G.H.C. Numéro 60 : Mai 1994 Page 1048

LA FAMILLE ALINGRIN (Languedoc, Martinique)

     Nous en avons de fortes présomptions en remontant  la 
lecture  du registre :  "Le 12 juin 1820 est décédée en la 
maison de sa mère,  l'habitation de Monsieur ALINGRIN,  la 
nommée Anne Marie, âgée de 3 ans, fille naturelle de Marie 
Aimée". Ce qui plaide bien en faveur d'une liaison durable 
entre Jean François Timothée et Marie Aimée.
     Andrine Victoire ajoutait "Zeila" à ses  prénoms,  ce 
qui  en faisait cinq (nous avons vu mieux :  Jeanne  Marie 
Luce JOSEPH MICHEL AUGUSTE,  ces trois derniers servant de 
patronyme, avec pour surnom OLIVIER.
Son  décès fut enregistré à Fort-de-France le 15 septembre 
1859, "âgée de 64 ans, née au Robert, fille de Constance".
En  effet,   dans  le  registre  consacré  aux  "baptêmes, 
mariages  et  sépulture de la paroisse de Sainte  Rose  du 
Robert des personnes libres",  nous trouvons tout  d'abord 
l'ondoiement de Marie Aimée, en août 1793, et son baptême, 
le  9  février 1795 :  elle est dite "mestive"  et  enfant 
naturelle  de  Constance,  mulâtresse libre;  le  parrain, 
marguillier de la paroisse, et la marraine appartiennent à 
de grandes familles du Robert.

Le noyé pendu

           Document communiqué par Guy Ffrench

     Le Conseil de guerre étant assemblé chez Monsieur  de 
LA  FOND  chevalier de l'ordre militaire  de  Saint-Louis, 
lieutenant   de  Roy  et  commandant  en  chef  de  l'Isle 
Guadeloupe, composé de mon dit sieur le commandant qui y a 
présidé,  de Messieurs MARIN,  commissaire, ordonnateur de 
la  marine et subdélégué par sa Majesté à l'intendance des 
Isles du Vent de l'Amérique, de PERE DAMPHOUX, d'HOUDIN de 
VAUDRYE,  tous deux capitaines de compagnie de détachement 
de  la  Marine,  d'HURAULT de  GONDRECOURT,  enseigne,  de 
LAPOTHERYE, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, 
capitaine aide-major de ladite Isle,  faisant fonction  de 
Procureur  du Roy,  assisté de moi,  HUDELINE faisant  les 
fonctions  de greffier,  en ce procès,  après avoir vu  la 
plainte  faite par le dit sieur de  LAPOTHERYE,  capitaine 
aide-major.  Contre  le  nommé Antoine BITOR DELCAMPO  dit 
LAFORTUNE,  soldat  de la compagnie DAMPHOUX,  au  bas  de 
laquelle  est  l'ordre de mon dit sieur DELAFOND  pour  en 
être  informé  en  date  du  trois  du  présent  mois.  En 
exécution  de quoy,  information et récollement fait,  les 
conclusions  du dit sieur de  LAPOTHERYE,  capitaine  aide 
major, données, le tout bien considéré,

Le Conseil de guerre ayant jugé de la certitude du  délit, 
déclare  le  dit  Antoine  BITOR  DELCAMPO  dit  LAFORTUNE 
duement  atteint et convaincu du crime de s'être  noyé  de 
dessein prémédité;  pour réparation d'icelui le condamne à 
être  pendu  par  les  pieds à  la  potence  de  la  place 
publique, et ensuite traîné sur la claye et le corps jetté 
à  la voierie.  Et que la sentence sera lue à la tête  des 
troupes qui, pour cet effet, seront assemblées et mises en               
bataille vis à vis du lieu de l'exécution.
Fait à la Basse Terre,  Guadeloupe, le trois septembre mil 
sept cent quarante neuf
Signé à l'original.

Source :
Moreau de St Méry. Code de la Guadeloupe F3/226, page 491.

