G.H.C. Numéro 40 : Juillet-Août 1992 Page 626
COOPERATION
d'Antoine de Yrigoyen :
Faire-part TAILLEVIS de JUPEAUX pages 479, 542, 578
Parmi les neveux du défunt figure Adolphe du FAY de
CARSIX. Or, une soeur de ma mère (o Busset 4 8 1875),
Isabelle de CHARETTE de LA CONTRIE, fille d'Alain et de
Madeleine de BOURBON-BUSSET, a épousé à Aubigny (03) le 23
4 1900, Gérard Adrien Georges marquis du FAY de CARSIX, o
Avranches (50) 11 11 1870, fils de Marie Georges et de
Marie Charlotte Gabrielle de PAYEN de CHAVOY. Adolphe du
FAY et Octavie de GOMER devaient être les grands-parents
de mon oncle Gérard du FAY, + Parigny (50) 11 7 1947,
chevalier de Malte, croix de guerre 1914-1918, S.P.
A toutes fins utiles...
de Pierre Baudrier : LE BRETON DESCHAPELLES (p. 605)
L'auteur des "Old families of Louisiana" est Arthur
Stanley Clisby et non Clisley.
NOUS AVONS RECU
Commerce et plantation dans la Caraïbe
XVIIIe et XIXe siècles
Centre d'Histoire des Espaces atlantiques
et Maison des Pays ibériques
Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 33405 Talence
268 pages, 130F + port (France 20F, Etranger 25F)
(ordre : agent comptable de l'université M. de Montaigne)
Nous avons reçu ces actes du colloque de Bordeaux
(15-16 mars 1991), annoncés dans GHC 38, page 571. Sans
répéter la liste des articles, contentons-nous, en citant
l'introduction de Paul Butel et Bernard Lavallé, de dire
que l'ensemble relève "soit de l'histoire des échanges,
soit de l'analyse des courants migratoires, soit de
l'étude du monde de la plantation proprement dit", ce qui
montre bien la variété des approches.
Nous avons été très intéressés, dans la première
partie, par les exposés sur le "commerce interlope"
("commerce direct, en contrebande, avec les colonies espa-
gnoles" André Lespagnol) qui, en tournant l'Exclusif
("lois prohibitives du commerce étranger dans les
colonies" Jean Tarrade), permettait à nos ancêtres de
survivre, en temps de guerre comme de paix. La différence
de traitement, et donc de comportement, entre Guadeloupe
et Martinique apparaît nettement, les Guadeloupéens étant
quasiment obligés de recourir à ce commerce à cause du
monopole de Saint-Pierre de la Martinique, tandis que la
Martinique, pendant la guerre de Succession d'Autriche par
exemple, armait en course. L'article de Patrick Villiers
est particulièrement éclairant sur ce sujet.
La deuxième partie, sur les hommes, blancs ou noirs,
engagés ou administrateurs, est celle qui concerne plus
directement les lecteurs généalogistes.
L'article sur les engagés (C. Huetz de Lemps) rend, bien
entendu, hommage à Gabriel Debien et donne des précisions
de nombre, dates, réglements, régions de départ, qu'il est
utile de rappeler.
En revanche, nous sommes beaucoup plus réticents devant
l'article de Philippe Haudrère qui a dépouillé et analysé
"le plus ancien registre de catholicité conservé au dépôt
des papiers publics des colonies, celui des mariages des
libres de la paroisse Sainte-Rose de Léogane, entre 1666
et 1735." Rappelons d'abord que "le plus ancien registre"
est celui de Capesterre de Guadeloupe qui commence en 1639
et, surtout, que le début du registre de Léogane est en
fait celui de l'île Sainte-Croix dont les habitants (et
les papiers) furent évacués vers Saint-Domingue lors de
l'abandon de l'île par la France en janvier 1696 (voir
"Sainte-Croix française" par Aimery Caron in Bull. Soc.
Hist. Guadeloupe n° 79-82). Cette ignorance fausse donc
toute l'étude statistique : du danger d'étudier un
document sans en faire la critique historique. Mais ce
n'est qu'une étude généalogique qui a permis à Aimery
Caron, à partir de nos propres remarques, d'arriver à
cette conclusion : de l'intérêt de la généalogie pour
l'étude historique!
Même réticence sur "Fortune et plantations des adminis-
trateurs coloniaux aux îles d'Amérique aux XVIIe et XVIIIe
siècles" de Michel Vergé-Franceschi., réticence devant
l'évidente méconnaissance généalogique et historique de
l'auteur, ce qui est gênant quand on parle d'individus, et
d'individus connus dans l'histoire. Ainsi, l'arbre généa-
logique ascendant du "gouverneur planteur marquis BOCHARD
de CHAMPIGNY" fait de Madeleine HOUEL, épouse BOISSERET en
premières noces et BOCHARD de CHAMPIGNY en secondes noces,
la fille, et non la soeur du "sieur HOUEL, seigneur de la
Guadeloupe", ignorant totalement que la Guadeloupe avait
été achetée conjointement par Charles HOUEL et son beau-
frère Jean BOISSERET, premier époux de la dite Madeleine,
et que le dit Charles HOUEL fut aussi gouverneur de la
Guadeloupe. Par ailleurs, d'où l'auteur tire-t-il que
"tout gouverneur des îles reçoit le titre de marquis" ? Et
pour quelle raison l'annexe énumère-t-elle les gouverneurs
généraux des îles du vent, puis les intendants généraux et
particuliers, mais pas les gouverneurs particuliers ?
C'est d'autant plus regrettable que cette liste est fort
utile et riche en précisions biographiques.
Les articles de Serge Daget sur la traite négrière
française illégale vers Cuba et Porto-Rico en 1817-1831 et
d'Eric Saugera sur la traite aux Antilles et en Guyane
française au début du XIXe siècle (alors qu'elle était
interdite : rétablie en 1814) sont documentés, précis, et
fort intéressants, sur un sujet peu connu.
Enfin la dernière partie, la plus importante en
nombre de pages, nous promène de St-Domingue ("rentabilité
de la plantation Fleuriau" par Jacques de Cauna; "Les
affaires Van Hoogwerff de 1773 à 1791", négrier rochelais
d'origine hollandaise, par Jean-Michel Deveau) au Véné-
zuéla ("Sucre et rhum au XIXe" par José-Angel Rodriguez)
en passant par la Martinique ("Habitations sucreries et
usines centrales au XIXe" par Michèle de Lacourt-Léonard),
Cuba et la Guadeloupe ("Essor et déclin du système escla-
vagiste" par Alain Yacou, "Production et coût des habi-
tations sucrières" par Pablo Tornero Tinajero), sans
oublier les "Compagnies commerciales allemandes dans les
Antilles de 1815 à 1860" par Michael Zeuske.
Rendons grâce aux organisateurs de ce colloque
d'avoir pu rassembler des universitaires et chercheurs
d'origine et de formation si diverses, venus de Rennes,
Poitiers, Lille, Bordeaux, Angers, Chambéry, mais aussi
des Antilles, de Séville, Leipzig ou Caracas ! De cette
confrontation naît la richesse de l'étude.