G.H.C. Numéro 41 : Septembre 1992 Page 638
Généalogie WILKENS-MARY (Haïti)
Histoire de Chéruxi RICHEUX et de Mirette URTEL
Peter J. Frisch
1 Clara WILKENS o Cap-Haïtien + Paris
x Port-au-Prince 1883 Clément HAENTJENS, fils de Charles
diplomate, et Georgina LYNCH (voir p. 611, 91-51)
o Port-au-Prince 1847 + Paris
2 George Frederik WILKENS
o Brême en Allemagne + Port-au-Prince /1870
3 Marie Anne Marguerite MARY dite Anna
o Cap-Haïtien 16 7 1837 + Cap-Haïtien 17 11 1927
6 Jean Baptiste Célicour MARY
o Ecosse /1819 + Môle Saint-Nicolas (Haïti) 1862/
x Cap-Haïtien 1 1830
)( Port-au-Prince 27 7 1853
7 Marie Louise Eléonore Chéruxi RICHEUX
o Cap 23 11 1812 + Cap 4 7 1877
14 NN RICHEUX de LA ROCHE ARNIèRE, armateur de Nantes
15 Marie Augustine LANGLOIS o Cap /1794
30 Etienne LANGLOIS
Chéruxi RICHEUX
Le père de Chéruxi RICHEUX (7), Monsieur RICHEUX de LA
ROCHE ARNIèRE, était de Nantes. Armateur, il était venu
s'installer au Cap. Il eut une union naturelle avec Marie
Augustine LANGLOIS, qui était une mulâtresse. A l'époque,
Henri CHRISTOPHE, roi d'Haïti, ne tolérait pas les unions
libres. Il exigea de Monsieur RICHEUX qu'il épousât sa
compagne. Comme il refusait d'obtempérer, CHRISTOPHE donna
l'ordre de le faire exécuter. Marie Augustine LANGLOIS
supplia CHRISTOPHE d'épargner son compagnon. Le roi
accepta mais RICHEUX fut obligé de quitter le pays. Marie
Augustine était alors enceinte. Monsieur RICHEUX demanda
de nommer l'enfant qui allait naître Chéruxi (anagramme de
RICHEUX), afin de pouvoir facilement l'identifier s'il
avait la possibilité de revenir en Haïti. En effet,
l'enfant reçut les prénoms de Marie Louise Eléonore
Chéruxi : elle eut pour marraine la reine Marie-Louise,
épouse de CHRISTOPHE. Jeune demoiselle, elle fut dame
d'honneur de la cour du roi. Entre temps, sa mère avait
épousé le colonel Isidore GABRIEL qui adopta Chéruxi et
lui donna le patronyme d'ISIDORE.
Chéruxi RICHEUX épousa en premières noces Jean Baptiste
Célicour MARY et, après son divorce, Georges SMITH
(anglais).
Mirette URTEL
Geneviève URTEL, dite Mirette, est née à Port-au-Prince
en décembre 1803, fille naturelle d'un Monsieur URTEL et
de Louise Aimée LABADY. Elle est donc née à la veille de
la proclamation de l'indépendance d'Haïti, le premier
janvier 1804. Son père était-il un Français évacué avec
les restes de l'armée de LECLERC, entre novembre et
décembre 1803 ? Est-il resté en Haïti et fut-il victime du
massacre des Blancs en février-mars 1804 ? Rien ne permet
pour le moment de le savoir. Seuls les registres de Port-
au-Prince de l'époque coloniale permettraient de découvrir
si un URTEL y a vécu à la fin du XVIIIe siècle.
Mirette URTEL épousa à Port-au-Prince, le 3 octobre
1843, Auguste François NAU (o Port-au-Prince 29 8 1804 +
id. 12 2 1862), intendant des Finances. Dans cet acte de
mariage, il est indiqué qu'elle exerce la profession de
marchande. Avant ce mariage, elle avait eu, de son union
naturelle avec Christian HAENTJENS, négociant cosignataire
à Port-au-Prince, un fils, Charles, né en 1824 (voir
généalogie ci-dessus : beau-père de Clara WILKENS -1-).
Geneviève Mirette URTEL est décédée à Pétionville
(Haïti), le 4 août 1850. A l'époque, Pétionville était un
lieu de villégiature où les Port-au-Princiens allaient
passer les vacances ou se soignaient d'une maladie, loin
de l'air étouffant de la ville. Les NAU possédaient de
grandes propriétés à Pétionville.
NDLR
On trouve bien à Port-au-Prince, le 9 avril 1793, le
mariage de Pierre Hyacinthe HURTEL (et non URTEL),
"marchand de profession", né à Brin "en la ci-devant
province de Bretagne", fils de Grégoire et d'Ursule HERVé
résidant à Brin, mineur, résidant à Port-au-Prince, du
consentement d'Adrien VIMONT, marchand, son tuteur adhoc,
nommé par avis des parents et amis, avec Magdelaine
BASTIDE, native de Port-au-Prince, fille de feu Jean-
Baptiste et de Catherine HUNE épouse en secondes noces
d'Antoine BéGUILLON, domiciliée à Port-au-Prince, mineure.
(Pierre Hyacinthe HURTEL a une belle signature qui semble
indiquer une appartenance à la franc-maçonnerie).
Mais comment savoir si c'est le père de Geneviève
URTEL ? Il y a bien dans les années 1800 de nombreuses
naissances de Geneviève, mais aucune en 1803 et aucune
fille de Louise Aimée. Au nom de LABADY, on ne trouve que
deux décès, en 1803, de Justine LABADIE et Pierre LABADIE.
COOPERATION
de Danielle Maudet (Association Famille Maudet) :
Les LEMOINE-MAUDET pages 622-623
Une recherche à Concourson (c'est bien ce nom) m'a permis
de retrouver deux baptêmes d'enfants de René LEMOINE et
Catherien MAUDET. Il ne manque pas de familles LEMOINE à
cette époque à Concourson, mais ce sont les seuls actes de
ce couple, qui nous apprennent l'existence d'un autre
fils, Louis. Les parents sont nommés "h.h. (honorable
homme) René LEMOINE, marchand (signe R. LE MOYNE) et dame
Catherine MAUDET son épouse". Le 20 mars 1732 est baptisé
Louis (parrain, Messire René Gellé de Champdoré, prêtre de
l'Oratoire et curé de la paroisse; marraine, dame Louise
OUDRY épouse d'h.h. Jacques Boisnier, marchand); le 14 mai
1733 est baptisé René (celui qui partira pour la Guade-
loupe) (parrain h.h. François Dauval (ou Daural);
marraine, demoiselle Marie Bineau, femme d'h.h. Clément
OUDRY).
Par ailleurs, cherchant à connaître l'histoire de Brissac
et de la famille de COSSé-BRISSAC, j'ai découvert qu'on
parle du "duché et paierie" de Brissac : la mention "duché
de Berrie de Brissac" au mariage de Charles en 1766 en
Guadeloupe est donc erronée.
NDLR Encore une erreur d'audition d'un curé guadeloupéen
ou, plutôt, une erreur du copiste des registres en 1776 !
Par ailleurs, il semble, d'après les parrainages à
Concourson, qu'il faille suivre la piste des OUDRY (du
côté MAUDET ou du côté LEMOINE ?).