G.H.C. Numéro 64 : Octobre 1994 Page 1179
NOTES DE LECTURE
p. 135, note 3
Le comte Alexandre de LA ROCHEFOUCAULD (o 1767 + 1841),
fils du duc de LIANCOURT alors lui-même en Amérique, était
en 1792 lieutenant-colonel à l'armée de La Fayette. Il
avait émigré en mars 1793. Il rentrera après le 18
brumaire, sera préfet de Seine-&-Marne en 1800, ministre
plénipotentiaire en Saxe en 1801, ambassadeur à Vienne de
1805 à 1807, en Hollande de 1808 à 1810, pair de France
aux Cent Jours, député en 1822, pair de France sous Louis-
Philippe.
p. 186, note 1
Etait en prison le comte Philippe-André-François de
MONTESQUIOU-FEZENSAC (o 1753 + 1833), maréchal de camp en
1791. Envoyé à Saint-Domingue en 1792, il avait maintenu
la paix dans le Sud qui lui était confié. Ayant quitté son
commandement à la mort de Louis XVI, il avait été
emprisonné là-bas. Il passera aux Etats-Unis et rentrera
en 1814. Il était frère de l'abbé de Montesquiou, que
Madame de Staël avait tenté de faire sortir de France avec
elle en septembre 1792.
p. 284, note 1
Stanislas-Louis-Marie FRÉRON (o 1754 + 1801) était fils de
l'ennemi de Voltaire et filleul de Stanislas LECZYNSKI.
Fort bien en cour, il s'était pourtant jeté dans la Révo-
lution et avait été élu à la Convention. Madame de Staël
ignorait certainement que, dans son "Orateur du peuple",
il avait demandé que la Reine fût attachée à la queue d'un
cheval et traînée dans Paris. Elle ignorait sûrement aussi
les crimes et les débauches de ce Thermidorien ardent en
mission avec Barras dans le Midi. Il était pourtant déjà
très méprisé; il continuera ses orgies et ses vols sous
le Directoire et finira obscurément en 1801, sous-préfet
du Sud à Saint-Domingue.
Registres de Kingston
J. de Cauna
Ces quelques références ont été relevées au fil de la
lecture, de manière plus ou moins complète. On est frappé
par l'extraordinaire imbrication des origines sinon des
classes sociales. La plupart des actes sont en espagnol,
certains titres restant en français. Certains noms appel-
lent des corrections : Wraïgh = Wright; Broun = Brown;
Guarico, très ancien nom espagnol du Cap-Français qu'il
est surprenant de retrouver là; Bordeas = Bordeaux;
Marsella = Marseille. L'emploi du terme "samba" pour
désigner une esclave (de sa grand'mère noire d'ailleurs)
renvoie aux désignations en usage dans l'Amérique espa-
gnole (au Pérou, "samba" = griffe ou griffone, i.e. issue
d'un noir et d'une mulâtresse ou l'inverse). Il semble que
le nom de famille PATHEMONT, parmi d'autres, doive être
corrigé en PATHENOT, grande famille de l'Artibonite. Les
Français de Saint-Domingue réfugiés manifestent, encore à
cette époque, une très forte tendance à l'endogamie qui
durera jusqu'à la fin du siècle, alors qu'aujourd'hui ces
familles, lorsqu'elles subsistent (comme les DUQUESNAY)
n'ont plus l'usage de la langue française. Le mariage
BOFILL-BROUN est caractéristique du mélange des origines :
Barcelone, Italie, Canada, Saint-Domingue, Jamaïque ...
D'autres (Duston-Chevolleau, Duverger-Duquesnay ...)
réunissent des familles entières, souvent imbriquées les
unes aux autres par mariage, de partisans des Anglais lors
de l'occupation de Saint-Domingue (1794-1798).
Le prêtre qui était arrivé de Vera Cruz (Mexique) en avril
1808 et officia à Kingston jusqu'en avril 1824 (16 ans)
était portugais d'origine et décéda à Lisbonne en 1839.
Son successeur, Benito Fernandez, était originaire de
Calahorra en Castille, parti à 13 ans à Bogota d'où il
était ensuite passé à Cuba avant de venir en Jamaïque.
Registres de l'Eglise catholique romaine française de
Kingston (Jamaïque) (1860-1809)
Mariages
- William François ESPEUT
x 18 12 1802 Joséphine Perrine Adèle DUBOURG de LA LOUBèRE
La famille La Loubère a fait l'objet d'une question dans
GHC. Les ESPEUT subsistent en Jamaïque.
- Philimme LEMERCIER DUQUESNAY, fils de Philippe, écuyer,
et Marie-Françoise LEFEUVRE
x 21 11 1803 Marie-Françoise DUVERGER, fille de Sébastien
(des Verrettes, Saint-Domingue) et Marie Magdeleine JOLY.
Sur les DUVERGER, voir GHC 743-44; 882.
Les LEMERCIER-DUQUESNAY subsistent en Jamaïque.
- Charles LEBON-LAPOINTE, o Saint-Marc, fils de Pierre
Louis et Victoire Antoinette COLMENIL
x 1 6 1816 Marguerite Célina d'AQUIN, o Le Cap, fille de
Louis et Adélaïde DEYNAUD (familles bien connues de Saint-
Domingue).
Ce registre est signé de l'abbé Lespinasse, se disant
"ancien chanoine de l'église cathédrale du Mans". Les
actes sont en français jusqu'à la date de son départ. Ils
sont ensuite le plus souvent en espagnol.
Registres de l'Eglise catholique de Kingston (Jamaïque)
(1802-1839) Mariages et quelques baptêmes
- Juan Bautista, natural de la isla de Santo Domingo,
esclavo de doña Maria Luisa LAFOSSE,
x 7 6 1815 con la samba Maria Luisa Antonia WRAïGT,
natural de esta ciudad de Kingston y esclava de la negra
Sara JIMES su abuela.
Signé : P. Léger, A. Ridel, Vve Tucom, J.M. Vinatier (?),
Juan Jacinto Rodriguo de Aranjo, cura.
- Don Francisco BOFILL, de Barcelona
x 9 10 1815 con "Doña Maria Luisa BROUN", des Cayes, fille
de Pedro B. d'Italie et Antonio Beles BROUN, du Canada.
Témoins : G. Jose del camino, Daniel Ameth, Juan Franc.
Infanión, Esteban Botet, Mario de Sampez, E. Laroche,
Lasserre.
- Don Juan Bautista Maria CHANDRU, natural de Guarico,
Santo-Domingo frances, de feu Don Juan Bautista Chandru,
de Bordeas, et Doña Maria Clara LAUTART, de Marsella,
résidant à La Nueva Orleans,
x 14 5 1817 Doña Philipa GONZALES, de Cartagena de Indias.
- Messire Miguel Alexandro Amédée, cavalero DUSTON de
CAZARIL, o Môle Saint-Nicolas, habitant San Andres
(paroisse de Saint-Andrew), fils majeur de Messire
Alexandre Marie DUSTON de CAZARIL, chevalier, seigneur de
Thèbes, Czaril et autres lieux en Languedoc, "obispado"
(évêché) de Comminges en France, capitaine et adjudant
major de la milice de la Petite-Anse, habitant de
Plaisance, et de Doña Margarita Antonia de GOURNAY,
mariée en secondes noces à Charles, chevalier DESGOUTTES,
chevalier de Saint-Louis.