G.H.C. Numéro 55 : Décembre 1993 Page 933

QUESTIONS

93-143 ARNAUD et MARIE-LUCE (St-Thomas et Martinique, 19°)
Dans  la  recherche d'ascendance de mon  épouse,  je  suis 
arrêté à :
8 Joachim ARNAUD, menuisier (1826) puis habitant 
  propriétaire
  o St-Thomas ca 1801
  + Rivière-Pilote 29 (+) 30 6 1860
  x Rivière-Pilote 1 6 1852
9 Hélène MARIE-LUCE dite "Labrune"
  o Rivière-Pilote ca 1892
Au  mariage  de 1852,  les parents légitiment  leurs  sept 
enfants et un acte de notoriété (Me Coquille de Montout 20 
12 1860) déclare identité parfaite entre Hélène MARIE-LUCE 
surnommée  en  famille Labrune,  veuve  ARNAUD,  et  celle 
inscrite  au  Grand livre de la Dette publique  de  France 
pour une rente. 
Toujours au mariage de 1852,  Joachim ARNAUD,  50 ans, est 
dit  fils  naturel  de  M.   Antoine  ARNAUD  et  de  Mlle 
Magdeleine OFFRÉ (d'après extrait d'acte de baptême de St-
Thomas du 28 11 1803).
Peut-on trouver trace de cet Antoine ARNAUD (16),  présent 
à  l'île de St-Thomas vers 1800 ?  Est-il parent avec  les 
nombreux ARNAUD du Vauclin et du Sud de la Martinique ?
Par  ailleurs,  dans "La Révolution aux Caraïbes" (Abénon, 
Cauna et Chauleau,  chez Nathan,  p.  197), il est écrit : 
"Ceux  qui viennent de France ne pourront pénétrer sur  le 
territoire  de  la Martinique.  Ils seront  déportés  dans 
l'île  danoise de St-Thomas".  Où trouver la liste de  ces 
déportés ?
Dans  "Histoire  de la Martinique" de Sidney  Daney  (tome 
III, p. 219, année 1793, on lit : "A St-Pierre, le Fort et 
le Mouillage avaient,  à une grande majorité,  nommé  pour 
maire  le  citoyen  AUCAGNE,   président  de  la  Socié&té 
patriotique.   Les  autres  officiers  municipaux  étaient 
(...),    Joachim   ARNAUD,   (...)".   Où   trouver   des 
renseignements  sur ce dernier qui pourrait être un parent 
de ceux que je recherche ?
Quant à :
17 Madeleine OFFRÉE (ou OFFRÉ ou ORPHRÉE) 
  o Le Vauclin ca 1759 + Le Vauclin 5 (+) 6 11 1849  
elle eut une fille, soeur ou demi-soeur de Joachim ARNAUD, 
nommée  Marie-Joseph dite "Césinette",  dont on trouve  au 
Vauclin  l'enregistrement  du  titre de  liberté  (il  est 
précisé "porteuse d'un titre de liberté étrangère"),  avec 
ses  six enfants (20 5 1831,  Fort-Royal 25 5  1831).  Ces 
mêmes  enfants,  plus  deux  autres,  seront  reconnus  au 
mariage   de  leur  mère  avec   François-Alexandre   GROS 
DESORMEAUX au Vauclin, le 22 6 1835. Peut-on retrouver les 
parents de Madeleine OFFRÉ ?                     R. Baccot
93-144 LORMIER-LAGRAVE (St-Domingue, 18°)
Qui aurait des renseignements sur Jean LORMIER-LAGRAVE, né 
en  1744 à Nérac (47),  fils de Jean et  Jeanne  COULLIER, 
parti  pour St-Domingue où il épouse au Cap-Français,  par 
contrat  du  26  mars  1770  ou  1777,  Geneviève  PREVOST 
(filiation  de  celle-ci ?).  Ils habitèrent plus  tard  à 
Paris  d'où Jean LORMIER (d'où vient le 2e nom de  LAGRAVE 
qu'il utilisa parfois seul au lieu de celui de LORMIER  ?) 
repartit  pour St-Domingue.  Il échappa aux troubles de la 
colonie  mais mourut vers 1794-1795 dans un  naufrage  sur 
les  côtes  américaines.  Que  sait-on de son  achat  d'un 
domaine  de  Balarin en Gascogne ?  Sa  fille,  et  unique 
héritière,  Mme HAMELIN,  fut un personnage très mêlé  aux 
intrigues  de  cour sous l'Empire et la  Restauration.  Un 
très important travail,  non encore publié, a été fait sur 
elle mais ne concerne pas les Antilles, ou très peu. 
                                             L. Bourrachot
