G.H.C. Numéro 35 : Février 1992 Page 520
Les ODET de CAMPRY de COLIGNY (Guadeloupe)
et leur descendance GAALON
Bernadette et Philippe Rossignol
Périodiquement nous reviennent des questions sur
cette famille, à cause du mariage d'une des filles avec un
GAALON de BARZAY. Nous allons donc tâcher de faire le
point sur le peu que l'on sait. En effet, cette famille
était à l'origine installée au Baillif, dont les registres
antérieurs à 1751 ont disparu à cause des guerres avec les
Anglais. En conséquence, il faut faire appel à d'autres
documents que les registres paroissiaux. La famille est
ensuite passée à Petit-Canal, dont les registres manquent
de 1794 à l'an XII.
Le premier document est un gros registre relié dans
la série "Papiers tombés dans le domaine public" aux
Archives nationales (T/982; dossier 3). Il concerne appa-
remment le sieur Laurent VALLUET et en réalité le sieur
Pierre RADELING. Collationné par Isaac Bernard Bioche et
Couchin à Basse-Terre Saint-François le 28 février 1738,
il comprend 188 pages. Les diverses copies d'actes
notariés, de procès-verbaux d'arpentage, de jugements,
d'actes du greffe, etc. vont du 23 juin 1705 au 23 janvier
1738. Il y est question de la propriété et des bornes
d'une habitation sucrerie au quartier de la Petite-Plaine,
à la Montagne Saint-Louis du Baillif.
En ce qui concerne les ODET, il nous apprend que le
sieur Pierre RADELING père vendit le 31 juillet 1714 à ses
beaux-fils, Pierre Félix et Pierre Alexandre ODET, l'habi-
tation au quartier de la Petite Plaine, qu'il avait
acquise le 6 mars 1708 du sieur Laurent VALLUET. Le 20
décembre 1724, Pierre Félix ODET, alors habitant de
Pointe-Noire, et qui avait acquis la part de son frère le
12 septembre 1722, revendit l'habitation au sieur Jean
Baptiste de BORDENAVE, habitant de Pointe-Noire, lequel la
revendit moins de deux mois après. Nous en resterons là en
ce qui concerne les propriétaires successifs de l'habi-
tation.
Dans le contrat de vente du 31 juillet 1714, sont nommés
Pierre Alexandre ODET de CAMPRY et Pierre Félix ODET son
frère, et évoqués leurs droits sur la succession de feu
Pierre AUDET leur père. On parle aussi de l'épouse du
sieur Pierre Félix AUDET, la demoiselle DUMOULLIèRE, et
des terres lui appartenant par héritage de ses père et
mère décédés et du feu sieur LA COMBE. L'épouse de Pierre
Félix AUDET a une soeur, Antoinette DUMOULIERRE. On remar-
quera au passage les variantes d'orthographe.
Le 19 février 1725, la demoiselle Anne DUMOULIER, épouse
de Pierre Félix ODET, agrée le contrat de vente. En 1734,
Félix ODET est négociant au bourg du Baillif.
Le 23 février 1735, lors du procès-verbal d'arpentage,
on mentionne que M. de BORDENAVE, auquel M. AUDET avait
vendu l'habitation, est alors décédé. Et lors du jugement
du 18 janvier 1737, c'est Paul Daniel RADELING de RAVAINE,
lieutenant de cavalerie, fils de Pierre RADELING, qui est
tuteur principal de mineurs de BORDENAVE.
Le second document est une série d'actes notariés de
M° Jean-François Guilliod, des 6 et 7 août 1859 (n° 75 à
79), donc plus d'un siècle après. Il s'agit de cession de
droits successoriaux en France, actes précieux pour les
généalogistes ! On y évoque des actes d'état civil et des
actes notariés disparus à cause des troubles révolution-
naires. Les ancêtres communs des très nombreuses personnes
citées sont les AUDET de CAMPRY de COLIGNY : voilà donc,
en plein XIX° siècle, le nom complet donné, tel qu'il
n'apparaît pas du vivant des personnes concernées... Nous
parlerons donc dans la généalogie ci-dessous des ODET de
CAMPRY, en laissant le 2° nom de branche, qui n'est
mentionné qu'au XIX° siècle.
A partir de ces deux documents (que nous utiliserons
comme sources sous les références A et B) et des actes de
catholicité de Petit-Canal, nous pouvons établir la généa-
logie ci-après. Nous ferons remarquer deux faits : du
vivant des deux frères ODET (ou AUDET), il n'est jamais
fait mention d'une qualité d'"écuyer". Celle-ci n'apparaît
que très tardivement, bien après le décès de Pierre
Alexandre ODET, au milieu du XVIII° siècle, quand ses
filles épousent des écuyers. Il semble donc qu'on ne
puisse pas considérer les ODET comme nobles. Par ailleurs,
il est très clair que la famille était à l'origine soit
protestante, soit dans la mouvance du protestantisme
guadeloupéen d'origine rocheloise (PETIT, RADELING, de
BOLOGNE). Le deuxième nom de branche, "de COLIGNY", qui
apparaît tardivement, au XIX° siècle, semble d'ailleurs
confirmer ce fait. C'est probablement du côté de La
Rochelle qu'il faut chercher l'origine des ODET ou AUDET
(de CAMPRY de COLIGNY).
I Pierre ODET, habitant du Baillif
+ /17 10 1690 (Christine de BORDENAVE veuve AUDET est
marraine à Mt-Carmel de Robert, fils de François
PETIT, capitaine de de milice et conseiller au
Conseil Supérieur, né à La Rochelle, et Luce MOULIER)
x Christine de BORDENAVE ou BOURDENAVE, probablement
fille de Jean (34 ans en 1664 à la Montagne St-Louis)
et Françoise DENEVEAU (24 ans en 1664)
o ca 1661 (3 ans en 1664)
+ 1725/ (marraine d'un petit-fils à Capesterre)
bx Pierre RADELING, protestant, habitant de la
Montagne St-Louis du Baillif
+ 1738/
(d'où au moins : Pierre RADELING, habitant de la
Capesterre, Paul Daniel RADELING de RAVAINE, capitaine
de cavalerie et habitant de Basse-Terre, Elisabeth
RADELING épouse de Messire de CHAMBARDET de LA
BLANCHARDAIS)
II
1 Pierre Félix ODET, habitant Baillif (1714), Pointe-Noire
(1724), négociant à Baillif (1734), habitant Grande Anse
de Deshaies (! 1752)
o ca 1685
+ Deshaies 21 4 1752, dans la 67° année de son âge (+)
devant la principale porte de l'église
x /1714 Anne DUMOULIER
o ca 1680 + Baillif 27 8 1755, environ 75 ans
d'où au moins :
1.1 Pierre Alexandre AUDET
o ca 1714 + Pointe-Noire 27 3 1717, environ 3 ans
1.2 Marie Anne AUDET (b) ou ODET (x)
o Pointe-Noire 6 b 22 10 1721; (p non cité) m Mlle
Christine Anne Audet
x Baillif 29 7 1755 Nicolas LEVANIER LA TUILLERIE,
cne en 2nd de milice au Baillif, fils de + Jean
Baptiste, cne de mil. Baillif, et + Alet de BOLOGNE