G.H.C. Numéro 68 : Février 1995 Page 1263
ENTREVUE AVEC M. ERLANDE-BRANDENBURG
Monsieur le directeur des Archives de France a reçu,
le jeudi 29 décembre 1994, une délégation du bureau de
Généalogie et Histoire de la Caraïbe composée de Philippe
Rossignol, président, Bernadette Rossignol, secrétaire,
Arnaud Vendryes, trésorier, Marily Gouyé-Pétrélluzzi et
Pierre Bardin.
L'entrevue a duré plus d'une heure, de 17h30 à 18h40
et a été franche et cordiale. M. Erlande-Brandenburg nous
a écoutés attentivement, a pris des notes et a répondu
clairement à nos questions; nous le remercions sincèrement
de l'amabilité de son accueil.
Voici le compte-rendu de cette longue entrevue :
Aix-en-Provence :
- Les travaux vont commencer incessamment et doivent durer
environ dix-huit mois, au bout desquels la salle de
lecture pourra accueillir cent personnes.
- Il est impossible de dire en revanche si le personnel
sera augmenté en conséquence et quel sera le nombre de
documents communicables par jour à chaque lecteur.
- Les documents en provenance du fonds ancien Colonies
seront mis rapidement en consultation, dans un délai que
M. Erlande-Brandenburg s'est engagé à nous communiquer par
écrit, avec la date à laquelle chaque série sera consul-
table (voir annexe 1).
- Des photocopies pourront être faites à la demande pour
les séries non encore microfilmées.
Microfilmage :
- Devant l'ampleur inattendue des réclamations et demandes
de lecteurs, M. Erlande-Brandeburg a demandé au Ministère
de la Culture un budget spécial pour microfilmage du fonds
ancien Colonies. Il en attend la réponse qu'il espère
favorable, dans la mesure des moyens du Ministère. D'ores
et déjà, il est prévu que les différents ateliers de
microfilmage des Archives (Paris, Fontainebleau, Aix et
Espeyran) y travailleront pour diminuer les délais.
- Le président de GHC attire l'attention de M. Erlande-
Brandenburg sur le fait qu'il est indispensable d'établir
une copie des microfilms non seulement pour Aix et le
CARAN mais aussi pour les centres d'archives de
Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion, le coût de
duplication en série étant peu élevé. M. Erlande-
Brandenburg en convient et prend note.
Problèmes de gestion des Archives et projets de leur
directeur :
- Le premier problème, problème majeur à tous les niveaux,
est celui du financement : les exigences du Ministère ne
sont pas accompagnées du budget correspondant; un poste de
fonctionnaire sur trois est "gelé"; le microfilmage par
les ateliers des archives coûte cher; sur les trente
magasiniers du CARAN douze postes sont supprimés, etc.
- M. Erlande-Brandenburg souhaite que les Archives
puissent, comme les musées, bénéficier immédiatement (et
non trois ans après) des retombées financières des travaux
effectués pour les lecteurs (photocopies, microfilmage,
boutique des Archives); confier une partie du microfilmage
à des sociétés privées pour l'accélérer.
Questions précises posées par le bureau de GHC :
- Nous rappelons l'urgence de microfilmer en priorité les
dossiers de la série E et expliquons à la fois l'immense
intérêt de cette série et le pillage auquel elle est
confrontée et nous exprimons notre inquiétude quant à la
"solution" prévue d'en photocopier les dossiers au fur et
à mesure des demandes : risque de perte, de déclassement
et surtout de détérioration de papiers souvent fragiles.
M. Erlande-Brandenburg, après nous avoir d'abord répété
que son microfilmage n'était pas envisagé à cause de la
complexité du travail, nous ayant écoutés attentivement,
prend note et promet de réfléchir de nouveau au problème.
- Nous rappelons que, si les microfilms sont indispen-
sables pour la conservation des documents et pour une
communication plus étendue et plus facile, des microfilms
mal faits et illisibles, comme nous en connaissons trop,
sont du temps et de l'argent dépensés en pure perte. M.
Erlande-Brandenburg reconnaît que c'était un problème pour
les premiers microfilms faits mais affirme que les vérifi-
cations de qualité sont désormais sérieusement faites et
que le problème ne se pose plus et ne se posera plus.
- Nous rappelons que les conditions de consultation à Aix,
en dépit de l'amabilité et de la compétence du personnel,
sont mauvaises par le temps d'attente et la limitation des
documents communicables par lecteur et par jour et que les
délais pour obtenir réponses et photocopies de documents
par correspondance sont devenus très longs. M. Erlande-
Brandenburg prend bonne note de notre remarque (voir
annexe 2, note de Mademoiselle Rabut du 2 janvier 1995 "La
communication des documents au CAOM").
- Nous demandons pour quelle raison le nombre de
microfilms consultables par jour au CARAN est limité à
huit alors que le magasin est tout proche et que de
nombreux centres d'archives ont leurs microfilms en libre-
service, sans limitation. M. Erlande-Brandenburg ignorait
cette limitation, n'en voit pas la raison, prend note et
nous promet d'agir pour augmenter le nombre des microfilms
communicables (voir annexe 3, réponse écrite de M.
Erlande-Brandenburg).
- Nous exprimons le voeu que les Archives, tant nationales
que départementales, créent un fonds de dépôt de travaux
généalogiques, la façon de les répertorier étant très
variable selon les centres d'archives. Nous demandons
également, comme le président de GHC l'a fait en vain
depuis plusieurs années, que les Archives étudient de près
la possibilité concrète de dépôt de dépouillements infor-
matisés sous forme de support informatique avec consul-
tation informatique et non sous forme de tirage sur
papier. M. Erlande-Brandenburg prend bonne note.
Remise d'un projet de convention et de la liste (établie
par Pierre Bardin) des articles microfilmés et de ceux à
microfilmer dans le fonds Colonies.
- (voir annexes 4 et 4bis)
En outre, il a été remis à M. Erlande-Brandenburg un
dossier comprenant l'extrait des bulletins où nous
évoquions les Archives nationales et en particulier les
démarches entreprises auprès du Ministère de la Culture,
des députés et sénateurs des DOM-TOM en 1990 à propos du
dépôt d'Aix.