G.H.C. Numéro 39 : Juin 1992 Page 606
CURES THERMALES
Pour le XIIe congrès de Généalogie (Vichy 20 au 23 mai
1993), Bernadette Rossignol envisage une communication qui
serait intitulée "Quand les Antillais prenaient les eaux".
Merci à tous ceux qui pourraient envoyer documents et
informations sur les stations thermales des Antilles et
les cures des antillais tant aux îles qu'en métropole, aux
XVIII° et XIX° siècles. Une bibliographie d'ouvrages
"accessibles" sera aussi appréciée.
NOUS AVONS RECU
Correspondance CHAUVITEAU : lettres BOURDEL et BANCEL
L'éducation des enfants 1809-1824
lettres transcrites par Emmanuel Boëlle en 1992
(voir GHC pages 52 à 54, 295 et 416)
Le feuilleton CHAUVITEAU continue et présente ici beaucoup
d'aspects inconnus sur la vie des Guadeloupéens réfugiés
aux Etats-Unis. On retrouve aussi Cuba, la Guadeloupe et
la métropole. M. Boëlle pense toujours à faciliter la
lecture par des cartes, un arbre généalogique des
personnes citées, l'index commenté des noms de personne,
la liste chronologique des lettres avec expéditeur, desti-
nataire, lieu d'expédition et date. L'introduction est
riche et c'est un excellent guide de lecture.
Cette troisième série de lettres est peut-être la plus
intéressante : matières enseignées, comptes de pension,
listes du linge et des livres, progrès et santé des
enfants : toute la vie quotidienne des émigrés de
l'époque; mais aussi des nouvelles de la petite communauté
française. Les lettres sont, comme toujours, en français
(surtout), en anglais ou en espagnol (les CHAUVITEAU sont
à Cuba, leurs enfants aux Etats-Unis).
de Jacques d'Arjuzon :
Une photo d'un dessin de l'exposition "Mozart à Paris" au
Musée Carnavalet qui figure au catalogue n° 250 : Dessin à
la pierre noire et à l'aquarelle de Louis CARROGIS dit
CARMONTELLE (1717-1806) 0,294 x 0,205 :
"Charlotte DESGOTS, de St-Domingue, avec son nègre
Laurent, 1766" : riche créole, elle épousa en 1763 Pierre
Etienne BOURGEOIS de BOYNES, ministre de la Marine de 1771
à 1774.
TROUVAILLES
de Marie-Antoinette Ménier
Lors de mon voyage à la Guadeloupe, j'ai relevé, à
l'intention des lecteurs de "Généalogie et Histoire de la
Caraïbe", des extraits de la "Gazette officielle" sur des
"artistes" qui exercèrent leurs talents dans l'île au XIX°
siècle :
- n°19, 5 avril 1831, p.4 : J. d'ETIENNE, instituteur et
peintre à Marie-Galante.
- n°36, 30 juin 1831, p.4 : E. DENISSE, peintre et graveur
en taille douce.
- n°46, 20 août 1831, p.4 : de SALMON et BATTUT, peintres
décorateurs, partent pour l'Amérique.
- n°48, 31 août 1831 : Michel MARC, peintre décorateur,
qui vient de décorer l'église de St-François de Basse-
Terre en marbre, fait ses offres à MM les curés et
marguilliers des autres paroisses de la colonie qui
auraient des maisons à faire peindre simplement ou à
décorer. Il annonce qu'il part pour la Martinique où il a
quelques affaires à régler.
- n°54, dimanche 30 septembre 1831, p.4 : MM BROWN frères,
LA FOREST et SLOWNE et Mme WILLIAMS, tous formant la
troupe d'écuyers de la ville de la Pointe-à-Pitre, ont
l'honneur d'annoncer leur prochain départ de la colonie.
Gazette officielle de la Guadeloupe, 1832 :
Dans le n°21, du 15 avril 1832, les habitants de Basse-
Terre pouvaient lire une annonce concernant l'arrivée à
Basse-Terre, en provenance de La Havane, de M. MATHIR,
acrobate, et de sa femme. Ils se proposaient de donner une
première représentation de leurs talents le dimanche de
Pâques 22 avril 1832.
Cependant - sans doute le couple a-t-il sous-estimé les
difficultés - elle dut être reportée au lundi de Pâques.
Elle allait être suivie, si l'on en croit la Gazette n°23
du 25 avril, d'une seconde représentation, prévue pour le
jeudi 26. Hélas, une troisième séance semblait bien aléa-
toire, "attendu que les artistes propriétaires du théâtre
ne permettaient plus" d'y travailler, bien que M. MATHIR
ait exactement payé le prix de la location. Toutefois,
"flatté du bon accueil qu'il a reçu du public (...) il n'a
pas voulu quitter cette ville sans donner encore quelques
représentations. Pour cet effet, il dispose d'un terrain :
il exécutera des grandes ascensions avec feu d'artifice."
Force lui est donc de changer puisque, le 13 mai, au
théâtre de la Basse-Terre, les "Artistes réunis" auront
l'honneur de donner une première représentation en sept
actes de "Napoléon, fait historique".
Pendant ce temps, les MATHIR travaillent, ou font
travailler, à leur nouveau théâtre, dont l'ouverture doit
avoir lieu le jeudi 24 mai. Un vrai succès dont la Gazette
n°29 (25 mai) nous apporte le témoignage. Les spectateurs
sont venus en nombre. Parmi les exercices, tous parfaits,
il faut quand même signaler la gavotte et la danse sans
balancier de Madame MATHIR, les poses académiques, les
pirouettes doubles, les jeux du cerceau, les exercices des
Alcides (?) de Monsieur MATHIR. Les dames dont le concours
animait la salle, ajoutant de l'éclat à la représentation,
reçoivent un hommage.
Malgré ce compte-rendu victorieux, tout n'est cependant
pas pour le mieux. Un avis du vendredi 15 juin (n°33) nous
signale que la représentation du 10 juin a dû être
reportée au jeudi 14. Elle a lieu au théâtre de la ville
(semble-t-il) et c'est de nouveau le triomphe. Mademoi-
selle FORIOSO y fait son apparition; elle est supérieure à
tout ce qu'on pouvait attendre d'elle : "grâce, précision,
légèreté, souplesse, aplomb, tout brille dans cette
artiste." Madame MATHIR s'est montrée "sinon sa rivale, du
moins son émule."
Cependant, M. MATHIR ne veut plus donner que deux repré-
sentations à Basse-Terre. Madame MATHIR et Mademoiselle
FORIOSO exécutent encore un pas de deux le 24 juin. Le 25,
M. MATHIR et sa compagnie annoncent leur prochain départ
de la colonie pour l'obtention du passeport. Ils déclarent
ne rien devoir. Cependant, M. MATHIR aura à vendre avant
son départ les bois, etc. composant l'ensemble de son
théâtre. Les personnes qui désireront s'en accomoder
peuvent s'adresser à lui à l'avance, il en fera bonne
composition.
Exit notre funambule.