G.H.C. Numéro 68 : Février 1995 Page 1261
PLAINTE EN GUISE D'ÉDITORIAL
Six pages de ce numéro sont consacrées à "l'affaire
des archives". C'est beaucoup trop car cela nous oblige à
repousser des articles beaucoup plus intéressants et à
perdre un temps précieux qui serait plus utile à des
recherches qu'à des actions qui se perdent dans les
arcanes de l'administration.
Mais le sujet nous semble suffisamment grave pour
vous informer de toutes les démarches que nous entre-
prenons et des réponses que l'on nous fait.
Si l'on fait le bilan il est maigre.
Monsieur Erlande-Brandenburg, directeur des Archives
de France, s'est montré compréhensif et coopératif. Vous
pourrez le constater avec le compte-rendu de notre
entrevue. Mais... il n'a pas d'argent !
Si nous étions capables de financer l'opération de
microfilmage cela ne poserait aucun problème !
C'est donc vers le ministère que nous devons nous
retourner. Vous lirez la réponse, faite un mois après, à
notre premier courrier.
Dire que cette réponse n'est pas satisfaisante est un
euphémisme. Nous le disons dans notre courrier du 8
janvier qui n'a pas encore reçu de réponse.
Il est clair que le généalogiste n'est pas considéré
comme un chercheur ni comme un contribuable ni même comme
un citoyen ayant droit de vote.
Faudra-t-il faire une manifestation devant le
ministère de la culture pour pouvoir être entendu ?
Cette "bataille" est l'affaire de tous. Il faut que
le ministère et les élus soient conscients de l'importance
du phénomène généalogique qui ne touche pas que la France,
n'en déplaise à ceux qui nous classent dans les rétro-
grades réfugiés dans le passé par peur du présent !
Si vous connaissez des députés, des ministres, le
président de la République (présent ou à venir), n'hésitez
pas à les sensibiliser.
Les archives ont pour première mission de conserver
les archives mais il ne faudrait pas confondre conser-
vation et impossibilité de consultation. L'Etat se doit de
permettre à tout citoyen de consulter la mémoire du pays.
Ne faudrait-il pas créer un deuxième organisme pour
séparer la conservation et la consultation des archives ?
Quand il est dit que l'Etat "gèle" un poste sur trois
cela veut dire en clair que les magasiniers seront moins
nombreux et que le nombre de documents qui pourront être
communiqués se restreindra inéluctablement.
Faudra-t-il aller à Salt Lake City ou consulter par
Internet les archives des Mormons car la France ne sera
pas capable d'exploiter elle-même le capital archivistique
unique au monde qu'elle possède ? Pays sous développé ?
Nous continuerons notre action auprès de toutes les
instances concernées car les lecteurs des archives ne
doivent pas servir seulement à faire de belles
statistiques ou des articles dans la presse mais ils
doivent avoir les moyens de faire leurs recherches.
Du côté du bureau de la Fédération française de généalogie
le silence est total.
Le système informatique
du CARAN n'est pas informé
du transfert !
Si vous commandez au CARAN un document parmi ceux
partis pour Aix et non microfilmés (vous avez le choix !)
voici le message affiché sur l'écran :
"Ce document n'est pas librement communicable en raison de
son état matériel de conservation".
NDLR Le système informatique n'avait donc pas prévu le
transfert à Aix et pourtant il a été mis en service bien
après 1986 où "avait été prise la décision"... à laquelle
il avait été donné une "large publicité" (voir lettre du
ministre).