G.H.C. Numéro 47 : Mars 1993 Page 747

La famille du peintre jamaïquain Adolphe DUPERLY

ce  prénom (moins de 14 ans),  Lucette est  Luce  Antoine, 
future  épouse  GUILLIOD et Négalisse la petite  dernière, 
Marie Joseph.  Il manque plusieurs enfants,  soit  décédés 
soit,  plus  probablement,  ailleurs (études en France  ou 
autre). 

     Mais,  plus intéressant encore, ayant remarqué que Me 
DAMARET,  notaire,  était  parrain de Madeleine Emilie  en 
1786,  nous  avons  consulté  les premiers  actes  de  ses 
minutes  qui commencent en 1784 et nous avons eu ainsi  la 
chance de trouver,  le 6 février 1784, les actes 12, 13 et 
15, riches en informations :
     Joseph  DESNOüES,   négociant  à  Basse-Terre,  avait 
acheté devant Me Franchon,  le 20 janvier 1783,  la moitié 
d'une  vinaigrerie  à la rivière de  Sens,  ainsi  que  la 
moitié des esclaves et ustensiles y attenant,  pour 66.000 
livres.   Cela  correspond  effectivement  à  l'époque  du 
passage  de  la famille de St-François de  Grande-Terre  à 
Mont-Carmel, en Guadeloupe.

     Mais,  le  6  février  1784,  cette  fois  devant  Me 
Damaret,  il  résilie  cet achat fait à François SÉJON  et 
Rose  DUPUIS son épouse,  règle le reliquat de la  société 
établie  avec eux,  et leur achète à la place un  terrain, 
quartier de la rivière de Sens,  sur les 50 pas du bord de 
mer, bordé au nord par le grand chemin qui va à Houelmont, 
au  sud  par  la mer,  à l'est par la rivière  Sens  et  à 
l'ouest  par la calle de débarquement servant aux Pères de 
la Charité. 
  Sur  ce  terrain  se trouvent de nombreux  bâtiments  de 
logement et de "manufacture à rhum", longuement décrits en 
détail, neufs, en bon état, construits en "murs à chaux et 
à sable" et "couverts en essentes".
  La "maison à loger" a 30 pieds de long sur 17 de  large, 
avec  une  galerie  aussi bien à l'étage  divisé  en  deux 
chambres  qu'en bas où on trouve une salle,  un magasin et 
un office, "le tout carrelé en carreaux de Provence". 
  La manufacture à rhum comprend un magasin,  un  appentis 
avec une chambre,  une case à grappe,  une citerne pouvant 
contenir 300 barriques de sirop,  40 baquets à grappe de 4 
barriques  1/2 chaque et 8 de 6 barriques,  le tout cerclé 
de fer,  une brûlerie avec deux chaudières, etc. Egalement 
cinq nègres, une négresse et sa négrite. 
  Le tout,  qui avait été acquis par les SÉJON du Sr GUYON 
devant  Me  Mollenthiel  le 8  décembre  1780,  est  vendu 
166.000  livres  dont  15.000 déjà payées et le  reste  en 
termes  égaux  de  9.437 livres  en  novembre  et  février 
jusqu'à paiement total. 
  Se  présente  comme  garant  et  caution  Jean  Baptiste 
RAILLON,  négociant  demeurant à St-François  Grande-Terre 
(c'est le parrain de Jean Baptiste DESNOüES à  Mont-Carmel 
en 1783). C'est à ce même RAILLON que les DESNOüES mari et 
femme vendent,  le même jour,  devant le même notaire,  la 
moitié  d'un terrain à St-François Grande-Terre,  avec  la 
moitié  des  bâtiments  et  ustensiles  et  les  esclaves, 
formant  maison et magasin à rhum.  DESNOüES en  possédait 
autrefois  la  totalité  qu'il  avait,  pour  une  partie, 
acquise  moitié de Jean RODÉ devant Me Gueydon de  Planque 
le  3 février 1779 et moitié de DESGRÉAUX  LOUSTAU,  léga- 
taire dudit RODÉ,  après inventaire de ce dernier,  devant 
le  même  notaire,  le 4 décembre de la même  année  1779; 
et l'autre partie, obtenue en concession le 20 avril 1781.      

