G.H.C. Numéro 46 : Février 1993 Page 735
QUESTIONS
93-16 DEDIEU (Lot-et-Garonne, St-Domingue, 18°)
Je m'intéresse à la généalogie de ma famille maternelle,
les DEDIEU de SAMAZAN. Deux de mes plus lointains ancêtres
Bernard Fulgence et Michel Prosper DEDIEU, ont vécu à St-
Domingue au XVIIIe siècle. J'ai interrogé les Archives
d'Aix en Provence pour avoir l'acte de décès dans cette
île de Bernard Fulgence, le 14 avril 1788 (et savoir ainsi
s'il est mort "revêtu" de son office de secrétaire du roi,
comme le demande l'association de la noblesse de France),
mais il faudrait leur préciser la ville.
Par des correspondances avec Lucile Bourrachot, qui m'a
donné beaucoup de renseignements sur la famille en
Agenais, avec le Service historique de l'Armée et avec les
Archives d'Aix qui m'ont envoyé le dossier d'indemnité
DEDIEU, je sais ce qui suit et cherche à en savoir plus :
Bernard Fulgence DEDIEU est né à Samazan (Lot-et-Garonne)
le 13 2 1738, de Me Jacques, avocat en parlement, et
demoiselle Marguerite MONGIE (bourgeoisie de robe, d'un
rang social assez élevé). Il aurait épousé Marie Anne
DAUVAISE. En octobre 1760, à 23 ans, il s'embarqua à
Bordeaux pour St-Domingue. Il fut nommé sous-lieutenant de
milice au Terrier Rouge le 26 2 1773 puis officier de
dragons milice au quartier Dauphin. Revenu en France, il
acheta en 1775 la charge anoblissante de conseiller secré-
taire du roi, contrôleur en la chancellerie près la cour
des Aides de Guyenne. Il était aussi seigneur du marquisat
de Noaillac (acheté le 13 9 1776 à Armand de JAUCOURT), de
la baronnie de Samazan. Il mourut au Cap le 14 avril 1788.
Il y était retourné pour faire rentrer des créances car il
avait de grosses difficultés financières.
Un de ses proches parents,Prosper DEDIEU,aussi de Samazan,
s'embarqua à Bordeaux pour le Cap sur "Le Casque" en
décembre 1763, à 35 ans (AD Gironde, 6B). Un des nègres de
Prosper, Thomas, de nation Ibo, 22 ans, s'embarqua aussi
de Bordeaux pour le Cap en 1771.
Les actes du dossier de l'indemnité, qui datent de 1831,
demandent la sentence à son profit dans un procès au Cap
le 2 6 1784 (mais les archives judiciaires du Cap posté-
rieures à 1783 ont disparu) et l'acte d'acquisition par un
Augustin DEDIEU d'un bâtiments aux Gonaïves le 30 brumaire
VII mais... les archives ont disparu ! Où les retrouver ?
Enfin, il semblerait que des branches de la famille soient
parties pour la Nouvelle-Calédonie et le Venezuela. Là
aussi, comment avoir des informations ? R. Louvigny
NDLR Impossible de retrouver les actes demandés : les
documents ont disparu dans les troubles révolutionnaires
de St-Domingue. Les registres paroissiaux et de notaires
du Nord de l'île (Le Cap, Fort-Dauphin, Terrier-Rouge) ne
sont plus que des épaves pour les mêmes raisons.
Nous n'avons trouvé qu'un dossier en Colonies E113 : Le
sieur DEDIEU, de Bordeaux, "d'un âge déjà avancé", est
"réduit à passer à St-Domingue recouvrer une somme de 5 à
600.000 F qui lui est due depuis fort longtemps dans cette
colonie". Le ministre le recommande, par lettre du 7 mai
1786, au gouverneur et à l'intendant qui répondent de
Port-au-Prince le 26 août qu'ils l'aideront de leur mieux.
Il s'agissait très probablement de Bernard Fulgence.