NDLR Heureusement,  c'est en 1777 et non en 1770 que s'est 
marié  Jean  LORMIER LA GRAVE,  au Cap  où  les  registres 
n'existent plus que de 1777 à 1788. Le 17 juin 1777, après 
publication des bans au Fort-Dauphin,  maître Jean LORMIER 
LA  GRAVE,  procureur au siège royal et amirauté de  Fort-
Dauphin, habitant domicilé à Maribaroux, paroisse de Fort-
Dauphin,  fils  majeur  du  sieur  Jean  LORMIER  LAGRAVE, 
bourgeois  de Nérac diocèse de Condom,  et de dame  Jeanne 
COULIÉ,   lui-même  natif  de  Nérac,   épouse  demoiselle 
Geneviève  Jeanne PRÉVOST,  domiciliée au Cap,  native  de 
Paris (St-Séverin), fille mineure de noble maître Eustache 
Nicolas  PRÉVOST,  avocat  au  parlement de  Paris  et  au 
conseil supérieur du Cap,  y demeurant,  et de dame Marthe 
Jeanne BOURON. Parmi les nombreuses signatures de témoins, 
on  relève celles de deux notaires du roi,  maîtres Pierre 
René Denis CORMAUX de LA CHAPELLE et Edme FILLEDIER. 
Peu après,  le 7 juillet de la même année,  on enterre  en 
présence  de  nombreux témoins  Eustache Nicolas  PRÉVOST, 
natif de Paris (St-Etienne-du-Mont), âgé d'environ 66 ans, 
époux de dame Marthe Jeanne BOURON, décédé la veille.
C'est à Fort-Dauphin que naît,  en 1778,  Jeanne Geneviève 
LORMIER LA GRAVE,  puis, en 1781, Jean-Baptiste, qui meurt 
aussitôt.  Entre ces deux naissances,  en 1779,  la  veuve 
PRÉVOST décède chez son gendre. 
Nous  n'avons  pas  trouvé d'autres actes sur  LORMIER  LA 
GRAVE.  En revanche il y a (Colonies E342) trois  dossiers 
PRÉVOST  qui  concernent le père,  son frère et  son  fils 
aîné. 
Eustache  Nicolas  PRÉVOST  était greffier à la  Cour  des 
Aides de Paris et,  après la destruction de  celle-ci,  il 
prit,  à plus de cinquante ans,  la décision d'aller à St-
Domingue  "réparer les brèches de (son) infortune".  Il  y 
arriva  en  novembre  1771 et fut accueilli au  corps  des 
avocats  du  Cap  qui l'engagèrent à  demander  une  place 
d'avocat au conseil supérieur,  qu'il obtint.  Après avoir 
exercé  deux ans,  il fit venir son  fils  aîné,  François 
Nicolas, avocat au parlement de Paris, qui le rejoignit le 
4 novembre 1774,  succédant à un jeune confrère décédé. Le 
1er novembre 1776, il vit débarquer sa femme, une fille et 
un  fils,  ce  qui  augmenta ses charges et  le  poussa  à 
demander,  en mars 1777, une place de conseiller au Cap ou 
de procureur du roi,  qu'il n'obtint pas (le commentaire à 
sa  requête,  après avoir dit qu'il n'y avait pas de place 
vacante,  ajoutait  :  "lui  et son fils sont  avocats  au 
conseil supérieur, profession lucrative pour peu qu'on ait 
des  talents  et  de la capacité").  Il  mourut  avant  de 
recevoir cette réponse négative qui l'aurait ulcéré car un 
neveu de sa femme, "qui n'avait jamais mis les pieds en ce 
pays,  y  est tombé avec une commission de conseiller  que 
lui a procuré la protection de M.  l'évêque de Blois où il 
demeurait."
Son fils,  qui était curateur aux successions vacantes  de 
Fort-Dauphin  en  1779,  demandait à son tour en vain  une 
place de conseiller en 1779,  précisant qu'il était cousin 
germain de M.  BENOIST,  avocat aux Conseils,  demeurant à 
Paris rue du cimetière St-André, et neveu de M. PRÉVOST de 
ST-LUCIEN,  avocat  au parlement de Paris,  demeurant  rue 
Ste-Appoline n° 74.
Ce dernier demandera de Paris,  toujours en vain, en 1788, 
une place de greffier au conseil supérieur du Cap.





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