G.H.C. Numéro 50 : Juin 1993 Page 813

Comment Messieurs de JAMES et de MAZIèRAS
sont morts en Guadeloupe

C'est  ainsi que j'appris par eux qu'il étaient tous  deux 
entré  dans  la famille de LA PORTE-aux-LOUPS (5) dont  le 
nom m'était bien connu.  De même , j'appris de l'un d'eux, 
qu'il  était  apparenté à la famille de LA  SOUDIERE  (6), 
alliée à celle de ma mère (de NESMOND;  en Angoumois); et, 
quand la catastrophe arriva,  je me décidais à écrire à un 
M.  de  LA  SOUDIERE que je ne connaissais pas,  mais  par 
lequel  j'espérais pouvoir faire parvenir aux  familles... 
sur le malheur si inattendu qui venait de les frapper."
  "Cette  lettre est-elle parvenue ?  A-t-elle été  commu- 
niquée aux personnes intéressées?  Je dois croire que non, 
car  je n'en ai jamais entendu parler et la légende  s'est 
établie  que mes deux pauvres malades avaient  été  empoi- 
sonnés."

  "Saint-Nazaire, le 7 novembre 1905"
  signé : Griffon du Bellay

Notes :
 (1) Reconstituées  à  l'aide  des  documents   d'archives 
privées,  aimablement  prêtés  par  Patrick  Du  Puch  ici 
remercié.
 (2) En Périgord.
 (3) Michel  Rateau :  "De  Quelques  Périgourdins...  aux 
Amériques",  in BSHAP (Bull. Soc. Arch. & Hist. Périgord), 
Suppl. été 1992, t. CXIX, p. 138.
 (4) En Saintonge,  Périgord,  Guyenne ; dont Honoré, fils 
de Pierre-Honoré et d'Angélique DELASTRE, décédé à Santo-
Domingo, selon St-Allais IV, p. 87.
 (5) En Périgord, Saintonge et Poitou.
 (6) Il s'agit des REGNAULT de LA SOUDIèRE, en Angoumois.

N. B. 
- les ( ? ) = "Illisible dans l'original";
- pour un complément bibliographique, consulter 
  A. Froidefond de Boulazac, E. Arnaud et G. Saffroy.


     De quelques éléments de bibliographie "pointée"

     L'arbre  généalogique  ne jouant dans l'histoire  des  
familles que le rôle de support,  il apparaît intéressant, 
ici, de compléter ce texte par quelques données bibliogra- 
phiques sur les deux principaux sujets traités:
 a) santé et hygiène aux Iles; 
 b) les écrits des médecins de Marine sur la fièvre  jaune 
aux Colonies.
     Ce  travail n'aurait pu aboutir sans la participation 
précieuse  des  spécialistes que sont Jeannine et  Francis 
ETIENNE,  directeurs de la Librairie des Vieux Ordinaires, 
8 rue Baudin, Toulon (83), ici remerciés.
 a) GATROT  Maxime-Paul-Jean:  Prophylaxie  de  la  fièvre 
jaune  à  bord  des navires en station ou en  relâche  aux 
Colonies, thèse, Bordeaux, Cadoret 1903; in-8°, 73 pp. & 1 
planche hors-texte.  L'auteur : né à Quimper (29) en 1880, 
élève de l'Ecole principale du S.S.M.
 b) GAZEAU Paul:  Des moyens de prévenir l'Importation des 
Maladies  Epidémiques par la désinfection des  Navires  en 
cours de traversée.  Thèse, Bordeaux, Bellier 1885, in-4°, 
61 pp.  L'auteur : né à Dompierre (D./Charente ou D./Mer : 
non localisé) en 1857, chef M2°CM.
 c) GUERIN  Jean-Hyacinthe-Paul:  De la fièvre jaune à  la 
Guyane Française (1763 à 1886),  Historique,  Statistique, 
Etiologie.   Thèse,  Bordeaux, Imp. du Centre 1886; in-4°, 
52  pp.   L'auteur :  né à FORT-de-FRANCE en  1859,  était 
M2°CM.
 d) MERVEILLEUX Pierre-Simon-Gustave:  Considérations  sur 
l'Hygiène  des Troupes à la Guadeloupe.  thèse,  Bordeaux, 
Favraud 1887;  in-4° ,  84 pp.   L'auteur : né à Fontaine-
Chalendray (17),  était M2°CM.  Il avait un frère Jacques-
Louis, 1860, aide-médecin de la Marine.
 e) PEYRON Julien: Histoire d'une épidémie de fièvre jaune 
à la Guadeloupe.   Thèse,  Bordeaux, Gounouilhou 1883, in-
4°, 44 pp.  L'auteur: né à Tréguier (22), M2°CM.
Abréviations:

