G.H.C. Numéro 66 : Décembre 1994 Page 1207
Novembre 1794 : la mort des deux cousins COQUILLE
par la douce voie de la conciliation; mais dans la
dernière des circonstances forcées et impérieuses m'ont
retenu pendant près de huit mois à la tête de dix mille
hommes, troupes de ligne et volontaires, pour défendre la
ville de St Pierre, asile des colons patriotes dont les
aristocrates, devenus depuis contre révolutionnaires,
avaient juré la perte. J'ai couvert cette ville par des
ouvrages que l'ennemi n'a jamais pu entamer, j'ai sauvé
trente mille individus qu'elle renfermait, j'ai conservé
d'immenses intérêts que le commerce national y avait. Tous
les patriotes ont rendu justice à mon énergie patriotique
qui les a préservés de la fureur de leurs ennemis. Les
preuves en sont suffisamment constatées dans les adresses
de toutes les villes des îles du vent, dans celle de toute
la colonie de Marie-Galante et de plusieurs quartiers
considérables de la Guadeloupe et de Ste Lucie. Vous
verrez, citoyen, dans ces adresses, que je n'ai point
combattu pour un parti, comme on veut le faire croire,
mais bien pour faire respecter l'égalité, la liberté; et
je peux me flatter qu'aujourd'hui qu'on ne doit considérer
que les citoyens qui ont constamment démontré les mêmes
principes, ceux mêmes que j'ai combattus à la Martinique
seront bien d'avis de me voir à même, par la confiance que
j'ai méritée des patriotes, de maintenir dans les bornes
d'une sage et nécessaire modération les citoyens que
d'anciennes récriminations pourraient égarer.
Citoyen, je laisse à votre justice et à votre discernement
à ajouter à votre rapport ce que vous croirez de plus
convenable au désir pressant que j'ai d'être utile à la
République.
Dugommier
Ce 10 avril 1793
l'an 2 de la République.