G.H.C. Numéro 63 : Septembre 1994 Page 1152

RÉPONSES

94-102 PAGèS (Guadeloupe, Louisiane, 19°)
J'ai  consulté  les registres de Bâton-Rouge  (de  1804  à 
1871) sans trouver le mariage PAGèS x ESPINARD (le nom est 
écrit PAGES,  PAYES, PAYAN et PAYEZ). Pourtant on trouve à 
St-Joseph  de Bâton Rouge leurs enfants et  petits-enfants  
1 Françoise PAYES  o 5 12 1833 b 5 12 1835 p Jean Antoine 
  Luck, m Joséphine Lupe 
2 Jean Baptiste PAYES
  o 28 8 1836 b 12 3 1837 p Joseph Monget, m Adelle Luppe
  x 24 10 1872 Célestine GUIDRY, fille d'Eloi et Casoia 
     GEURY (témoins : Charles G. Pages, Ernest Loquet, 
     Ciscelia Guidry, R. Bertrand)
3 Charles Gabriel PAGES
  o 4 11 1844 b 29 11 1844 p J.B. Pages, m M.F. Pages
  x 25 9 1872 Virginia R. Morris, fille de R.J. et Anna 
     BIENVILLE (témoins : Gustave Le Blanc, Robert J. 
     Morris, Victorian Allain, N. Manade)
(il  eut  d'une  union antérieure un enfant  né  avant  le 
mariage  ci-dessus  et baptisé après à St-John  Evangelist 
Church, Plaquemine, Louisiane : Charles Andrew PAGES, fils 
de Charles G. et Elizabeth WARREN, o 9 3 1872 b 24 8 1873, 
p Ottis Allen, m Sophia Jackson)
Par ailleurs,  Jean Baptiste PAYAN (= PAGES ?) fut parrain 
le 11 2 1835 de Louis ESPINARD fils de James et (nom de la 
mère  oublié),  né  le 22 2 1834).  Enfin,  le 3  1  1848, 
inhumation de Jean Baptiste PAYEZ, 40 ans.     P. Newfield
94-106 LAFITTE (Louisiane, 19°)
Il  est  possible que ce Pierre LAFITTE fût  le  frère  de 
Jean,  corsaire et pirate,  né pour certains à Bordeaux ou 
Bayonne,  pour d'autres à St-Domingue en 1781. Un texte de 
Grace King, "Nouvelle-Orléans, le pays et les gens", édité 
en 1895 à New York et à Londres, dont l'exactitude reste à 
vérifier, retrace les aventures de ces deux frères.
Pour Pierre LAFITTE, l'aîné, un mémoire digne de foi, issu 
d'archives  familiales amies,  me permet d'ajouter ce  qui 
suit  :  il  naît  à Bordeaux,  le  12  avril  1772,  fils 
d'Antoine et de Guillaumette CHATAIGNE,  et décédera en un 
lieu inconnu, sans doute en Louisiane, avant 1838.
Vers  1790-1792,  il  fait partie de l'armée des  Pyrénées 
Occidentales,   sous   les  ordres  du   général   MüLLER, 
stationnée  à  Hendaye,  à la frontière  espagnole.  Il  y 
rencontre  sa  future  épouse,  Sabine  d'AMESPIL,  née  à 
Hendaye le 7 février 1774,  décédée en 1821, fille de Jean 
et Marianne DETCHART de SAINT-MARTIN,  dont le mémoire dit 
"Comme les Basques se défient toujours de ceux qui ne sont 
pas  des  leurs,  les parents de Sabine,  imbus  de  leurs 
principes,  s'opposèrent tout d'abord à l'union que celle-
ci  était  désireuse de contracter  avec  Pierre  LAFITTE; 
mais,   devant  son  insistance,  l'on  fut  contraint  de 
s'incliner."  Leur mariage est célébré le 29 décembre 1793 
à St-Jean-de-Luz où,  après s'être fait mettre en disponi- 
bilité de l'armée,  Pierre LAFITTE s'installe et  s'occupe 
d'affaires  commerciales.  De  leur union viendront  trois 
filles,  Rose,  Marie-Thérèse et Marianne. Cette dernière, 
née à Saint-Jean-de-Luz le 5 juin 1797,  décédée en  1870, 
épousera  à  St-Jean-de-Luz  le 25 juin 1818  Jean  Martin 
GOYETCHE (1792-1878). Un de leurs enfants, Léonce GOYETCHE 
(1822-1885), comptera parmi les fondateurs de la Compagnie 
Générale Transatlantique.  Ecrivain érudit, il publiera en 
1856 et 1883 une étude historique sur St-Jean-de-Luz.
Quelques   années  après  son  mariage,   Pierre   LAFITTE 
réintègre  l'armée  et participe  aux  campagnes  napoléo- 
niennes  avec  le  grade de  capitaine.  Puis,  ajoute  le 
mémoire,  "sans aucun motif,  alors qu'il était estimé  de 
