G.H.C. Numéro 42 : Octobre 1992 Page 655
Huit filles à marier : les DESCAC à Léogane
B. et Ph. Rossignol
et criminel en la sénéchaussée et juge royal du Petit-
Goave, habitant du Grand-Goave. Il était fils de François
PAPET, huissier au conseil souverain du Petit-Goave (né à
Semussac en Saintonge et fils lui-même de Jacques et
Susanne MELON), qui avait épousé à Léogane le 19 août 1727
Catherine AUGé, fille de Paul et Marie RICHARD, de Saint-
Jean d'Angély, aussi en Saintonge. En décembre 1784, en
demandant les brevets de sénéchal et lieutenant de l'ami-
rauté du Petit-Goave (apparemment pas obtenus), il disait
être lieutenant de juge au Petit-Goave depuis vingt-six
ans. Il disait aussi avoir un fils. C'est Charles Auguste
Joseph, né le 23 mai 1783 et baptisé à Léogane le 28
octobre 1786 seulement, en même temps que sa petite soeur
Thérèse Charlotte Victoire, qui était née le 10 février de
la même année 1786. Le 24 janvier 1789, Guillaume Charles
PAPET meurt à Léogane sur l'habitation de M. DARBONNE, un
de ses beaux-frères. Il a les mêmes charges et titres qu'à
son mariage en 1770.
Les autres filles DESCAC épousent donc toutes des
métropolitains.
Victoire, née en 1756, se marie le 20 janvier 1774
avec Jean Baptiste DARBONNE, né à Corbeil, conseiller du
roi, garde-marteau honoraire de la forêt de Compiègne,
fils de Jean Baptiste, officier de la maison du roi, et
dame Catherine LERLE. Veuve, elle se remarie le 13 juin
1791 avec Joseph Vade SHERIDAR, négociant et premier
officier municipal de Léogane, né à Dublin en Irlande,
fils de feu François, officier de cavalerie, et de
Françoise SHERIDAN.
Catherine Adélaïde, née en 1758, épouse, le 15 juin
1779, Claude Joseph FAGUET de NOBLANS, officier de milice
et habitant de la paroisse, fils de Maître Joseph
François, conseiller du roi au baillage et siège présidial
de Dijon, et de Cécile BOULEY.
L'année suivante, le 22 juillet 1780, Luce, née en
décembre 1759, épouse Charles Maurice DEMOT de la SALLE,
capitaine de dragons milice et habitant, né à Rumilly en
Savoie, fils de Charles Maurice, seigneur de la SALLE, et
de Louise POSTIER de BELAIR.
Puis Charlotte, née en 1764, et Julie, née en 1761,
se marient la même année 1786, Charlotte le 27 février,
avec Jean François DAVENNE, négociant et apothicaire du
roi, veuf en premières noces de Catherine Françoise VALLON
et fils de feu Joseph François, ancien greffier de justice
de Dole en Franche-Comté; Julie (qui signe Juliotte) le 22
mai avec Jean François DELAMOTHE de BEAUREGARD, notaire,
né à Paris (Saint-Paul), fils de feu Edme, écuyer, ancien
avocat au Parlement de Paris, et Marie Anne BERTHIER.
Enfin Marie, qui signe Manette, née en 1765, devient
le 3 juin 1788 la femme de Gabriel Louis PACAUD,
négociant, veuf de Jeanne Françoise ROY et né à Québec
(Notre-Dame) de Louis et Marie VERTUER, tous deux décédés.
Si nous ignorons les âges de tous ces beaux-frères,
leurs épouses ont, au mariage, de quinze à vingt-cinq ans,
les aînées se mariant d'ailleurs plus jeunes que les
cadettes. Les époux des soeurs DESCAC, à part un créole
donc, viennent, outre le Canada et l'Irlande, de régions
de France très diverses : Corbeil (Essonnes), Dijon (Cote-
d'Or), Rumilly (Haute-Savoie), Dole (Jura), Paris. Ils
sont négociants (trois), avocat, notaire, conseiller du
roi, officiers de milice et habitants (deux), apothicaire.
La majorité se situe donc parmi les notables de la ville.
On retrouve, à travers le survol de cette famille,
des caractéristiques du peuplement antillais quant à la
variété des origines, aux professions des notables et à la
politique des mariages, les filles créoles épousant
surtout des métropolitains.
Sources : registres de Léogane et Port-au-Prince
dossiers colonies E327 (PAPET) et E171 (DESCAC)
COOPERATION
de Marcel Douyrou : Les LAVIELLE
A notre demande, Marcel Douyrou a recherché à Bayonne la
naissance de Pierre LAVIELLE, dit "Pierre LAVIELLE aîné",
chirurgien, capitaine de milice à Ste-Anne de Guadeloupe,
fils de Guillaume et Jeanne LA POMMERAYE, que les actes
paroissiaux de Guadeloupe disent natif de Bayonne. Son
dossier E263, en revanche, le dit né à "Laune" ou "Lanne"
en Gascogne le 23 juin 1731.
Voici la réponse de Marcel Douyrou :
Tous les registres paroissiaux de Bayonne de 1586 à 1792
sont dépouillés : pas de LAVIELLE Guillaume ou Pierre au
XVIII° siècle; pas de LA POMMERAYE (GG 162, registres
généalogiques de Bayonne).
J'ai consulté la thèse de médecine de Ph. Jumelais "Les
chirurgiens navigans de Bayonne au XVIII° siècle" : un
seul LAVIELLE Jean, natif de Cambo (Pays Basque), embarqué
sur "La Sartine" en 1775 et sur "La Lizette" en 1781. Donc
rien de commun avec la recherche.
Lanne, près d'Aramits, est à la limite du Pays Basque et
Béarn; Lanne, près d'Ossun, est en Bigorre.
A mon avis, il s'agit plutôt de Lanne Soubiran, près
Nogaro, dans le Gers, en plein pays gascon.
Il faudrait consulter aussi "Les chirurgiens navigans de
Bordeaux au XVIII° siècle", thèse de Jean Louis Carré, n°
600, 1969, Faculté de médecine de Nantes.
Les deux thèses (Bayonne et Bordeaux) donnent des listes
avec date d'embarquement, lieu d'origine et destination
de chirurgiens venus de tout le Sud-Ouest (à Bayonne, une
douzaine à destination de St-Domingue).
Merci à Marcel Douyrou de ces informations.
Qui pourrait
- d'une part, consulter ces deux thèses et faire le relevé
des chirurgiens partis pour les Antilles ?
- d'autre part, vérifier si on trouve bien à Lanne
Soubiran une famille LAVIELLE et une famille LA POMMERAYE
et s'il existe la naissance de Pierre LAVIELLE le 23 juin
1731 ? Nous enverrons à la personne qui ferait la
recherche des renseignements complémentaires sur Pierre
LAVIELLE et sa descendance (en particulier, alliance d'une
de ses filles avec Marc Antoine Angélique de LUPPé, natif
d'Auch; or on trouve la commune de Luppé-Violles à 2 km de
Lanne-Soubiran).