G.H.C. Numéro 39 : Juin 1992 Page 595
Famille THéROUDE (Guadeloupe)
Yvain Jouveau du Breuil
Vivien THéROUDE, appelé parfois Vincent, est recensé
à la Guadeloupe en 1664 comme habitant à la Montagne Saint
Louis, case n° 215. Le Fond Saint Méry nous apprend qu'il
était à cette époque Conseiller au Conseil de Houël.
Enfin dans l'état des sucreries de l'île, dressé en 1669,
il est propriétaire de deux sucreries, l'une à la Montagne
Saint Louis et l'autre au quartier des Vieux Habitants.
Tout ceci nous amène à supposer qu'il s'est installé dans
l'île bien avant la date de ce premier recensement.
La sucrerie sise à la Montagne Saint Louis pouvait
produire 30 000 livres de sucre par an. En 1664, Vivien
THéROUDE avait à son service, un serviteur nommé La VIGNE,
deux engagés nommés Jacques BERNARD, âgé de 25 ans et Jean
CHERPANTIER, âgé de 27 ans, et 14 nègres, négresses et
négrillons. Le recensement de 1671 nous apprend que cette
sucrerie était formée par deux parcelles voisines faisant
respectivement 115 pas de large sur 500 de haut, et 100
sur 250, soit un total d'environ 8 carrés un quart. A
cette époque, le Sieur THéROUDE ne vit plus sur cette
habitation, et n'y sont recensés qu'un nègre, deux
négresses et 17 enfants. Le cheptel est représenté par
deux chevaux, quatre boeufs et deux vaches. Les bâtiments
sont formés par le moulin, la sucrerie, une caze à
demeurer et autres bâtiments.
La seconde sucrerie se situe au troisième étage du
quartier des Vieux Habitants. En 1669, sa production est
de 20 000 livres par an. Elle est formée de deux
parcelles, la première dont on ne connait que la hauteur
qui est de 960 pas, et sur laquelle sont regroupés le
moulin, la sucrerie, la vinaigrerie et une grande caze; la
seconde parcelle fait 150 pas de large sur 1000 de haut
soit une superficie totale probablement trois fois plus
grande que l'habitation précédente. La famille THéROUDE
demeure sur cette habitation avec un serviteur blanc,
quatre servantes, trois nègres, quatre négresses et deux
enfants. Ils possédent également deux cavales, un cheval,
quatre boeufs et deux vaches.
Eléments de généalogie :
I Vivien THéROUDE
o ca 1624 + 1671/86
Habitant sucrier
Conseiller au Conseil de Houël
x /1649 Catherine LESUEUR (ou Seurs en 1664)
o ca 1634 + 1671/
Dont il eut:
1-Marie Angélique, qui suit
2-Un fils né entre 1664 et 1671
II- Marie Angélique THéROUDE
Son patronyme est également écrit: Troudelle, Troude,
Héroulde
o ca 1649 + 1696/
ax? 1671/5 Robert CELLE (voir GHC p.c 449)
bx /1690 Guillaume BOUCHU
o Langres
+ Vieux Habitants 3 février 1714,mort subitement
(+) dans l'ancienne église
En 1671 Guillaume BOUCHU était économe d'une habitation
sise au Grand Cul de Sac et appartenant à Monsieur du
LION, Gouverneur de la Guadeloupe, et au Sieur VANDREVEL.
Habitant sucrier au quartier des Vieux Habitants, il donne
pour les fortifications, en 1686, une contribution de 2000
livres de sucre, la plus importante du quartier, nous
permettant de penser qu'il était l'un des plus importants
habitants du dit quartier.
Dans l'acte baptistaire de son petit fils né en 1712, il
est dit écuyer.
Descendance THéROUDE-BOUCHU:
1-Marie Angélique BOUCHU
b Vieux Habitants 26 décembre 1692, p: Felippe Celle;
m: Marie Magdeleine Bouchu
+ 1737/
x Vieux Habitants 4 août 1711 Mathurin de BACHELIER
Ecuyer, Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de
Saint Louis, Major de la Guadeloupe.
+ /1737
Ils eurent plusieurs enfants dont deux filles alliées
à la famille Le ROY de La POTHERIE.
2-Jean Baptiste BOUCHU
+ Vieux Habitants 31 août 1715, (+) église
x /1711 Agnés NOEL, parfois appelée Agnés Henriette
fille de Jean, habitant au même quartier, et de
Jeanne Françoise MATHIEU
bx Trois Rivières 27 octobre 1716 François RIGOLET
cx Sainte Rose 18 novembre 1724 Jean Joseph DUFOUREAU
Ils eurent trois enfants décédés en bas âge.
3-? Jean François BOUCHU
Témoin au mariage de sa soeur Marie Angélique en 1711.
Parrain de son neveu Jean François de Bachelier en
1715.
Il s'agit probablement du même qui eut de Elisabeth
CHICOT un fils:
3a-Jean Baptiste
b Vieux Habitants 23 septembre 1721; p:Jean Lefevre;
m:Magdeleine Mercier.
COOPERATION
de Pierre Baudrier : faire-part à identifier (p. 479)
Le patronyme de GOMER (faire-part TAILLEVIS de PéRIGNY)
est cité plusieurs fois dans l'ouvrage d'Auguste Johanet
"Voyages de Henri de France en Ecosse, en Angleterre, en
Allemagne et en Italie, dédié à tous les flétris et à ceux
qui regrettent de ne pas l'être..." (Paris, Dentu, 1845,
772 p.) : comte Eugène de GOMER, comtesse douairière de
GOMER, comte et comtesse Gustave de GOMER (pp. 326, 363,
385, 386, 393). Le gouvernement de Louis-Philippe avait
"flétri" les Français qui, comme plusieurs de GOMER,
avaient rejoint le comte de Chambord à Londres en 1843; et
le navire français "de Gomer" joua un rôle dans la
rencontre entre les familles régnantes anglaise et
française qui eut lieu à la même époque, celle de la
première Entente cordiale...