G.H.C. Numéro 35 : Février 1992 Page 529
L'amazone de Félix POULLET
et les reines de sir Amice POULET
ravagée ou que je laisse sur ma misérable postérité une
marque aussi indélébile en répandant ainsi le sang hors la
loi"... (lettre à Elisabeth du 5 février 1587). La reine
devra signer elle-même l'arrêt de mort de Marie, qui sera
exécutée le 8 février 1587, mais elle piquera l'une de ses
célèbres colères contre "les finasseries de ces courtisans
qui promettent tout et ne font rien." Malgré cela, on peut
vraiment reconnaître l'habileté de notre homme qui restera
en assez bons termes avec sa Souveraine et deviendra
chancelier de l'Ordre de la Jarretière en avril de la même
année. Sir Amice, depuis longtemps malade de la goutte,
mourra l'année suivante.
Toujours soucieuse d'en savoir davantage sur cette
époque troublée et ravagée par des "intégrismes", qui
précède de peu la naissance de Jean POULET, mon nonaïeul,
en 1602, j'ai appris qu'à Jersey, où il exerçait la charge
de gouverneur militaire (que les POULETT occuperont de
1550 à 1600), Sir Amice s'était distingué par la
répression exercée contre les catholiques et même par son
refus d'importer dans l'île des vins français.
D'autre part, à la Bibliothèque nationale, j'ai trouvé
une lettre intéressante d'un jeune officier en poste à
Briançon en 1703 : celui-ci s'adresse à un généalogiste en
lui reprochant la lenteur et le coût de ses travaux, qui
sont indispensables à son avancement. L'auteur affirme
qu'il existe une branche française de la famille POULETT,
établie en France au XVI° siècle, dont il est un
descendant.
Pour ce qui concerne Jean POULET, je n'ai toujours
pas de preuve irréfutable de son appartenance à la famille
anglaise mais, tout récemment, une cousine, descendante de
l'amazone, Adrienne POULLET, a retrouvé une photo de sa
grand-mère, à cheval, et bien telle que son frère l'avait
décrite tant de fois; grâce à cette petite photo, je sais
que mon grand-père disait quelquefois la vérité, même s'il
lui arrivait d'affabuler pour enjoliver sa vie si morose à
Aurillac. Je vais poursuivre mes recherches sur les ori-
gines de mon nom de gallinacé qui a traversé la Manche
"peut-être bien que oui, peut-être bien que non", comme on
disait en Normandie, déjà du temps de Jean POULET. Mais il
y a une autre raison, qui est l'idée, si cocasse, qu'une
branche catholique eut survécu à la descendance protes-
tante du sinistre Sir Amice, et cela me remplit d'aise. Il
s'agirait d'un clin d'oeil de l'Histoire au-delà des
siècles. Ainsi mon grand-père, charmant, généreux et
volage, grand amateur de jolies femmes et de bons vins,
dont l'élégante silhouette flotte encore pour moi dans les
rues d'Aurillac, aurait été un surgeon d'une branche,
oubliée par l'Histoire, créée par les Antilles, comme pour
se moquer des vilenies de l'Histoire franco-anglaise et du
triste Sir Amice POULET.
Sources :
- "The Pouletts of Hinton St-George" Colin G. Win The
Research publishing, 1976
- "The Poulet Family in Jersey" A.C. Sarre Société
Jersiaise
- "The letters books of Sir Amias Poulet" Ed. John Morris,
1874
- "The Queen of Scots" Stefan Zweig, 1941
- "Mary, Queen of Scots" Lady Antonia Fraser, 1969
QUESTIONS
92-54 Miragoâne (St-Domingue, 18°)
A l'époque coloniale, de quelle paroisse dépendait le
bourg de Miragoâne ? Avait-il sa propre église et ses
registres paroissiaux ? Sinon, où faut-il chercher ?
P. Frisch
NDLR Miragoâne dépendait du Fond des Nègres et, en
partie, de Petit-Goave (source : Moreau de St-Méry
"Description de la partie française de St-Domingue", Soc.
Hist. O.M. 1984).
92-55 Caféyère et caféterie (St-Domingue)
Quelle est la différence entre ces deux termes ? (Voir ma
réponse à la question 91-136) K. Gardien
92-56 Recherches en Métropole
Comment procéder pour remonter les ascendances en Métro-
pole ? J. Bonnet
NDLR : Inscrivez-vous aux centres de généalogie des
régions qui vous intéressent et posez des questions dans
leur bulletin ou bien posez des questions dans les
bulletins "généralistes" comme la Revue française de
Généalogie ou Gé-Magazine (adresses : consultez les tables
des articles de GHC) : sans garantie de succès; ou, mieux,
profitez des vacances ou attendez la retraite pour faire
le tour de France des Archives.
92-57 de LAMAIN, SIMON, de SEGUIRAN (Ste-Lucie,
St-Vincent, 18°)
Cherche renseignements sur Thomas de LAMAIN (+ St-Vincent
ca 1792), son épouse Marguerite SIMON (o 1750/1756 + Le
Mouillage, Martinique, 10 1 1828), leur fils Marie Joseph
de LAMAIN (+ Castries, Ste-Lucie, 23 11 1819) et l'épouse
de ce dernier, Rose Marie Antoinette de SEGUIRAN (+
Castries 2 11 1809). De quelle région sont ces patronymes?
Une étude a-t-elle été faite ? C. Cordiez
NDLR D'après le Répertoire des généalogies du colonel
Arnaud, la famille de SEGUIRAN est provençale.
92-58 Procès GRESSIER (Guadeloupe, 17°)
Où se procurer le jugement du crime d'André GRESSIER
évoqué dans l'article de la page 310 ? C. Kert
NDLR Les faits datant de la fin du XVII° siècle, il n'y a
pas d'archives judiciaires. On ne connaît l'affaire que
par quelques phrases de la Correspondance des Gouverneurs
(C/7 Guadeloupe et C/8 Martinique), rien de plus que ce
qu'en dit Jean-Cristophe Germain dans son article.
92-59 BAYARD et BACHELIER (St-Domingue, 18°)
Recherche dates et lieux de naissance, mariage et décès de
Jean Philippe BAYARD, fils de Philippe et Marie DEBEUZE,
marié à Jeanne Guillemette BACHELIER, fille de Guillaume
et Anne Marguerite VANDERPUDEM. Jeanne Guillemette est née
à Croix-des-Bouquets, le 16 2 1726 et Jean Philippe BAYARD
était "grand propriétaire foncier à St-Domingue" et
habitait quartier de la Grande Rivière à Jérémie.
Quelle est la date d'arrivée à St-Domingue de Philippe
BAYARD (de Lille), Guillaume BACHELIER (de St André de
Cléry, Loiret), Louis VANDERPUDEM (diocèse d'Angers) ?
existe-t-il des actes notariés les concernant ? P. Amblard
92-60 DEBRIE et JOANNE (St-Domingue)
Quelle est la date d'arrivée à St-Domingue et y-a-t-il des
actes notariés sur : NN DEBRIE (de St-André de Cléry,
Loiret) et Toussaint JOANNE (de Paris, paroisse St-Paul) ?
P. Amblard
NDLR Pourriez-vous préciser ce que vous savez sur eux, à
partir de quels actes vous les connaissez ? Cela facili-
terait la recherche.