G.H.C. Numéro 59 : Avril 1994 Page 1035
NOTES DE LECTURE
Pierre Baudrier
Lesourd, Paul; Paillard, Claude
Dossier secret de l'Eglise de France, t. II :
De la Révolution à nos jours. Paris, Presses de la Cité,
1967.
p. 103 : "A 6 heures du matin, le 30 mai, le Président
du Conseil, Ministre de l'Intérieur Casimir PÉRIER en
personne était devant la porte de l'église et la faisait
ouvrir par la force. Il n'y eut pas de véritables
troubles. Cinq prêtres étaient présentés et reçurent à la
grille extérieure le corps de l'abbé Grégoire pour qui un
catafalque avait été dressé et l'église tendue de noir.
L'abbé Grégoire fut enterré au cimetière Montparnasse où
les honneurs militaires ont été rendus au défunt en sa
qualité de Commandeur de la Légion d'Honneur et où des
discours furent prononcés par le Conventionnel Antoine
Claire THIBEAUDEAU (1765-1854), DUPLES, Conseiller à la
Cour royale, le jurisconsulte ISAMBERT (1796-1880), alors
Avocat à la Cour de Cassation, qui fut ensuite l'un des
fondateurs de la IIème République (1848), puis de la
IIIème République (1870); enfin, par un jeune inconnu
condamné en 1820 pour avoir accusé d'indignité la Chambre
des députés qui avait repoussé comme indigne l'abbé
Grégoire".
pp. 122-123 : extraits des mémoires de Benoît COSTE,
fervent catholique de Lyon :
"Mgr. DUBOURG (28), français de naissance, venait d'être
nommé évêque de la Nouvelle-Orléans... Il était venu en
France pour y réclamer aide et assistance, et la Provi-
dence qui avait ses desseins l'avait conduit dans notre
ville (Lyon). Il y avait des amis, notamment M. CHOLETTON
qui était alors directeur du Séminaire de Saint-Irénée et
la famille PETIT (30).
(28) Louis Guillaume Valentin DUBOURG (1766-1833), origi-
naire de Saint-Domingue, devenu sulpicien, émigra aux
Etats-Unis, fonda en 1799, à Baltimore, l'Université Ste-
Marie, devint vicaire apostolique de la Nouvelle-Orléans
en 1812, fut sacré évêque à Rome en 1815, nommé évêque de
Montauban en 1826 et transféré sur le siège archiépiscopal
de Besançon le 13 février 1833. Il mourut à la fin de
cette même année.
(30) Mme PETIT de MEURVILLE, née LAMAU de la BARRE, était
originaire, comme Mgr. DUBOURG, de Saint-Domingue où son
mari et son frère avaient été assassinés en 1795. Elle
était alors allée aux Etats-Unis où, à Baltimore, elle
avait connu son compatriote Mgr. DUBOURG. Elle était
ensuite venue habiter Lyon en 1803. Mgr. DUBOURG essayait
de l'intéresser à sa mission.
L'Episcopat français depuis le Concordat jusqu'à la
Séparation (1802-1905)... Préface de Mgr. Baunard. Paris,
Librairie des Saints-Pères, 1907.
Pr. DUBOURG est cité aux pages 134-135 et 364-365.
p. 364 : "Né le 14 février 1766 au Cap Français (île de
Saint-Domingue), de colons originaires de Bordeaux où il
passa son enfance..."
p. 134 il décéda à Besançon le 12 décembre 1833.
L'Episcopat français évoque également deux évêques de
Guadeloupe qui ne soient pas nés et décédés en métropole.
On dit, sans plus de précision qu'ils sont décédés en
Guadeloupe, à Basse-Terre sans doute.
p. 274-275 : BOUTONNET Antoine, né à Diergues, commune de
Moyrazès, près Rodez (Aveyron), le 25 mars 1802, décédé le
13 novembre 1868, "enterré dans le choeur de l'église
cathédrale de Basse-Terre".
p. 275 : REYNE, Joseph-Clair, né à Manosque, diocèse de
Digne, le 2 janvier 1824, décédé le 14 novembre 1873.
PUBLICATIONS
Nous avons reçu, de Jacques de Cauna :
Amérindiens, Africains, Américains,
trois études d'histoire antillaise
(publiées en français et en anglais)
Gérard Lafleur, Susan Branson, Grace Turner
The Department of History, University of the West Indies,
Mona, Kingston 7, Jamaica
Publication du département d'histoire de l'Université des
Indes Occidentales, Mona, avec le concours de l'Ambassade
de France à la Jamaïque. Conférences du 24e congrès de
l'Association des Historiens de la Caraïbe à Nassau
(Bahamas) en 1992.
L'avant-propos de Jacques de Cauna (docteur en
histoire, attaché culturel auprès de l'ambassade de France
en Jamaïque) expose le but de cette publication bilingue
qui est de mettre en commun des travaux d'historiens
isolés par "les multiples barrières du monde moderne"
alors que ne les sépare "parfois qu'un bras de mer de
quelques lieues." Cette optique correspond si bien à celle
de GHC que nous applaudissons à cette entreprise.
Les trois articles sont :
- "Disparition d'une nation : les Caraïbes des Petites
Antilles", de Gérard Lafleur (lycée Gerville-Réache,
Guadeloupe), qui recense ce qu'on sait des Caraïbes des
Petites Antilles et de leurs rapports avec les coloni-
sateurs français et anglais, du XVIe à la fin du XVIIIe.
- "Les réfugiés de Saint-Domingue à Philadelphie dans les
années 1790", de Susan Branson (Université de Southwest
Texas State), basé sur de nombreuses sources qui nous sont
inconnues. Après un rappel historique et social, l'auteur
"explore la situation culturelle, sociale et économique
des réfugiés à Philadelphie" (750 blancs et 500 esclaves),
puis présente les problèmes qui découlèrent de l'obli-
gation d'émanciper les esclaves. L'auteur donne maints
exemples précis. Mais l'article en fait est riche en
renseignements sur les conditions d'accueil de ces
réfugiés dans l'ensemble des villes américaines.
- "Vestiges archéologiques du temps des plantations aux
Bahamas", de Grace Turner (département des archives à
Nassau). Les spécialistes du sujet trouveront sans nul
doute beaucoup d'éléments pour établir une comparaison
avec les habitations des îles françaises.
Roger Guérard nous signale :
Les Antilles et la guerre d'Indépendance
F. Dusseigneur
Revue historique des armées pp. 79 à 90
C'est une synthèse claire et utile de ce qui a été publié
sur le sujet dans huit ouvrages cités en référence.