G.H.C. Numéro 67 : Janvier 1995 Page 1253
NOTES DE LECTURE
Hervé Morvan
Olivier BLANC, Madame de Bonneuil, femme galante et agent
secret (1748-1829) (Paris, Robert Laffont, 1987)
page 20
"L'aînée des trois soeurs (SENTUARY), la blanche et blonde
Marie-Catherine, trouva le sien en la personne du
chevalier BERTIN, compatriote de Bourbon, qui l'aima et
chanta sa beauté dans les "Amours", sous le nom
"d'Eucharis" (...). Le chevalier Bertin croyait pouvoir
épouser son Eucharis, mais son père, qui avait siégé avec
M. Sentuary au Conseil supérieur de Bourbon, souhaitait
une alliance plus huppée. Pour finir, Marie-Catherine
épousa un armateur bordelais, Jean-Louis TESTART, dont la
famille tirait sa fortune des Antilles. Les voyages de son
mari à Saint-Domingue seront toutefois pour elle autant
d'occasions de retrouver son amant Bertin à Paris (...)".
page 23
"Peu avant le départ des BONNEUIL pour Paris, Françoise,
dite "Éléonore", la benjamine des soeurs Sentuary,
vraisemblable inspiratrice du poète PARNY et modèle du
pastelliste PERRONNEAU, épousait un jeune avocat au
Parlement de Bordeaux, Jacques THILORIER. Natif de Saint-
Domingue, où sa famille possédait des plantations, il
représentait un excellent parti aux yeux de Sentuary père
qui, somme toute, n'avait pas eu grand mal à caser d'aussi
jolies filles (*) (...). En 1774, un nouvel intendant est
nommé à Bordeaux, Jean-Bernard CLUGNY, baron de NUIS, qui
avait autrefois connu la famille Thilorier à St-Domingue".
(*) "Sur la famille de Jacques Thilorier, voir : "Intermé-
diaire des chercheurs et des curieux, 1956 (168, 529, 609)
et 1957 (582), et O'Gilvy : "Nobiliaire de Guyenne et de
Gascogne", 1856, I, p. 325. Le plus connu est Jean-
Charles, l'avocat de Cagliostro et du marquis de Favras.
(P. Robiquet, "Le personnel municipal de Paris...", Paris,
1890).
page 30
"Quelques mois après la mort prématurée de la blonde
"Eucharis", l'aînée des trois soeurs Sentuary, c'est le
maître des requêtes Thilorier qui, à son tour, disparut
subitement (*).
(*) "MC, LXVIII 608, 12 février 1784 : inventaire après
décès de Jacques Thilorier. Il avait appartenu à la loge
maçonnique des Neuf-Soeurs, de 1776 à 1783. Voir les
travaux de Le Bihan et de L. Amiable.
pages 92-93
"Les d'ÉPRÉMESNIL, qui se partageaient entre la Normandie
et leur hôtel parisien de la rue Bertin-Poirée, avaient
formé une sorte de noyau contre-révolutionnaire auquel Mme
de Bonneuil était agréée. Parmi leurs "agents", selon
l'expression de FERRIèRES-SAUVEBEUF, se trouvait le
marquis de PARNY, créole de Bourbon et frère du poète
(...). Plusieurs d'entre eux sont créoles et l'un des plus
en vue est l'Antillais BELLANGER qui, par l'intermédiaire
de Mme de MORVILLE, sa compagne, entretenait des relations
suivies avec le Montagnard CHABOT, protecteur intéressé
des Royalistes.
Où ces gens se rencontraient-ils ? La section du Mont-
Blanc (actuel quartier de la rue de la Grange-Batelière)
comptait, parmi ses habitants, un pourcentage élevé de
contre-révolutionnaires. La concentration était parti-
culièrement forte rue St-Georges, où s'élevaient quelques-
uns des plus beaux hôtels particuliers du quartier.
L'un d'eux appartenait au créole HOSTEN, qui y résidait
avec sa femme, vieille amie de Rose de BEAUHARNAIS, future
impératrice Joséphine(*). On y recevait beaucoup de
banquiers et d'hommes d'affaires étrangers, en particulier
les Anglais BOYD et KER, actifs agents du ministre PITT.
Mme de BONNEUIL, sa soeur d'ÉPRÉMESNIL, et un certain
nombre de propriétaires coloniaux de Paris, se pressaient
dans les salons Hosten".
(*) Sur Jean-Baptiste HOSTEN, fils de banquier, capitaine
de la compagnie des Dragons mulâtres de la Milice de Port-
au-Prince et qui épousa une demoiselle de MERCERON :
Danloux, "Journal", p. 127".
Dans la bibliographie, on trouve, p. 273 : Danloux (H.P.)
"Danloux peintre et son journal durant l'émigration", par
le baron Portalis (Paris, 1910).
Nota : Tableau généalogique SENTUARY-THILORIER pages 234-
235.
TROUVAILLES
de Jean Verdon : Mariage en Charente
Devant Me Richard à Bouteville, décembre 1748, contrat de
mariage de
- M. Me Jean CATHALLA COUTURE, avocat en parlement,
demeurant en la ville de Montauban en Quercy, paroisse St-
Jacques, actuellement au château d'Anqueville, paroisse de
St-Même (16), fils de feu M. Me Antoine CATHALLA COTURE
(sic), de son vivant avocat en parlement, et de dame
Jeanne MARTEL sa veuve,
- Demoiselle Elisabeth Roze LEPELLETIER, fille du Vc (?)
Antoine LEPELLETIER, capitaine au bataillon du Fort-Royal
de l'île de la Martinique et de défunte dame Elisabeth
Roze BEUZE.
En présence de Messire Clément BOISSON, écuyer, sieur de
Rochemon, demeurant au logis de la Brouardie, paroisse de
Bouteville en Angoumois, fondé de la procuration du sr
Antoine Lepelletier; sa soeur Marie Elisabeth Lepelletier
veuve de M. Jean FERAND (ou FERAUD ?); ses nièces Marie
Louize et Geneviève FERAND; le comte de CULART seigneur
d'Anqueville; Jean François MARROT, contrôleur des actes
du bureau de Bouteville; M. Jean BOUHIER, conseiller du
roi.
A.D. 16, 2E 1798 (11 pages).
EN FEUILLETANT BULLETINS ET REVUES
Mondes et cultures
Comptes rendus trimestriels des séances de
l'Académie des Sciences d'outre-mer
15 rue La Pérouse, 75116 Paris
Tome LIII 1-2 1993, 7OF (abonnement annuel 250F)
Nous relevons, le 7 mai (pp. 161 à 183), la conférence de
Françoise et Pierre Grenand sur "Les Amérindiens de
Guyane, hier, aujourd'hui et demain".