G.H.C. Numéro 47 : Mars 1993 Page 763

Joseph MARTIALIS (1799 - 1876)

 
     A la perte de ces deux enfants s'est ajouté le  décès 
d'Adélaïde, la mère de Joseph :
"St-Pierre, le 1er avril 1832, décès d'Adélaïde MARTIALIS, 
domiciliée  Grande  Rue,   paroisse  du  Fort;  demoiselle 
Adélaïde MARTIALIS, marchande, 51 ans, native de la Basse-
Pointe; sa mère de nom inconnu étant décédée".
     C'est  donc  un  coup  d'arrêt  à  la  recherche  des 
ascendants d'Adélaïde dont je n'ai pas trouvé la naissance 
à Basse-Pointe vers 1781, ce qui s'explique, les registres 
étant réservés aux blancs et aux gens de couleur libres.

     En  1838,  c'est Marie Alexandrine qui perd sa mère : 
"Le  8 mai 1838,  Grande Rue du Fort,  est décédée  Cécile 
ARMAND, 54 ans, propriétaire, native de cette ville, fille 
naturelle de feue Marie Emélie".
  Là  non  plus nous n'avons pas trouvé  la  naissance  de 
Cécile ARMAND dans les registres de Saint-Pierre.

     Marie  Alexandrine meurt à 32 ans,  en 1840,  en  son 
domicile, 29 rue du Cours Royal, paroisse du Fort.

     Joseph ne se remarie pas,  mais à la quarantaine,  il 
est  normal qu'il ait un liaison;  elle sera durable :  il 
s'agit d'une jeunesse de 19 ans,  Pascaline Marie  SILATI, 
couturière.  En  1842,  elle accouche d'un enfant prénommé 
Louis Auré.  Il y en aura deux autres : Adélaïde Roxelane, 
en 1845,  et Albinus,  en 1850.  Joseph les reconnaît tous 
les  trois par un acte d'état civil du 11  mars  1852.  Il 
reste "vaillant".  La preuve :  en 1854, il reconnaît Léon 
Tiburce,  puis,  en  1857,  Agathe,  en  même temps  qu'il 
déclare sa naissance. Toujours fidèle à Pascaline, il aura 
René,  en  1859,  et Marie Ida en 1861,  soit au  total  7 
enfants naturels (à ajouter à ses 5 enfants légitimes).

(En  1851,  la  Montagne  Pelée avait  fait  éruption;  la 
population n'en avait guère été effrayée. Après huit jours 
de  grondements,  le volcan avait craché des  cendres  qui 
recouvrirent Saint-Pierre d'un manteau blanc,  vite balayé 
par un orage).
     Son  fils  Thomas  prend le relais pour  les  enfants 
naturels :  en 1863,  il reconnaît Marie Françoise,  puis, 
deux  ans  après,   Marie  Joséphine  Lydia,  toutes  deux 
d'Augustine Marie Céleste, surnommée Palmire, qui avait 25 
ans lors de la première naissance. Mais il faut bien faire 
une fin,  et Thomas se marie à Saint-Pierre,  le 7 janvier 
1872,  à 9 heures du soir,  sans doute pour profiter  d'un 
peu  de fraîcheur.  (Son père,  Joseph,  est dans sa 73ème 
année).  Il épouse Jeanne Marie Luce Josph Michel AUGUSTE, 
20  ans,   fille  légitime  de  Michel  AUGUSTE,  surnommé 
OLIVIER,  bijoutier,  et de Louise Amélie Armanda  FLAVIA. 
Voici les signatures au bas de l'acte,  qui nous éclairent 
sur  le  nom usuel.  L'épouse a signé Jeanne (tout  court) 
OLIVIER,  sa  mère  Amada  OLIVIER;  par  contre,  l'oncle 
maternel signe Anatole FLAVIA.

     Un contrat de mariage a été établi en l'étude de Jude 
Riffard,  notaire à Saint-Pierre. Il prévoit la séparation 
de biens entre les époux. Joseph MARTIALIS est qualifié de 
propriétaire.  Les  signatures sont  A.  OLIVIER.  Armanda 
OLIVIER,  Jeanne Auguste OLIVIER et Thomas  MARTIALIS.  Un 
ASSIER de POMPIGNAN est témoin.

     Joseph  verra  naître trois  petits-enfants  :  Marie 
Alexandrine Edmée,  née le 6 décembre 1872, Marie  Clorinde 
Agnès,  du  11 novembre 1874,  et Camille Inès  Marie,  en 
1875. Il s'éteint le 8 septembre 1876 :
"A une heure du soir,  en une maison Grande Rue du Centre, 
est  décédé,  ainsi  que  nous  nous  en  sommes  assurés, 
MARTIALIS Joseph,  propriétaire âgé de 77 ans, né à Saint-
Pierre,  y  domicilié,  veuf  de  dame  Marie  Alexandrine 
ARMAND,  fils naturel de demoiselle Adélaïde décédée". Les 
témoins  sont  des amis du  défunt.  Sa  concubine,  Marie 
Pascaline SILATI, lui a survécu.

Thomas  et Jeanne auront encore quatre enfants légitimes : 
deux garçons,  Paul et Joseph,  et deux filles,  Lydia  et 
Fanny,  soit sept enfants vivants. Thomas est commerçant à 
Saint-Pierre  en association avec son demi-frère,  Albinus 
Eleuthère  (acte de Me.  Assier de  Pompignan,  1881).  En 
1878,  devant Me.  Riffard,  il achète une maison à Saint-
Pierre,  75  rue du Petit Versailles,  au prix  de  13.050 
francs. En 1882, il acquiert une habitation "de plaisance" 
au  Morne  d'Orange,  au sud de Saint-Pierre;  elle a  une 
superficie  de plus de trois hectares;  il l'achète à  son 
frère aîné,  Mérault MARTIALIS, qui est médecin de marine. 
Ce  dernier  a perdu sa  première  épouse,  une  SULLY,  à 
Pondichéry,  et il s'est remarié avec une belle-soeur,  de 
29 ans sa cadette.  Mérault MARTIALIS cède la propriété au 
prix  où  il l'avait payée huit  années  auparavant,  soit 
24.000 francs.

     Jeanne Marie Luce meurt en 1895 et Thomas,  trois ans 
plus tard.

     L'éruption  de la Montagne Pelée de 1902 a décimé les 
descendants  de Joseph MARTIALIS.  Seuls ont été  épargnés 
Camille qui,  mariée,  était à Fort-de-France,  et Joseph, 
soldat d'infanterie de marine,  qui se trouvait pour  lors 
au Tonkin.

TROUVAILLES

de Xavier Tinchant : Recherches en Louisiane

"The  Historic New Orleans Collection" (533 Royal  Street, 
New  Orleans,  Louisiana  70130) possède les annuaires  de 
tous  les propriétaires d'immeubles à La  Nouvelle-Orléans 
de 1825 à plus de 1900 et beaucoup d'autres documents,  en 
particulier  sur  le "Coin  français".  Correspondance  en 
anglais seulement.


de François Le Nail : Antigua

Des  microfilms de "The history of the island of  Antigua, 
one  of the Leeward Caribees in the West Indies,  from the 
first settlement in 1635 to the present time" peuvent être 
obtenus de la Bibliothèque nationale.  C'est un ouvrage en 
trois volumes,  d'environ 1.500 pages,  écrit en 1893  par 
Vere  Langford  Oliver et publié par Mitchell  and  Hugues 
ed.,  140  Wardour  Street,  London,  1894.  On  y  trouve 
histoire,  généalogie,  extraits de testaments et  d'actes 
d'état civil, etc.




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