G.H.C. Bulletin 74 : Septembre 1995 Page 1407
CLERMONTHE, affranchie en 1833
Pierre et Martine Frustier
(et compléments de Bernadette et Philippe Rossignol)
Le patronyme CLERMONTHE semble unique en France. Des
recherches nous ont permis de le faire remonter jusqu'en
1833, à Pointe-à-Pitre. Il est alors celui d'une petite
fille (12 ans), affranchie avec sa mère. Les générations
suivantes connaîtront une ascension sociale spectaculaire
mais beaucoup de points restent encore à éclaircir à la
Guadeloupe.
- 28 mars 1833 :
Scholastique, des Abymes, 32 ans, présente sa lettre
d'affranchissement à la mairie de Pointe-à-Pitre.
Elle est accompagnée de sa fille, Clermonthe, 12 ans.
- 13 mai 1833 :
Victor ROUIL, des Abymes, reconnaît Lucette, fille de
Scholastique.
- 19 mars 1845 :
naissance de Joseph Henry, fils de Clermonthe. Ce
sera la première personne à porter le nom de famille
CLERMONTHE. La naissance a lieu rue des Jardins, à
Pointe-à-Pitre, dans la maison du sieur SERAN (?).
- 1er octobre 1861 :
Henry Joseph CLERMONTHE entre à l'école des Arts et
Métiers d'Angers (sous le numéro 2115) comme boursier
du ministère de la Marine qui paye les 3/4 des
études; le parent désigné est "son père, négociant à
Pointe-à-Pitre"; il n'est plus boursier en 1863 et
termine l'école le 13 août 1864.
- 1871 :
Joseph Henry CLERMONTHE obtient le diplôme
d'ingénieur mécanicien de l'Ecole centrale de Paris.
Ses études semblent payées par M. PIETON, industriel
dans le sucre à Pointe-à-Pitre. Il fera sa carrière
aux Chemins de Fer. Ensuite, la famille s'installera
à Versailles puis Paris XVIIIe. Elle est sur l'île
d'Oléron depuis 1980 (nostalgie des îles ?).
Notre problème est d'essayer d'aller plus loin que l'acte
d'affranchissement de 1833 et d'en savoir plus sur les
familles ROUIL et PIETON qui sont encore présentes à la
Guadeloupe. Nous projetons un voyage à la Guadeloupe en
novembre 1995 pour en découvrir plus et nous serions
reconnaissants aux personnes qui pourraient nous fournir
quelques pistes de bien vouloir prendre contact avec nous.
COMPLÉMENTS
Tout d'abord, êtes-vous sûr de l'orthographe PIETON ?
Nous n'avons pas trouvé ce nom à Pointe-à-Pitre où il y a
en revanche des PISTON qui remontent à un couple marié le
22 nivôse XII (13 1 1804) : Louis Augustin PISTON, 29 ans,
natif de Nantes, fils de feu Louis, marchand boulanger, et
Louise PACRAUD, et Elisabeth Dieudonnée SAINT-GIRON, 20
ans, native du Gosier, fille de feu Louis Antoine, maître
en chirurgie, et Dieudonnée LACROIX.
En revanche sur les ROUIL, nous en savons beaucoup
plus :
Marcelin ROUIL, négociant à Marseille, décédé avant
1771, eut d'Elisabeth BERNE plusieurs enfants dont au
moins quatre établis en Guadeloupe :
- Marie Elisabeth ROUIL, née à Marseille (baptisée à St-
Féréol), épouse au Gosier, le 16 avril 1771 (avec le
consentement de sa mère à Marseille donné devant Me
Allemand le 4 10 1770) Jean Baptiste LAPRADE, habitant du
Gosier, natif de Toulouse (St-Etienne), veuf en premières
noces de Marie Louise BLANCHARD et fils de feu Jean
Baptiste, bourgeois de Toulouse, et feu Elisabeth
CLAVERIE. Jean Baptiste LAPRADE meurt au Gosier le 30
septembre 1777, âgé de 65 ans; il est dit ancien procureur
en la juridiction de Sainte-Anne, habitant au Gosier. Sa
veuve se remarie au Gosier le 13 juillet 1783 avec Nicolas
BOURSOY, négociant au bourg, natif de Rosnay, au diocèse
de Reims, et veuf lui aussi, de Marie Françoise TURLET.
Marie Elisabeth ROUIL mourra, veuve BOURSOY, à 73 ans, le
18 novembre 1823, sur son habitation des Abymes.
- Elisabeth ROUIL, née et baptisée au même lieu, soeur de
la précédente, (la mère a donné son consentement à
Marseille devant Me Boisson, le 14 février 1774), épouse
au Gosier, le 20 juin 1774 Georges LAPRADE, frère de Jean
Baptiste.
- Marie ROUIL, demoiselle, soeur des précédentes et native
aussi de Marseille, meurt aux Abymes, le 27 septembre
1824, âgée d'environ 60 ans, "sur l'habitation du sieur
VALIèRE, son neveu du côté paternel" (nous le retrouverons
plus loin).
- Marcellin (ou Marcelin) ROUIL, né à Marseille vers 1757,
est habitant aux Abymes à raison de son mariage, le 4 août
1783, avec Marie Françoise BOULLAY, veuve de Pierre
DEULIARD LETOUT. C'est d'eux que descendent les ROUIL ou
ROüIL ou ROûIL des Abymes et de Pointe-à-Pitre, légitimes
ou illégitimes.
Mais la filiation n'est pas simple à établir.
Intéressons-nous d'abord à Marie Françoise BOULLAY.
Elle est née dans l'île de St-Vincent, quartier du
Boucament, paroisse Ste-Croix. Orpheline de père, elle est
la première de trois soeurs à se marier, aux Abymes, le 3
février 1766, avec Pierre DEULIARD LETOUT, natif du Gosier
mais habitant aux Abymes. Les DEULIARD sont une très
ancienne famille de Guadeloupe. Les deux soeurs de Marie
Françoise se marient ensuite, au Gosier, Marie Catherine
le 9 novembre 1769 avec Jacques MICHEL, natif de Petit-
Bourg, et Reine le 2 avril 1770 avec Nicolas Joseph
DESELLY, né à St-Pierre de la ville de Warem dans le
diocèse de Liège. Garde magasin du roi, directeur de
l'hôpital militaire de Fort-Louis (au Gosier), il est fils
d'un procureur rural de Warem.
Si nous avons cité les mariages des soeurs de Marie
Françoise BOULLAY et des soeurs de Marcelin ROUIL, c'est
que nous verrons apparaître ces noms dans les parrainages
des enfants.
Pierre DEULIARD LETOUT et Marie Françoise BOULLAY
eurent deux filles et cinq fils, le dernier posthume. En
effet, Pierre meurt au Gosier où il est inhumé le 26
janvier 1781. Son décès est mentionné sur le registre du
Gosier ("de la paroisse Pointe-à-Pitre", inhumé "dans le
cimetière de cette paroisse par ordonnance de la justice")
et sur celui de Pointe-à-Pitre - Les Abymes ("habitant des
Abymes, décédé au Gosier", inhumé "dans le cimetière de la
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