars  1833,  d'autres 
enfants   auraient-ils  pu  rester  esclaves   et   n'être 
affranchis que le 7 novembre 1834 ? Et comment avoir accès 
à  l'acte d'affranchissement du 17 septembre 1832  délivré 
le  15  mars 1833 et enregistré au greffe du  tribunal  de 
Pointe-à-Pitre le 28 mars 1833 sous le n° 642 ?

NDLR Oui, des frères et soeurs pouvaient être affranchis à 
des  dates  différentes;  nous en avons  trouvé  plusieurs 
exemples. 




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Révision 23/12/2004