  Cette  vente  des  DESNOüES à  RAILLON  est  faite  pour 
120.000 livres dont 15.000 en sirop de St-François Grande-
Tere,  au  cours des quartiers du Moule,  Ste-Anne et  St-
François, à prendre à l'anse de St-François, et le surplus 
en  sept paiements égaux de 15.000 livres dont le  premier 
en février 1785.  On pourrait donc, d'acte d'achat en acte 
d'achat,  remonter  la piste des DESNOüES de Basse-Terre à 
Saint-François  de Grande-Terre et de là,  sans  doute,  à 
Marie-Galante,  mais aussi,  en dépouillant les minutes de 
Me Damaret,  les suivre à Basse-Terre et ainsi retracer la 
carrière d'un négociant guadeloupéen de la seconde  moitié 
du XVIIIe siècle.
     Cela dépasse notre propos qui, rappelons-le, n'était 
que d'établir l'ascendance d'Adolphe DUPERLY, auteur de 
gravures de la Jamaïque, et de son épouse !  

ON TROUVE !

     Nous  avions  demandé  dans  le  dernier  numéro  des 
renseignements sur la "Conférence des Caraïbes" de  Saint-
Thomas  et  nous  avons obtenu une réponse,  grâce  à  une 
"enquête"  de  Marily Gouyé-Pétrélluzzi et  à  l'envoi  de 
photocopies  de  journaux  de l'époque à  St  Thomas  (par 
Aimery Caron ?). Qu'ils en soient tous deux remerciés !
     "Photo  News (Virgin Islands Picture Newspaper)"  (N° 
244,  2 mars 1946) et surtout "The Daily News" (N° 6565 et 
6566,  26 et 27 février 1946) saluent l'arrivée à la "West 
Indian  Conference"  de  Madame Eugénie  EBOUÉ,  veuve  du 
gouverneur.
     Les  photocopies reçues concernent  seulement  Madame 
EBOUÉ mais d'autres pages des divers numéros de "The Daily 
News" sont sûrement consacrées aux divers participants  et 
à leurs interventions.
     Un des articles rappelle qu'Eugénie EBOUÉ est née  le 
23  novembre 1891 à Cayenne,  fille du directeur du bagne. 
Après  des études au lycée de Montauban et à  Paris,  elle 
devint enseignante et épousa Félix (l'article le  prénomme 
Emile)  EBOUÉ,  lui aussi né en  Guyane,  en  1884,  alors 
administrateur   des   colonies  en  Afrique   équatoriale 
française.  Ils  eurent  quatre  enfants,  Henry,  Robert, 
Ginette et Charles.  Elle suivit son mari en Afrique, puis 
en Guadeloupe où il fut gouverneur de 1936 à 1938, puis au 
Tchad où, en 1940, il fut le premier haut-fonctionnaire de 
la  France  d'Outre-mer à se rallier à  De  Gaulle,  et  à 
Brazzaville  où il fut gouverneur de l'Afrique équatoriale 
française. Il mourut en 1944 au Caire.    
     Madame  EBOUÉ  fut  elle-même  la  première  femme  à 
représenter  les  colonies au Parlement.  Elle fut élue  à 
l'Assemblée constituante.

NOUS AVONS REÇU

  Etienne POLVEREL, "le pacificateur de Saint-Domingue"
                     Christian Mazenc
 Extrait de la Revue Félibréenne et Régionaliste Lemouzi
  n° 123 (juillet 1992), 13 place municipale 19000 Tulle

     Article de huit pages qui retrace la généalogie de la 
famille,  d'après les Etats de Navarre, puis la biographie 
du  commissaire  de  la  République  et  termine  sur  les 
circonstances de sa mort, racontées par Pierre Bardin dans 
le numéro 20 de GHC.




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