G.H.C. Numéro 70 : Avril 1995 Page 1334
NOTES DE LECTURE
Pierre Baudrier
Espagne (Michel).- Bordeaux Baltique : la présence
culturelle allemande à Bordeaux aux XVIIIe et XIXe
siècles.- Bordeaux : CNRS, Centre Régional de Publication,
1991.- 245 p.
P. 6 : "Les archives des familles BETHMANN et METZLER,
déposées aux archives de Francfort ne sont qu'au début de
leur exploitation. Les archives de la famille CRUSE,
déposées aux archives municipales de Bordeaux, ont un
caractère essentiellement économique."
P. 8 : "Daniel DORMAN, originaire de la région de Brême,
est à Bordeaux depuis 1688"
P. 35 : vers 1750 "La présence d'esclaves noirs qui
apprennent la cuisine avant d'être revendus en Amérique,
fait partie de cette opulence comme l'indigo, le sucre et
le café...".
P. 39 : "De très riches familles de négociants locaux
s'allient volontiers aux négociants hanséatiques. En
quelques années on note deux mariages mixtes dans la
famille de l'armateur BONNAFÉ : Etienne François Bonnafé
épouse le 26 mars 1788 Clémentine Charlotte VON DÖHREN,
fille d'un négociant de Hambourg établi aux Chartrons. Le
11 mai 1780 Marc Bonnafé avait déjà épousé une Dorine
DRAVEMANN. La famille DELORTHE, déjà liée au négociant
Wustenberg, s'associa en janvier 1791 par le mariage d'une
autre fille au négociant ZIMMERMANN venu de Königsberg. Si
Suzanne DESCLAUX épouse en 1786 Daniel Vincent PÖHLS de
Hambourg, Rose Elizabeth Desclaux épouse en juillet 1788
Chrétien Christophe BENTZIEN de Poméranie."
P. 41 : "Un groupe très inattendu dans la population des
négociants germaniques de Bordeaux est certainement celui
des pâtissiers issus des Grisons. Il paraît difficile de
comprendre cet afflux de Suisses germanophones tous d'une
même profession mais répondant à des patronymes très
divers. Fleuri FLUGLI en 1792, Laurent DREOLE en 1792,
Jean ROUDEL en 1780 ou Martin POL en 1789 s'intègrent par
le mariage à la société bordelaise."
P. 48 : "En mai 1765 un Allemand sans doute d'origine
huguenotte et répondant au nom de Jean Joseph GIRARDIN
écrit au Ministre de BERTIN en sa qualité de chef d'un
groupe d'étrangers de cinquante familles réunies à St-Jean
d'Angély et disposées à partir dans les colonies : "Il
serait peut-être aussi avantageux à l'Etat de les employer
que de leur faire traverser les mers pour aller dans le
nouveau monde former de nouvelles peuplades auxquelles la
différence du climat ne pourroit qu'être nuisible...". Il
demande des concessions dans la région de Bordeaux.
P. 56 : "En 1764 BETHMANN et MEINICKEN pratiquaient déjà
un commerce direct avec la Martinique, bien qu'il eût été
interdit aux Hanséates de commercer avec les colonies. Le
mariage de Bethmann avec la fille du négociant bordelais
DESCLAUX dès 1745 a certainement facilité son intégration
locale."
P. 59 : à l'occasion de son voyage à Bordeaux de 1785,
l'écrivain allemand Sophie LA ROCHE a noté dans son
journal publié en 1787 les salaires des matelots et le
prix des denrées, coloniales notamment.
P. 61 : "Le soin donné au vin tient du rituel mystérieux.
Ainsi un capitaine de navire parle à Sophie LA ROCHE du
vin "retour des Iles" qui, pour être bonifié par le
ballottement des vagues, est confié aux navigateurs en
partance pour l'Amérique et revient à Bordeaux sans avoir
été débarqué."
P. 66 : "La famille BONNAFÉ était alliée, par le
mariage d'une fille, à la famille du négociant Paul
NAIRAC, dont le salon bordelais ou la maison de campagne
de Lormont devinrent le principal foyer de la vie intel-
lectuelle locale au tournant du siècle. Par un autre
mariage, en 1789, les Bonnafé devaient s'allier également
aux LISLEFERME. Mais la femme de François Bonnafé, Anne
BOYER de POYEN, descendante de huguenots réfugiés en
Allemagne, puis en Guadeloupe où ils introduisirent la
canne à sucre, porte le nom de la mère de Peter Heinrich
METZLER, gendre de Johann Jakob VON BETHMANN."
P. 99 : en mai 1791, Karl Friedrich REINHARD rédige
"avec VERGNAUD et DUCOS une adresse à l'Assemblée natio-
nale : les citoyens de Bordeaux sont invités à suivre
l'exemple de vingt-deux jeunes gens citoyens de la garde
de Bacalan qui se proposent de traverser les mers au
premier signal pour défendre la constitution dans les
colonies françaises."
P. 102 : liste d'Allemands inquiétés sous la Terreur à
Bordeaux. Parmi eux, Jean Frédéric STENDER.
P. 112 : en 1790 Daniel Christoph MEYER épousait à
Bordeaux "une Française, Anne Marie Henriette ANDRIEU de
SAINT-ANDRÉ (1753-1833) qui avait déjà quatre enfants d'un
premier mariage et eut de lui trois filles et un garçon."
P. 114 : en 1801 "Dans un état de misère sordide
grouillent auprès de l'église Saint-Bruno les réfugiés de
Saint-Domingue."
P. 116 : "Bernard JOURNU-AUBER (1748-1815) : armateur
de navires pour l'Inde et les Antilles, consul à la
bourse, député à la législative en 1791, proscrit sous la
terreur, fondateur de la banque de Bordeaux, pair de
France en 1815..."
P. 133 : "... quand Sophie Suzanne STUTTENBERG, elle-
même issue de deux familles de négociants originaires de
Hambourg, les Stuttenberg et les SCHYLER, épouse Pierre
BALGUERIE, fils d'une famille ruinée par la révolte de
Saint-Domingue, elle rend possible la carrière du
"principal artisan du réveil économique de Bordeaux sous
la Restauration"". Mr Espagne cite ici la page 52 de :
Jean Cavignac : "Les Vingt-cinq familles". Cahiers de
l'I.A.E.S. Bordeaux 1986. Il doit s'agir de l'Institut
Aquitain d'Etudes Sociales (P.B.). Mr Espagne mentionne
également Pierre de Joinville : "L'armateur Balguerie-
Stuttenberg et son oeuvre". Champion, Paris 1914.
L'ouvrage se termine par un index des noms où la
famille Bethmann obtient la palme.
Pierre (Victor).- La Terreur sous le Directoire. Histoire
de la persécution politique et religieuse après le coup
d'Etat du 18 fructidor (4 septembre 1797) d'après les
documents inédits / par Victor Pierre.- Paris : Retiaux-
Bray, 1887.- XXII-481 p.
A la page 432, je retrouve un personnage de la page 169 de
GHC : "LAFORGUE, Jean, 45, né à Villeneuve-de-Rivière
(Hte-Gar.); Con.", le 18 novembre 1798 à Conamama.
A la page 170 de GHC on lit que le P. Jean VINATY était
à Conanama le 8 octobre 1798. Or à la page 426 de La
Terreur sous le Directoire..., c'est la date du 27 octobre
qui est indiquée. Il s'agit alors de "VENATI, Jean, 57
(ans), curé d'Anizy (Aisne)".