COOPÉRATION

de Bernadette et Philippe Rossignol :  les MOLIA
(pp. 158-160)

A Pointe-à-Pitre :  déclaration, le 27 mai 1867, du décès, 
la veille,  maison du Sr. Maurice PATORME, rue de Provence 
où  elle demeurait,  de Thérèse Angélique MOLIA BEAUCHAMP, 
48 ans,  fille de feu Guillaume Jean Marie Victoire et feu 
Marie  Charlotte  BEAUJEAN.  Déclaration faite  par  Henry 
CAPDEVILLE d'ARICAU,  22 ans, rue de l'Arsenal, cousin, et 
Auguste JOUBERT 21 ans, rue de Provence, tous deux commis.
(p. 159, 3b.3; nous en profitons pour rectifier la date de 
naissance   à  St-Sever  de  Pierre   Vincent   CAPDEVILLE 
d'ARRICAU,  à  la même page,  époux de Suzanne Julie MOLIA 
BEAUCHAMP, 5, : 1773 et non 1816, année de son décès)


de  François Bonnard :  MAGALLON de LA MORLIèRE (questions 
LEPROUX de LA RIVIèRE, pp. 976, 1040)

Le 7 juin 1778,  le sous-lieutenant Louis Antoine MAGALLON 
de  LA  MORLIèRE (dit aussi LAMORLIèRE du  TILLET),  à  la 
suite  d'une  querelle avec un habitant de la  Martinique, 
blessa  ce  dernier  de deux coups d'épée  (cf  lettre  du 
vicomte de DAMAS du 26 6 1778).  Louis Antoine étant  fils 
du lieutenant-général MAGALLON de LA MORLIèRE (1707-1799), 
l'affaire  remonta  jusqu'au  Roi à Versailles et  il  dut 
s'enfuir  de St-Pierre et se réfugier à St-Domingue (il  y 
avait,  je crois,  des parents) où se constituait un corps 
de  volontaires  destiné à la  guerre  d'Indépendance  des 
Etats-Unis.
Louis  Antoine reçut (ou s'octroya) le grade de  capitaine 
au  corps des "volontaires chasseurs de  St-Domingue".  Ce 
corps  embarqua  sous  les ordres du  comte  d'ESTAING  et 
participa  au siège de Savannah.  Le capitaine  LAMORLIèRE 
reçut le commandement d'une batterie avec cent hommes.  Il 
y eut plusieurs tués et blessés. Après cette opération, il 
fut  dirigé  sur Charleston,  sous les ordres  du  général 
LINCOLN et,  sur un ordre de ce dernier,  il dut capituler 
avec les débris de la garnison. 
A la suite de sa participation à la guerre d'Indépendance, 
il fut admis à l'ordre des Cincinnati.
J'aimerais  savoir  s'il  existe en Martinique  ou  à  St-
Domngue  des  relations  de  l'incident  signalé  avec  un 
habitant de St-Pierre et des documents relatant la consti- 
tution  de ce corps de volontaires,  son embarquement sous 
les ordres de l'amiral d'ESTAING et sa participation à  la 
guerre d'Indépendance. 
Je  rappelle  que Louis Antoine MAGALLON de  LA  MORLIèRE, 
rentré  en  France,  se maria en 1793 et eut en  1798  une 
fille,  Louise Virginie,  qui épousa le 10 septembre  1829 
Amédée  Joseph Bernard LE PROUX de LA RIVIèRE.  Le  couple 
partit pour la Guadeloupe où Amédée avait ses affaires. Il 
y  avait  épousé en premières noces le 21 août  1821  Anne 
Toinette   DOUILLARD  MAHAUDIèRE  veuve  du  chevalier  de 
BRAGELONGNE dont il eut trois enfants morts en bas âge. De 
son second mariage il eut,  entre autres,  Alexis, d'où la 
descendance actuelle LE PROUX de LA RIVIèRE.
NDLR  Etes-vous sûr de la date de la lettre du vicomte  de 
DAMAS ? Il fut gouverneur de la Martinique de 1783 à 1791, 
donc  après les faits.  Il n'y a rien aux noms de MAGALLON 
de  LA  MORLIèRE et du TILLET dans la  correspondance  des 
gouverneurs de la Martinique (Colonies C8). 





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