G.H.C. Numéro 37 : Avril 1992 Page 557
A propos des noms donnés aux gens de couleur libres
qu'il voulait, sans répartition, sans harmonisation, il y
aurait chaque année des dizaines d'HERCULE et de ROMULUS
et encore plus d'AFRIQUE, IBO ou CIZEAU (nom donné à un
tailleur), déjà portés comme surnoms.
Le nom est proposé avec le dossier. Ce qui le prouve,
outre les anagrammes, c'est que, le 12 octobre 1836,
l'administration n'a pas mis de nom pour compléter les
omissions de certaines paroisses. Reste que nous n'avons
pas en mains l'epèce de dictionnaire que l'on a mis à la
disposition des paroisses puis des communes. Progressi-
vement, on apprendra à faire plusieurs noms avec un même
en déplaçant ou en changeant des lettres.
Après 1848, le travail a été encore mieux organisé. J'ai
sous les yeux le registre d'individualité du Marin, mis
par ordre alphabétique. On peut voir un Africain appelé
YOUMA, d'autres nouveaux libres YOUAN et YOMAN. Je trouve
HERCULE et HéBé, déjà utilisés avant l'émancipation, ou
encore BLIDAH et ANAOOBA, mais, d'une façon générale, par
souci d'assimilation, les noms sont beaucoup plus
francisés, même s'il s'agit de CALCUL ou de MANIOC. C'est
pour cela que je lis presque tout ce que Gérard Lafleur a
écrit de 2 à 5 à la page 427 comme plutôt carctéristique
de la période qui s'étend dans les quelques années qui
suivent 1836. Dans le cas contraire, il pourra poursuivre
cette importante discussion qui nous permettra de dégager
des choix propres à chaque île, car il s'agit de choix
coordonnés, d'une politique laissant une place à des adap-
tations, non de fantaisie pure.
REGISTRES DES NOUVEAUX-LIBRES DE GUADELOUPE (1848-1862)
(relevé fait par Henri Marcime)
Originaux aux A. D. de Guadeloupe, microfilms au CARAN.
Lire : 472Mi/1 Abymes; 472Mi/2 Anse Bertrand, etc.
1 Abymes (1,2) 30 8 1848-21 7 1857
2 Anse-Bertrand 20 9 1848-24 9 1849
Baie-Mahaut 2 1 1860- 1 7 1861
3 Capesterre 8 8 1848-11 9 1852
Capesterre de M-G. 27 8 1848-28 8 1849
4 Capesterre de M-G. 8 1 1848-28 8 1849
Désirade (1,2,3) 19 3 1849-16 10 1858
5 Gosier (1,2) 2 9 1848-27 12 1848
6 Grand-Bourg (1,2,3) 8 9 1848-10 9 1851
7 Grand-Bourg (4 à 9) 21 12 1852-31 12 1858
8 Grand-Bourg (10) 24 10 1859-29 12 1861
Grand-Bourg Campagne 1848-1849
9 Lamentin (1,2) 2 11 1848-10 12 1853
10 Le Moule (1,2) 16 8 1848-13 11 1848
11 Le Moule (3,4) 14 11 1848-27 7 1853
Petit-Bourg 2 9 1848-11 12 1860
12 Petit-Canal (1 à 4) 28 8 1848-11 12 1860
13 Pointe-à-Pitre (1 à 3) 26 8 1848-31 1 1856
14 Port-Louis (1 à 3) 9 9 1848- 7 2 1857
Saint-Claude 12 8 1848-12 1 1855
15 Sainte-Anne (1,2) 10 1 1849-15 9 1850
16 Sainte-Anne (3) 21 11 1851-13 4 1860
Saint-François (1,2) 8 8 1848-27 10 1848
17 Saint-François (3,4) 30 12 1848-15 5 1852
18 Saint-Louis (1,2) 10 10 1848-28 10 1848
19 Saint-Louis (3 à 10) 8 1 1849- 5 11 1857
20 Sainte-Rose (1 à 4) 14 8 1848-25 12 1862
ENTRE CAPBRETON (LANDES) ET SAINT-DOMINGUE
Jacqueline Braux-Portères
Joseph PORTER (o ca 1680) vécut à St-Domingue où il
mourut avant 1723. Il avait épousé Elisabeth CHURCH
(laquelle se remaria avec Etienne de FOSSECAVE, négociant
originaire de Capbreton). Leur fille, Elisabeth de PORTER
(o ca 1710, probablement à St-Domingue, + après 1770)
épousa par contrat à Labenne (Landes), le 14 février 1730,
Maître Fabien de LOUSTAUNAU, avocat, juge de la baronnie
de Gosse, et en eut sept enfants.
Je serais heureuse d'en savoir plus sur ces PORTER de
St-Domingue.
Deux actes notariés (M° Lacroix, notaire à Capbreton
et Labenne) en lien avec cette branche concernent des
personnes de St-Domingue :
- Le 26 juillet 1723, "demoiselle Elizabeth CHURCH, épouse
de sieur Etienne de FOSSECAVE, bourgeois du présent lieu,
y habitante depuis peu de jours", déclare "qu'elle est
partie le premier mars dernier du Fort St-Louis, quartier
de St-Louis, coste St-Domingue en l'Amérique, pour venir
dans ce pays joindre le dit sieur son époux, où elle est
arrivée depuis environ un mois et qu'à son départ elle a
laissé en parfaite santé sieurs Charles et Marie PLANAT
frère et soeur, habitants au quartier neuf, concession du
dit St-Louis, natifs de la ville de Bayonne."
- Le 16 juillet 1724, "Catherine CABARRUS veuve de sieur
Joseph de LANNES habitante au présent lieu, sur le point
de convoler avec sieur Jean DUHON, maître chirurgien de la
paroisse de St Vincent de Tyrosse, voulant éviter qu'on
l'impute d'avoir fraudé les créanciers de son défunt mari
ni l'enfant qui lui reste de lui", fait faire l'inventaire
de tous les biens qu'elle possède de son chef. Ce, en
présence de Jean de LANNES et Jean de LIBET, capitaines de
navire, proches parents du dit feu sr de LANNES, Marie de
CABARRUS, demoiselle veuve de sr Etienne PUYO, des srs
Etienne LAHARIE et Barthélemy LABADY, aussi capitaines de
navire, proches parents de la comparante, tous habitants à
Capbreton.
Suit une énumération de meubles, assez modeste (meubles et
effets évalués 195 livres), et la précision que, lors du
décès de son mari, il n'est resté lui appartenant qu'un
"habit neuf de drap d'Elbeuf, composé de justaucorps,
veste et culotte, qu'elle a été obligée de vendre pour
subsister et faire subsister deux enfants qu'elle avait du
dit feu sr de LANNES". Le prix de la vente (140 livres)
lui a servi aussi à "faire les honneurs funèbres du dit sr
de LANNES et d'Antoine de LANNES leur fils, décédé après
lui." Quant aux autres habits, son mari "les a emportés
avec lui pour faire le voyage des isles de l'Amérique dans
lequel il est mort". Elle n'a rien d'autre de lui, attendu
qu'elle l'a épousé sans contrat de mariage et n'a jamais
rien reçu de lui.
A PARAITRE
J.M. Loré, 2 impasse de la Blanche, La Crémetterie
44800 Saint-Herblain
En préparation pour la fin de l'année :
Troisièmes glanes antillaises dans le notariat nantais
(200 nouveaux actes divers)