S.S.M. : Service de Santé de la Marine
M2°CM : Médecin de 2° classe de la Marine (grade).

                    Questions diverses

 a) Que sait-on des personnes citées : les beaux-frères de 
MAZIèRAS  et  de JAMES et leurs épouses de  LA  PORTE;  le 
médecin de marine GRIFFON du BELLAY;  M.  de SERIGNY qui a 
reçu  la  lettre  (est-il de Guadeloupe  ?)  et,  dans  la 
"bibliographie pointée", le médecin GUERIN ?
 b) l'habitation  :  sise  à un peu "plus d'un  km  de  la 
ville" ou encore "voisine de Basse-Terre" : est-elle iden- 
tifiable ?
 c) les  deux  victimes sont arrivées le 3  janvier  1869. 
Peut-on trouver trace de leur voyage ? 

NDLR  Nous  n'avons  pas trouvé leurs actes  de  décès  en 
janvier 1869 à Basse-Terre ville mais à "Basse-Terre Extra 
muros", devenu depuis Saint-Claude. 
  Le 12 janvier 1869,  Gustave MICHAUX,  44 ans, et Joseph 
ZENON,  40 ans,  tous deux propriétaires domiciliés en  la 
commune,  déclarent  le  décès,  la  veille  à  midi,  sur 
l'habitation  DESMARAIS,  quartier  du  Centre,  du  sieur 
Jacques  Ludovic  DEFREIX  de  MAZIèRAS,   d'âge  inconnu, 
propriétaire demeurant à Mazièras, commune d'Issac, canton 
de  Villamblard,  arrondissement  de Bergerac  (Dordogne), 
marié à Marie Caroline Zoé de LAPORTE.
  Le lendemain 13 janvier, les mêmes déclarent le décès la 
veille,  à 9 heures 3/4 du matin,  sur la même habitation, 
du  sieur Jean Gustave de  JAMES,  39  ans,  propriétaire, 
demeurant  au  château de St-Vincent,  commune de  Vitrac, 
canton   de  Montemboeuf,   arrondissement  de   Confolens 
(Charente), marié à Clotilde Joséphine de LAPORTE. 
     On  remarquera  l'erreur de prénom  sur  l'épouse  du 
sieur  de  JAMES,  par confusion sans doute avec sa  soeur 
aussi épouse de JAMES. 
     Qui   saurait  comment  l'habitation  DESMARAIS   est 
passée,  apparemment,  aux soeurs de LAPORTE ? A la fin du 
XVIIIe siècle,  Pierre François GILBERT DESMARAIS, dont la 
famille était de Bouillante,  était écuyer,  conseiller du 
roi,   puis,  au  début  du  XIXe,  décoré  de  la  Légion 
d'Honneur, président de la cour d'appel de Guadeloupe. Son 
fils épousa en 1816 la fille de Pierre Julien Gabriel DUC, 
habitant  propriétaire  et  négociant,  juge  au  tribunal 
spécial  de  Guadeloupe  en 1806,  et leur  fille  Lavinia 
épousa en 1842 le docteur CABRE.  





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