G.H.C. Numéro 46 : Février 1993 Page 733
TROUVAILLES
d'Hervé de Kerpoisson : Un soldat de LACROSSE en 1802
Le document suivant, extrait du Service historique de
la Marine à Cherbourg, est relatif au brick "Le Courrier"
qui, arrivé à Basse-Terre de Guadeloupe le 21 pluviôse X
(10 2 1802), en provenance de Cherbourg d'où il avait
appareillé le 13 nivôse (28 12 1801) avec un sauf-conduit
des autorités anglaises, en repartit le 16 germinal (6 4
1802); il avait reçu l'autorisation d'appareiller le 9
germinal, "dans l'attente d'un vent favorable".
"Nous capitaine et officier, officier marinier et
matelot du brick "Le Courrier de Cherbourg", armateur le
citoyen MOSQUERON Sylvain certifions que le dix-sept
germinal an dix, lendemain de notre départ de la Basse-
Terre Isle Guadeloupe, qu'il est paru un homme sur le pont
dudit navire que personne ne connaissait. Le capitaine l'a
interrogé publiquement. Il s'est dit militaire de la
soixante-dix-neuvième demi-brigade, deuxième bataillon,
cinquième compagnie, et qu'il avait le grade de caporal,
était passé de France dans cette colonie avec le général
LACROSSE. Interrogé sur le motif qui l'avait fait se
cacher à bord dudit navire au non su de tout l'équipage, a
répondu qu'il l'avait fait pour passer en France et y
rejoindre son corps. Interrogé pourquoi il quittait la
colonie, a répondu que tous ses chefs étaient départis
dans les îles voisines ainsi que le général LACROSSE avec
lequel il était venu de France, se voyant obligé de servir
sous le gouvernement des hommes de couleur et à la veille
tous les jours d'être assassiné, que toutes ces raisons
l'avaient décidé à se cacher à bord du premier navire qui
partirait pour la France et qu'il s'était caché à bord le
soir de la veille du départ. Fait à bord dudit brick en
mer le 17 germinal an 10.
Le rôle d'équipage porte la mention :
"Suivant procès verbal rédigé par le capitaine, officier
et matelot du brick "Le Courrier", le 17 germinal an 10,
en mer, lendemain du départ de la Basse-Terre, Guadeloupe,
le nommé ci après a paru sur le pont et a déclaré s'être
caché à bord pour repartir en France, son corps étant
dispersé dans divers endroit de l'île et survivant sous la
domination des noirs. Pierre Louis CHEVALLIER, de Paris,
caporal de la 5ème compagnie, 2ème bataillon, 79ème demi
brigade d'infanterie, passé aux colonies avec le général
LA CROSSE. Débarqué le 22 prairial et renvoyé devant le
commandant de la ville de Cherbourg."
Signé : Léonard RIGNAC, commissaire principal du port;
RIPAILLE aîné, sous-inspecteur de la marine; LACROIX-
RAVIGNAN, maire; N. DUCOS, général de brigade, commandant
d'armes de la place; HAMON, lieutenant de vaisseau,
commandant "La Naïade".
Nota : sur les faits en Guadeloupe à cette époque, voir
de J. Adélaïde Merlande, "DELGRèS, la Guadeloupe en 1802"
de Chantal Cordiez : Antillais à Marseille
- 22 2 1791 (St-Martin), baptême d'Adrien MAGNAN, né ce
jour, fils légitime de Louis, négociant, et Françoise
REYNE REYNOâRD; parrain Adrien Louis CROCQUET de BEAUBOIS,
habitant à l'île de la Dominique, représenté par Honoré
Philippe MAGNAN, son oncle, marraine, Sophie Philippe
MAGNAN;
- 16 6 1791 (St-Martin), mariage de Jacques Charles
MICHEL, bourgeois de Marseille, majeur, fils de Jacques
Cosme, bourgeois, et de + Magdelaine REYNE, et de Hélène
Thérèse PAUL, de la Martinique, fille majeure de + Louis
Gabriel et + Jeanne Rose PATAR, résidant à Marseille
depuis son enfance. Légitimation de Marie Hélène
Charlotte, baptisée à Marseille (St-Ferréol) le 9 7 1790.
- 19 11 1776 (Mazargues), mariage de Louis Pierre SALLES,
de la paroisse Notre-Dame du Bon-Port du Mouillage du
bourg Saint-Pierre, isle de la Martinique, fils de +
Arnaud et de Marie Françoise QUESTEL, majeur, résidant
depuis sept ans à Marseille (procuration de sa mère et de
Charles SALLES par acte devant Mes Ponsard et Leblanc,
notaires à St-Pierre de la Martinique, le 18 12 1775) et
d'Angélique Rose Roland MADEY, de Saint-Pierre de l'Ance à
Goyave, isle de la Grenade, fille mineure de + Louis MADEY
de GIVRI et de Marie Angélique MOREAU, résidant toutes
deux à Marseille .
- 11 2 1787 (St-Martin), mariage de Philippe MARTIN ROGER,
maître orfèvre, fils mineur de François et de Louise
DOUBLE, du bourg St-Pierre, isle de la Martinique,
résidant depuis plus d'un an à Marseille, (consentement de
sa mère devant Mes Cairoche et Petit, le 23 10) et de
Claire BEAUMONT, fille mineure de + André et de Claire
REILLE, d'Aubagne, résidant à Marseille depuis quinze ans.
- 21 3 1787 (St-Martin), mariage de noble Esprit de
REDORTIER, veuf de Thérèse MARIANE, fils majeur de + noble
Joseph et de + Françoise GUINET, d'Aix, et de Marie Louise
Augustine LAMBRY AYMÉ, fille mineure et naturelle du lieu
de Chibulon (?) isle de St-Domingue, quartier dit Désirois
(?), résidant à Marseille depuis 18 mois.
- 29 11 1792 à Marseille (St-Ferréol), mariage de René
Paul RAOUL, bourgeois, fils majeur de + René et + Marie LA
GRANGE, de l'isle de St-Domingue, résidant à Marseille
depuis 25 ans, et d'Antoinette CASTAN, veuve de Firmin
DELISLE, fille majeure de + Pierre et Antoinette ROUX, de
Nîmes, résidant à Marseille depuis 25 ans.
(AD Marseille, 201 E 510, 1136, 506)
de Jacques de Cauna :
En provenance de la Bibliothèque de la Marine à Rochefort
et communiqué par M. Bellocq, du Centre généalogique des
Landes, le procès-verbal d'arrivée à Bayonne, en date du
14 fructidor an 10, sur la corvette "La Naïade" de la
famille de TOUSSAINT-LOUVERTURE, comprenant les membres
suivants :
Suzanne, femme de TOUSSAINT-LOUVERTURE, Victoire TUZAC
(TUSSAC), mulâtresse, belle-fille, Louise JANCY (CHANCY),
mulâtresse, nièce, Isaac LOUVERTURE, fils, Jean (Saint-
Jean) LOUVERTURE, fils, Justine, négresse, fille de
confiance.
Je retrouve Victoire TUSSAC, mulâtresse, âgée de 22 ans,
couturière, venant de Port-au-Prince, dans l'"Etat des
gens de couleur existant à Bordeaux" au 5 octobre 1807 (AD
Gironde 1 M 332). Il serait intéressant d'éclaircir le
rapport entre TOUSSAINT-LOUVERTURE et les TUSSAC (dont
François RICHARD de TUSSAC, évoqué par Marie Antoinette
Ménier in CGHIA n° 40).