G.H.C. Numéro 27 : Mai 1991 Page 321

ACADIENS A LA MARTINIQUE
Arnaud Vendryes

     La  Guerre de Sept Ans s'acheva en 1763 par le traité
de Paris qui vit perdre à la France,  en  particulier,  le
Canada  et la Grenade.  Elle fut la cause de  déplacements
importants  de  population,  les Français  quittant   dans
certains cas des territoires devenus britanniques.

     Certes,  les  îles du Vent furent surtout  concernées
par  l'émigration   des  anciens colons des  îles  neutres
(Dominique et Saint-Vincent),  mais nous allons voir  dans
le  texte ci-dessous qu'elles jouèrent aussi un  rôle,  si
minime  fût-il,  dans la diaspora des Acadiens,  dont  bon
nombre  devaient se retrouver en Louisiane,  et prendre un
jour le nom de Cajuns.

     Ce texte  de MM.  GUIGNARD et FENELON est daté de  la
Martinique, le 4 septembre 1764 (Col C/8a/66).

     "Sur  les ordres que vous nous avez donnés par  votre
lettre  du 18 octobre dernier de faire acheter un bâtiment
à  la Nlle-Yorck pour amener ici 150 Acadiens  qui  deman-
daient  à  passer dans les terres de la domination  de  Sa
Majesté,  nous  avons  chargé le Sr DIANT l'aîné de  cette
expédition,  comme  nous  avons eu l'honneur  de  vous  en
rendre compte par notre lettre du 6 mai.
     Le  capitaine envoyé à la Nlle-Yorck par ce négociant
était porteur d'une lettre de M.  le Marquis de FENELON  à
M. de MONKTON général de cette colonie. Cette lettre a été
ouverte par M.  CADWALLADER COLDEN qui commande à la Nlle-
Yorck  en son absence.  Suivant le rapport du Sr NADAU  de
BELAIR  qui agissait pour le Sr DIANT,  ce commandant  lui
avait d'abord permis de faire embarquer les 150  Acadiens,
et  en conséquence il avait fait l'achat du bateau et  des
vivres nécessaires.  Mais M. CADWALLADER COLDEN ayant jugé
à propos de se rétracter (*), celui-ci a cru pouvoir aller
en avant, et enlever ces Acadiens furtivement.
    Sa  conduite  nous a paru trop répréhensible pour  que
nous  ne  l'en  ayons  pas  fortement  blâmé.   Nous  vous
adressons,  Monsieur  le Duc,  copie de la lettre du  com-
mandant  de  la Nlle Yorck,  et de celle de  M.  NADAU  de
BELAIR  à M.  le Marquis de FENELON,  afin de vous  mettre
sous  les  yeux tout ce qui s'est passé au sujet de  cette
affaire.  Ce bateau est arrivé le 25 août avec 21 familles
faisant 129 têtes,  la plupart ou enfants ou sexagénaires;
.PA
nous tâcherons, M. le Duc, de leur faciliter les moyens de
former des établissements dans ce pays-ci."

     (*) dans la lettre de M. NADAU de BELAIR (négociant à
la  Nlle Yorck),  on lit :  "M.  le Général m'a obligé à y
renoncer,  m'assurant que quand bien même M. le Gouverneur
m'autoriserait,  il s'y opposerait et qu'il ne  prétendait
pas  qu'il  sortit de son gouvernement nul sujet  anglais"
(12 juillet 1764).

TOUR DE FRANCE POUR LA GUADELOUPE

     Le 14 mars 1990, dans la Grande Halle de la Villette,
naissait  dans l'enthousiasme,  mais aussi avec une pointe
de scepticisme,  le Comité pour la promotion de la  Guade-
loupe, jugé indispensable après le passage du cyclone Hugo
(voir GHC 20,  p.  137).  Un an étant écoulé, force est de
constater  que le pari est réussi.  Point d'orgue en 1990,
la Route du Rhum,  gagnée par Florence Arthaud, avec, pour
la première fois,  la participation d'un Guadeloupéen,  R.
Bistoquet.  Faut-il rappeler la répercussion  "médiatique"
pour  la région grâce à l'une,  pour sa victoire dépassant
le  cadre national,  et au parcours de l'autre qui permet-
tait de connaître une Guadeloupe fière de son fils certes,
mais  désireuse de montrer aux touristes une  infracstruc-
ture  remise à neuf,  avec une mentalité d'accueil  où  la
gentillesse  naturelle s'alliait à la rigueur d'un profes-
sionalisme voulu par les responsables locaux ?
     Cette année,  le Comité, sous la présidence de J. Cl.
Rollon,  organise un tour de France en 13 étapes,  dont la
première sera Bordeaux, dans le cadre de la Foire interna-
tionale  du  9  au 14  mai.  Le  responsable  de  l'A.N.T.
Bordeaux,  Victor  Valéry,  est venu présenter à Paris les
grandes  lignes  des  manifestations  culturelles,  artis-
tiques,  socio-professionnelles,  colloques, qui s'insére-
ront dans cette Foire internationale, tant à Bordeaux qu'à
Pessac  ou Mérignac.  Cette première étape sera  parrainée
par Marie-Galante.
     Si  le  séjour à Bordeaux vous tente (les dates  sont
celles du Congrès de Généalogie),  si vous désirez connaî-
tre les détails de ce tour de France, placé sous le patro-
nage  du ministre Louis Le Pensec,  il vous est facile  de
vous  adresser  au "Comité pour la promotion de la  Guade-
loupe", ministère des DOM-TOM, 27 rue Oudinot 75007 Paris.
                                            Titi le Racoon




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