G.H.C. Numéro 35 : Février 1992 Page 533
REPONSES
sieur EDMOND (Auguste Victor Charles Ernest); marié à
Paris 2° le 16 11 1911 avec Marie DUPIN.
- 11 2 1839 : Le sieur EDMOND dit ROUY, 29 ans,
commerçant, dit qu'hier la dame Louise SAINT VAL son
épouse, 27 ans, est accouchée de Jean Alexandre Octave.
Mentions marginales : la même que la première ci-dessus;
marié à Paris 4° le 7 3 1912 avec Marie Josèphe Léonie
BOURLAND.
- 2 12 1840 : naissance d'Emile Séverin (même rédaction
que le 11 2 1839; pas de mentions marginales)
A la naissance ci-dessus de 1837, la grand-mère
déclarante étant de Petit-Bourg, j'ai donc recherché là le
mariage de 1836 que je n'avais pas trouvé à Pointe-à-Pitre
et, effectivement, le 17 mai 1836 (date indiquée par Mme
Le Naviose, mais à Pointe-à-Pitre) on trouve à Petit-Bourg
le mariage du sr EDMOND dit ROUY, 27 ans (d'après son acte
légal d'affranchissement du 6 7 1822 du comte de Lardenoy,
gouverneur), commerçant domicilié à Pointe-à-Pitre, où il
est né de parents inconnus, avec la demoiselle Louise
SAINTVAL, 25 ans, selon son acte de naissance, sans
profession, demeurant à Petit-Bourg, née à Pointe-à-Pitre,
légitimée, du sr Victor Guillaume SAINTVAL, habitant
propriétaire et dame Solitude GERMAIN. Témoins : Spiridion
ZOëL AGNèS, 53 ans, commerçant, Jean Laurent JOUANNET, 55
ans, propriétaire et entrepreneur, Louis Joseph Isidore
MéRENTIER aîné, 36 ans, négociant, Jean Baptiste LABORIE,
36 ans, praticien, tous amis, domiciliés à Pointe-à-Pitre.
Autrement dit, si, par son nom de famille, on peut
supposer qu'Edmond est fils naturel, peut-être tardivement
ou jamais reconnu, de Laurent ROUY, sa mère n'est très
probablement pas Sophie, d'une part parce qu'il est "de
parents inconnus", d'autre part parce que, Sophie ayant
été affranchie en 1811, son fils l'aurait été avec elle et
non en 1822. Edmond est sans doute fils d'une autre femme,
inconnue. Et la piste DESPRéS DUBELLOY, déjà fort impro-
bable, semble à écarter définitivement.
Les SAINT-VAL :
Quelques actes SAINT-VAL qui n'ont aucun rapport avec les
personnes recherchées, enfants naturels de mulâtresses
libres portant des prénoms différents, et :
- 10 7 1822 : mariage de Guillaume Victor SAINT-VAL, 32
ans, homme de couleur libre (patente du 19 2 1813),
propriétaire en cette ville, né à Sainte-Anne de + Sophie,
avec Marie Solitude, 33 ans, femme de couleur libre (née
le 18 1 1789 à Marie-Galante), fille naturelle de + Marie,
femme de couleur libre.
Ils présentent et reconnaissent deux enfants "nés de leur
cohabitation, ni adultérins ni incestueux", Louise, 12
ans, déclarée le 28 5 1811, et Tersille, 9 ans, déclarée
le 23 8 1813.
Les témoins sont Jean Laurent JOUANNET, propriétaire et
maître charpentier, 42 ans; Pierre Anne MAGLOIRE,
marchand, 38 ans; Zoel AGNèS, commis de négociant, 38 ans;
St-Preux BARYARDELLE, maître cordonnier, 36 ans (On se
retrouve en pays de connaissance ! voir index de GHC à ces
deux derniers noms; et deux de ces témoins le sont aussi
au mariage de Louise SAINT-VAL à Petit-Bourg, 14 ans
après).
