G.H.C. Numéro 64 : Octobre 1994 Page 1159

Famille LE BRETTON des CHAPELLES
(Seine et Marne, Louisiane, Bourgogne)

Colonel Maurice Bernard

  
     Cette famille qui, comme on le verra plus loin, avait 
émigré  en Louisiane,  s'était créé une ascendance aristo- 
cratique  ancienne  qui  fait  encore  maintenant  l'objet 
d'articles  dans  des publications familiales  des  Etats-
Unis.

   Ces  prétentions venaient de l'accession de ces émigrés 
à des charges importantes et à une richesse  considérable. 
Pourtant,  les  lettres de ces prétendants montrent qu'ils 
étaient en pleine recherche d'aïeux de bonne extraction et 
qu'ils se sont arrêtés à une famille LE BRETON  descendant 
de  Denis  d'ENRICH,  originaire  d'Ecosse,  d'une  "noble 
lignée  établie dans la Basse-Normandie au XIVème  siècle" 
(d'Hozier, registre II, vol. 6, fo 265).
   Il fit ses preuves sous Charles VIII qui,  en 1490, lui 
accorda  des  lettres patentes à condition que lui  et  sa 
postérité  portent  le  nom de LE BRETON  sous  lequel  il 
s'était distingué.
   Il portait "d'azur à trois colombes  d'argent",  auquel 
écu  le  roi  fit ajouter une étoile d'or  en  abîme  pour 
marquer sa vertu et sa valeur.
Le choix était honorable...

     Cependant,  ces  lignes extraites d'une lettre du  19 
mars  1905  d'Emile Saint-Mesme LE BRETON  des  CHAPELLES, 
résidant  1476  rue  des Magasins à la  Nouvelle  Orléans, 
adressée  à sa cousine,  mademoiselle Adrienne  DU  MESNIL 
ADELÉE, habitant le château de Norges-le-Bas en Côte-d'Or, 
laissent  paraître un doute certain lorsqu'il écrit :  "la 
seule  indication qui ferait supposer que nous sommes  une 
branche de cette famille est la concordance des prénoms.."  
Et pourtant,  cette hypothèse s'est ensuite affirmée  dans 
tous les travaux de cette famille.

     Ceci  est  d'autant plus étonnant que l'auteur de  la 
lettre fait état de la présence, aux archives de Seine-et-
Oise  à  Versailles,  d'un  fonds LE  BRETON  de  soixante 
cartons provenant d'une saisie révolutionnaire et  donnant 
de  nombreux  renseignements  sur  la  famille.  Dans  ces 
papiers  se trouve l'original de l'acte de mariage,  le  7 
janvier 1699,  d'Anne François Louis Césaire LE BRETTON et 
de  Marie  SALMON,  passé en la ville  de  Montereau-faut-
Yonne,  dont  l'auteur  de la lettre avait déjà une  copie 
certifiée.  Cet  acte ne donnant pas les noms des  parents 
des époux, M. LE BRETON a cherché à avoir l'original, mais 
la mairie de Montereau n'a pu le lui fournir, de sorte que 
l'auteur de la lettre dit : "il faut avoir ce contrat pour 
pouvoir  continuer;  c'est  pourquoi je dis qu'il y  a  un 
chaînon  qui manque...  Maintenant,  il se peut que  notre 
noblesse date des lettres patentes de 1774,  ou encore, il 
se  peut  que nous faisons partie  d'une  des  différentes 
familles des LE BRETON qui se trouvent en France".

Bien  que continuant à privilégier l'ascendance écossaise, 
on  voit  que l'auteur entretient des doutes  sérieux...
D'autres  descendants  se sont rattachés à une famille  LE 
BRETON,  de Montfort l'Amaury,  seigneur de la  Queue-les-
Yvelines,  par  un artifice de modification du contrat  de 
mariage d'Anne François et de Marie SALMON,  en y ajoutant 
des  cousins,  témoins  issus  de la famille  de  Montfort 
l'Amaury...

    Ces tentatives sont un peu enfantines, car des indices 
suffisants  se trouvaient entre les mains  des  intéressés 
pour  leur  permettre  de  remonter  avec  certitude  leur 
filiation.  Ces  indices sont :  la présence et  l'autori- 
sation  donnée au mariage précité par le curé de  Varenne-
sur-Seine,  le nom des témoins cités,  et surtout les noms 
des  parrains  et  marraines des enfants  du  couple,  qui 
donnent le nom de l'aïeule,  Marie COUSIN,  et les  SALMON 
avec  Marie  MAILLET aïeule.  Ces actes de  naissance  que 
possédait  Etienne  Saint-Mesme LE BRETON auraient dû  lui 
faire  trouver  facilement l'ascendance  que  nous  allons 
établir ci-dessous.

        Généalogie des BRETON, devenus LE BRETON,
          seigneurs DES CHAPELLES, d'ORGENOIS...

I Toussaint BRETON, + La Brosse-Montceaux (77) 14.2.1650
  x Jeanne COQUARDON
     Ce sont des laboureurs très nombreux, portant souvent 
     le  même prénom,  ce qui peut laisser un doute sur ce 
     premier degré qui pourrait être plutôt :
I Pierre BRETON
  x Jeanne de PRESLE, fille d'un laboureur
  d'où :
II Toussaint BRETON, praticien.
   A l'inhumation de Claude, sa femme, assistent ses fils, 
   Pierre, greffier de la seigneurie de La Brosse-
   Montceaux, et Claude, procureur fiscal de la Brosse-
   Montceaux.
   + 30.7.1685
   x 5.11.1642 Claude CASSEMANNE (ou CASSEDANE).
   d'où, entre autres :
     1 Claude, o 23.1.1648, qui suit en III
     2 Pierre, greffier de la seigneurie
       o 1655       + 1690
       x 22.1.1681 Anne BEAUVAIS
       d'où au moins :
          1 Marguerite + 1689
          2 Marie o 1683
     3 Philippe, o 1657
     4 Marguerite, o 1658
     5 Toussaint, o 2.3.1660
     6 Marie, sa jumelle
     7 Jean-François, o 17.2.1667; p Simon Cassedane

III Claude BRETON, qualifié d'honorable homme à sa mort le 
    3.3.1700,  à  53 ans,  en présence de ses  fils,  Anne 
    François BRETON,  conseiller du roi,  commissaire  aux 
    inventaires et de police de Montereau,  et de François 
    BERTON (sic), greffier et syndic de la paroisse de La 
    Brosse-Montceaux, et de Jacques LE MOUZ et Charles 
    COMPARAT ses gendres. Son épouse est Marie COUSIN, 
    dite veuve de Claude BRETON, vivant, procureur fiscal 
    de ce lieu, morte le dernier jour de 1704 âgée de 57 
    ans, inhumée dans la nef de La Brosse Montceaux en 
    présence  de  ces  deux  mêmes fils  et  de  ses  deux 
    gendres. Dans les divers actes, Claude BRETON est tout 
    d'abord  concierge du château de la Brosse-Montceaux en 
    1680, puis en 1684, procureur fiscal de la seigneurie.
    Leurs enfants sont :






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