G.H.C. Numéro 66 : Décembre 1994 Page 1205
Novembre 1794 : la mort des deux cousins COQUILLE
Il est à remarquer que seule la branche de Jacques
Germain COQUILLE, père de Germain et de Jacques, fut
anoblie, en février 1770 (armes : d'azur à trois coquilles
d'or). C'est d'ailleurs le premier anobli de Guadeloupe,
avec Jean POYEN. Le général de la Révolution était donc
écuyer et on lui donnait du "Messire" (même avant la date
officielle de l'anoblissement). En revanche son cousin
royaliste n'était pas noble.
Les enfants de DUGOMMIER
Jacques (en famille Christophe) COQUILLE DUGOMMIER ne
s'entendait guère avec son épouse. Certains auteurs disent
qu'elle était acariâtre mais il faut reconnaître qu'elle
avait de bonnes raisons de se plaindre de lui. L'adminis-
tration de sa fortune et la gestion de ses habitations
successives ne l'intéressaient guère, beaucoup moins en
tous cas que ses charges dans les milices, dans l'armée et
dans l'action politique. Il était donc couvert de dettes,
ce qui ne peut plaire à une mère de famille. Marie
Dieudonnée COUDROY BOTTé finit par vivre séparée de son
mari, résidant à Sainte-Anne où elle était née tandis que
lui était à Trois-Rivières ou à Basse-Terre.
D'elle, il avait eu six enfants dont deux filles
moururent jeunes, l'une à treize mois et l'autre,
"anonyme", à sept ans. Restaient une fille, l'aînée des
enfants, dite en famille Justine, et trois fils qui
suivirent tous trois la carrière des armes : Jacques
Germain François, prénommé comme son grand-père paternel
et parrain, mort en captivité chez les Anglais en 1793,
après avoir été pris sur le bateau qui le ramenait aux
îles; Chevrigny, mort prisonnier à St-Petersbourg en 1813,
et Dangemont, adjudant général, mort fou au Val de Grâce,
hôpital militaire, entre 1810 et 1819. Chevrigny et
Dangemont se seraient mariés mais semblent sans
descendance.
Justine suivit son père en France tout comme les
autres enfants. La mère, Marie Dieudonnée, resta seule en
Guadeloupe. Réfugiée à Marseille avec sa demi-soeur
Augustine dont nous reparlerons, orpheline de père,
Justine y épousa un colonel, Pierre DUMOUTIER, originaire
de Saint-Quentin. La paix revenue aux Antilles, elle y
retourna avec son mari qui mourut à St-Pierre de la Marti-
nique, sans lui avoir laissé d'enfant après une union de
près de vingt ans. Elle se remaria l'année suivante à
Basse-Terre , encore avec un officier, capitaine adjudant
du parc d'artillerie de Guadeloupe. Quant elle mourut à
Basse-Terre, à 71 ans, il vivait encore mais elle n'avait
pas eu d'enfant de lui non plus.
En fait, DUGOMMIER avait deux autres enfants, d'une
ou deux femmes de couleur. Augustine, née vers 1782,
quatre ans après Dangemont, le dernier enfant légitime,
était fille d'une certaine Caroline avec laquelle il
devait vivre depuis sa séparation d'avec son épouse
légitime et qui avait à peu près l'âge de sa fille
Justine. Nous n'avons pas plus retrouvé la naissance
d'Augustine que celle de Désiré dit Adonis, en 1787
(recherches faites dans les registres de Basse-Terre et de
Trois-Rivières). Adonis, lui aussi, partit pour France
avec son père et suivit la carrière militaire mais nous
perdons sa trace après sa retraite en 1838. Augustine
partit pour France avec sa mère et sa demi-soeur Justine :
les trois femmes arrivèrent à Marseille en octobre 1791.
D'Augustine et de sa mère Caroline aussi, nous perdons la
trace.
A la mort de DUGOMMIER, fait exceptionnel, une
pension fut accordée à sa veuve et à ses enfants (tant
légitimes qu'illégitimes) mais il semble qu'elle ne fut
jamais versée. La descendance de DUGOMMIER s'arrêta
avec la mort d'Adonis, le dernier de ses huit enfants.
Eléments de généalogie
(sur l'ascendance des deux cousins et la descendance du
Constituant, voir pages 443-444 du n° 33, décembre 1991)
Jacques Christophe COQUILLE DUGOMMIER
fils de Jacques Germain François et Claire LAURENT
Ecuyer, chevalier de St Louis (1783); Major de milice de
Mont Carmel (1768); capitaine aide major de milice
(1770); général de division
30 8 1762 signe à Melun à un mariage
Tm 25 1 1783 Me Dupuch
o 1 b 11 8 1738 Basse-Terre (Mont Carmel); p Jacques
Marin, conseiller au conseil supérieur de la Guade-
loupe; m Marie Anne Ferrière
^ + 18 11 1794 Redoute de la Montagne Noire (Espagne)
(+) Perpignan (66)
x 12 2 1765 Sainte Anne Marie Dieudonnée COUDROY
BOTTÉE, fille de Pierre Antoine et Marie Dieudonnée
NERON
o Sainte Anne
+ /4 5 1810
* Caroline (Réfugiée à Marseille an VI, 36 ans)
Document communiqué par Marcel Chatillon
Sous le portrait il est écrit :
né à la Martinique en 1756. Général en chef de l'armée
des Pyrénées orientales, tué le 1er novembre 1794 par un
obus à l'affaire de St Sebastien
Remarquer le lieu et la date de naissance !