- 28 5 1811 : naissance, le 12 8 1810, de Louise, métive
libre de naissance, fille naturelle de la nommée Solitude
GERMAIN, métive libre patentée; témoins : Nicolas
MUTUELLE, forgeron et Louis ROY, cordonnier.
- 23 8 1813 : naissance de Tersille, le 2 5, fille natu-
relle de la nommée Solitude, femme de couleur libre.
Témoins : Etienne BéE, tailleur au Petit-Bourg, et Victor
GUILLAUME, cordonnier.
- 2 9 1817 : Victor GUILLAUME, cordonnier, 27 ans, et
Guillaume LE GUAY, cordonnier, 23 ans, déclarent le décès
de Victor SAINT-VAL, 2 mois, fils de Solitude GERMAIN,
mulâtresse libre.
On remarquera, d'une part, qu'on est dans un milieu
d'artisans (cordonnier, tailleur, forgeron) et, d'autre
part, les variantes et donc l'imprécision en ce qui
concerne la "couleur" : Solitude est métive, femme de
couleur ou mulâtresse.
Aucun élément dans ces différents actes ne permet de
dire qu'il y ait des ascendants caraïbes, tant pour
Solitude que pour Victor SAINT-VAL (et pour Sophie dite
DUBELLOY). Il semble donc que ce soit seulement une donnée
d'une tradition familiale (plus ou moins récente).
En ce qui concerne les trois dates d'affranchissement
données (1811, 1813 et 1822), on ne peut retrouver ces
actes dans les registres d'état civil, dans lesquels, à
cette époque, ils n'étaient pas retranscrits contrai-
rement à ce qui se fera quelques années après. On
inscrivait les affranchissements sur un "registre matri-
cule des libres patentés", qui n'a pas été conservé.
Impossible, par ailleurs, de retrouver le père de Victor
SAINT-VAL. Quant à ce nom, c'est un surnom fréquent,
devenu nom et porté par différentes familles de couleur en
Guadeloupe.
B. et Ph. Rossignol
91-70 de TRUCHIS (Guadeloupe, 19°)
Françoise Antoinette Elmire de TRUCHIS n'est pas née à
Pointe-à-Pitre en 1811, mais à Morne-à-l'eau.
B. et Ph. Rossignol
91-88 LATORTUE (Haïti, 19°)
J'ai retrouvé à Saint-Marc un mariage du 25 5 1865 de Paul
Jules CRAMESNIL de LALEU (o Pointe-à-Pitre), commerçant,
fils de + Paul Antoine et de Joséphine LAVARIèRE (domi-
ciliée à Pointe-à-Pitre) avec Marie Amélie Elizabeth
BIGAILLE (o Saint-Marc 1844), fille de Jean Jacques Succès
et de Muse Chalumeaux GERMAIN. Il s'agit là d'une première
alliance de Paul Jules.
Par contre, il m'a été impossible de retrouver son
remariage avec Philomène LATORTUE (recherches à Saint-
Marc, Port-au-Prince et Gonaïves). Il est à noter que,
pour Gonaïves, les registres présentent des lacunes pour
1867-1871. Je pense qu'il est relativement sûr d'avancer
1869 et Gonaïves comme année et lieu de mariage du couple.
En effet, le premier enfant, Raoul Maximilien Philomé, est
né à Saint-Marc le 27 mars 1870.
Quelle est la source qui permet d'avancer 1840 comme année
approximative de la naissance de Philomène LATORTUE ?
Des précisions à son sujet, ainsi que l'année approxi-
mative de son décès à Port-au-Prince faciliteraient les
recherches.
J'ai retrouvé une famille LATORTUE aux Gonaïves, mais je
n'ai pas encore réussi à y rattacher Philomène. A toutes
fins utiles, voici la généalogie établie :
1 Stanislas LATORTUE (+ Cap-Haïtien /1853)
x Rose LANEAU (+ Cap-Haïtien /1853)
d'où au moins deux enfants :
1.1 Joseph LATORTUE, qui suit