Aussi, après avoir cherché en vain son décès au Cap et
dans les paroisses voisines de Terrier-Rouge, Fort-
Dauphin, Gonaïves, au Nord de l'île, nous l'avons cherché
à Port-au-Prince, siège du gouvernement général et effec-
tivement c'est là qu'à la date indiquée, 14 avril 1788,
est inhumé dans le cimetière "le corps de Me Bernard
Fulgence de DIEU, écuyer conseiller secrétaire du roi,
controlleur en la cour et chancellerie près la Cour des
Aides de Guienne, seigneur du marquisat de Noïallac, de la
baronnie de Samazan, natif dudit lieu, décédé cette nuit
chez le sieur POUPIN, tenant auberge en cette ville rue
Bonne Foi, âgé d'environ 50 ans."
Pour la Nouvelle-Calédonie, écrivez au Cercle généalogique
de Nouvelle-Calédonie, BP 4410, Nouméa.
93-17 SAINT-AURET (La Désirade, 19°)
Je cherche l'ascendance de Paul SAINT-AURET (o La Désirade
1836/1837), fils de Sébastien (o 1808) et Stéphanie RICOU.
M. Rostant
93-18 ROLLAND (Guadeloupe, 18°)
Dans le Grand armorial de France de Raoul de Warren
(29.673), "ROLLAND : Bretagne, sgr de la VILLEBASSE, du
TERTRE, de K/MORVAN, K/SON, maintenu noble en 1669;
demande l'enregistrement de lettres de noblesse au Conseil
supérieur de la Guadeloupe au XVIIIe siècle."
Or Guy ROLLAND de K/DORET est arrivé en Guadeloupe au
XVIIIe siècle et, d'après ma famille, Sévère de K/DORET
(mon trisaïeul) aimait à se présenter en Guadeloupe comme
"gentilhomme de la Villebasse".
Où se trouve cette demande d'enregistrement de titres ?
Dans quelles archives ? C. Alix
NDLR La lettre de demande se trouve aux Archives natio-
nales, Colonies E356 bis. Mais il ne semble pas qu'elle
ait abouti car nous ne trouvons pas ce nom dans la liste
de ceux qui ont déposé leurs titres en Guadeloupe
(Annuaire de la noblesse de Borel d'Hauterive, 1866, 1870,
1874 et "La Guadeloupe" de Jules Ballet, vol. 5, réédition
Basse-Terre 1974). Le dossier de demande est de 1772. Il
fait suite à une lettre du 28 septembre 1771, de M. de
BRUNY, capitaine commandant de Grande-Terre, à M. ROLLAND
de K/DORET père, où il conseillait : "Ce serait une bonne
précaution que de mettre vos titres en état de lui être
envoyés à la première demande. Ces pièces sont nécessaires
partout, et surtout dans un pays où l'on n'est pas connu;
n'oubliez aucune formalité en les lui envoyant et sur
toutes choses un ordre du roi au général de nos îles pour
faire faire au Conseil l'enregistrement des dits titres."
Mais le dossier de 1772 n'est constitué que d'extraits
baptistaires alors que "les titres de l'église ne sont pas
admis en preuve de noblesse; il faut que M. de KERDORET
porte les preuves par actes de mariage et des actes tels
que testaments, tutelle, partage, garde noble, etc."
De MAUX, commandant au gouvernement de Dinan et parent des
KERDORET, sollicité, répond au ministre que "les cadets
gentilshommes de cette province étant si pauvres ne se
servent point de ces actes (notariés), faute de moyens."
Mais il affirme que la famille est noble d'extraction.
Quoiqu'il en soit, le dossier comprenait l'arrêt de la
chambre de réformation de noblesse en Bretagne du 9 avril
1669, qui déclarait noble et issu d'extraction noble
Jacques ROLLAND, écuyer, sieur du TERTRE et le maintenait
en qualité d'écuyer dans les privilèges de la noblesse.
S'y ajoutaient les extraits baptistaires du dit Jacques (5
7 1626) et ceux de Jean-Baptiste (31 1 1682), Pierre Jean
(22 7 1710) et Pierre Jean Guy, le suppliant (2 9 1754),
fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Jacques. Enfin,
l'acte de réception du suppliant à l'hôtel des gentils-
hommes élèves à Rennes du 5 juin 1762. Voilà donc le lien
entre les ROLLAND de KERDORET et les ROLLAND du TERTRE et
donc de la VILLEBASSE.