ses chefs et qu'il paraissait fort attaché à sa femme et à 
ses  enfants,   après  s'être  fait  mettre  en   retraite 
d'emploi,  il disparut sans laisser de trace. Ce n'est que 
plusieurs  années  après  son départ  qu'on  apprit  qu'il 
s'était  expatrié  et  qu'il avait résidé à  La  Nouvelle-
Orléans.  Devenu  "condottiere",  avec  un  assemblage  de 
frères de la Côte,  dont il était devenu un des chefs,  il 
s'était  emparé  de l'île de Barataria,  dans la  mer  des 
Antilles,  qu'il  avait  habilement  fortifiée,  et  avait 
ensuite  déclaré  une  guerre sans merci  aux  navires  de 
commerce anglais.  Il sut également tenir tête aux troupes 
du  gouverneur  de la Louisiane qui n'avaient réussi à  le 
réduire qu'après une longue lutte.  Ses hauts faits inspi- 
rèrent Byron lorsqu'il écrivit "Le Corsaire".
Vers 1838,  ajoute encore le même mémoire,  "un sollicitor 
d'outre mer fit demander à l'un des membres de la  famille 
de  Pierre  LAFITTE s'il consentirait à lui  remettre  ses 
pouvoirs et ceux des siens pour tenter d'obtenir la resti- 
tution de fonds très importants déposés par le défunt dans 
les  banques  du  Nord  Amérique  et  dont  l'Etat  allait 
autrement  s'emparer.  On repoussa cette proposition  avec 
mépris  en ajoutant que Pierre LAFITTE,  mort aux yeux des 
siens  depuis 1810,  date de son exode,  ne  faisait  plus 
partie  d'une  famille  avec laquelle il avait  brisé  des 
liens sacrés le jour même de sa coupable défection."
Ce Pierre LAFITTE,  parfaitement identifié, est-il le même 
que  celui  qui devait également s'unir  à  Françoise  SEL 
L'ETANG,  d'où un fils, Charles LAFITTE, mari de Joséphine 
ESNOUL de LIVAUDAIS ? La question reste posée.
Sauf cas de bigamie...  (exemples nombreux) et s'il s'agit 
bien  du  même personnage,  le second  mariage  de  Pierre 
LAFITTE  aurait  eu lieu après 1821,  date du décès de  sa 
première épouse abandonnée, Sabine d'AMESPIL.
Tous  renseignements complémentaires  et  bibliographiques 
sur Jean LAFITTE m'intéresseraient. Je peux fournir photo- 
copie  du  mémoire en question et des actes  d'état  civil 
concernant Pierre LAFITTE.         B. Guillot de Suduiraut        
NDLR  L'Histoire de la flibuste,  de Georges Blond  (1969, 
rééd.  Stock  1990) consacre sa 4e partie à  Jean  LAFFITE 
(sic) avec références bibliographiques.  Première  arrivée 
de  Pierre LAFFITE à La Nlle-Orléans,  comme capitaine  de 
"La Soeur chérie", brick appareillé à St-Domingue, armé en 
course contre les Anglais avec commission du gouverneur de 
la  Martinique,  en avril 1804.  Avec lui,  sur  un  autre 
bateau,  était son frère cadet Jean,  qui disait plus tard 
que,  né à Bordeaux,  il était parti pour St-Domingue avec 
ses  parents qui y avaient fondé un commerce,  avait  pris 
leur succession,  s'était marié et, en 1803, était reparti 
pour France et que sa femme était morte.  Mais, d'après la 
biographie   de  Stanley  Clisby  Arthur  (Jean   Laffite, 
gentleman rover",  New Orleans,  1952) qui le tient de ses 
descendants,  il  serait né à Port-au-Prince en  1792,  le 
plus jeune de 5 frères et 3 soeurs de Marius LAFFITE, né à 
Pontarlier et de Marie Zora NADRIMAL, juive espagnole.
De Pierre LAFFITE, Georges Blond dit qu'il "était reçu lui 
aussi par la bonne société (de La Nouvelle-Orléans), ainsi 
que sa femme,  Françoise épousée en 1809 ou 1810, fille de 
Jean Baptiste SEL,  artiste peintre né à  St-Domingue,  et 
qui s'était fait une jolie clientèle à La Nouvelle-Orléans 
comme  miniaturiste." Tout cela,  sous toutes  réserves... 






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Révision 17/08/2004