G.H.C. Bulletin 25 : Mars 1991 Page 299
PAILLETTE et LA PAGERIE
N.D.L.R. Comme le montre l'ascendance de Claire Gabrielle
(p. 260), elle ne descendait pas du PINEL de LA PALUN
anobli en 1773 avec deux frères (enregistrement au CS de
Guadeloupe conservé aux A.D. de Guadeloupe, 1 B 5, f° 569
à 581) mais de leur frère aîné François Guillaume PINEL,
qui avait déposé ses titres au CS de Guadeloupe 20 ans
avant, le 4 mars 1754 : il était grand secrétaire du Roi,
maison et couronne de France et de ses finances, seigneur
du marquisat de Brinon. A son inhumation à Petit-Canal le
11 4 1755, un an après, il est dit "écuyer, marquis du
marquisat de Brinon, conseiller secrétaire du Roi, comman-
dant du quartier." Il y avait donc bien un marquisat dans
la branche guadeloupéenne des PINEL.
Cependant nous avons nommé son fils cadet, Paul Gabriel,
"marquis de La Palun", parce que c'est la mention sur
l'acte de décès de la fille de celui-ci, Claire Gabrielle
(p. 261). Mais il est vrai qu'il ne porte ce titre ni au
mariage de sa fille avec VERGENNES, ni dans son testament
du 8 mars 1792 (XXIII/850), dix jours avant son décès.
En ce qui concerne le nom de branche "de LA PALUN", il
faudrait savoir si c'est l'habitation qui a donné son nom
à une branche PINEL ou au contraire si le nom de l'habita-
tion vient de celui de son propriétaire.
En effet, il est surprenant de constater que le fils
cadet de François Guillaume PINEL, Paul Gabriel, porte le
nom de branche "de LA PALUN" dès son mariage en 1764 (le
fils aîné Guillaume François Robert, conservant, comme
c'est l'usage, le nom patronymique seul) alors que ce même
nom de branche est porté à la Martinique par un frère de
François Guillaume, oncle donc de Paul Gabriel, en 1774,
dans le dépôt des titres, et peut-être avant. D'habitude
un nom de branche peut passer d'un oncle à un neveu quand
l'oncle meurt sans descendance. Comment se fait-il qu'ici
le neveu guadeloupéen le porte avant l'oncle martiniquais
et le garde alors que tous les deux sont vivants en même
temps ? et d'où vient ce nom s'il ne vient pas de l'habi-
tation ?
En ce qui concerne le marquisat de Brinon, rappelons
que, contrairement à la Martinique, la Guadeloupe eut des
terres titrées. Ces terres nobles étaient les marquisats
d'Houelbourg, de Sainte-Marie et de Brinon, les fiefs de
Saint-Louis de Marie-Galante et d'Arnouville et le comté
de Lohéac.
Brinon (à Capesterre) faisait partie de la succession
de HOUEL et fut érigé en Marquisat par lettres patentes de
mars 1738 (enregistrées en Guadeloupe en janvier 1739) en
faveur de Jean Charles de SENECTERRE, allié aux HOUEL,
puis vendu à François Guillaume PINEL le 18 mars 1754. Le
21 mars 1755, le Roi ordonne que le sieur PINEL et ses
héritiers "jouiront des exemptions, privilèges et préroga-
tives des lettres patentes de mars 1738".
François Guillaume ne fut "marquis du marquisat de
Brinon" qu'un an et lui succéda dans la propriété son fils
aîné Guillaume François Robert PINEL qui, à son décès le 7
11 1761, est dit "écuyer, enseigne des troupes, seigneur
du marquisat de Brinon". C'est sa veuve, Anne Charlotte
Françoise de SAILLANS, qui devint alors propriétaire du
marquisat. Cependant, épouse en secondes noces de Louis
DUBUQ du GALLION et en troisièmes de Jean Jacques comte de
NOYELLE, elle résidait en Martinique. Dans le recensement
de l'an IV, à Capesterre, l'habitation sucrerie "PINEL
BRINON" était, bien entendu, sous séquestre, de même que
les deux habitations sucreries "DUMANOIR" (PINEL DUMANOIR;
la belle "allée Dumanoir" de Capesterre lui doit son nom).
TROUVAILLES
de François Macé de Lépinay
Il a été vendu par Sotheby's le 8 décembre un portrait par
Géricault représentant "le colonel BRO à St Domingue".
Louis BRO, vétéran des guerres napoléoniennes, était voi-
sin de Géricault et propriétaire de l'immeuble où il
habitait au 23, rue des Martyrs. Cette aquarelle le repré-
sente, lieutenant des troupes françaises, pendant la cam-
pagne de St Domingue en 1801-1803. Géricault n'est jamais
allé à St Domingue et l'aquarelle est très postérieure, de
1818. D'après le catalogue de Sotheby's, les récits animés
de BRO, "sont indubitablement source de nombreux dessins
et aquarelles opposant Noirs et Blancs. Ces récits ont
stimulé son intérêt pour la race noire et l'ont conduit à
donner une place proéminente aux Noirs tout au long de son
oeuvre."
de Pierre Baudrier
"La Monnaie de Paris. Sa création et son histoire du
Consulat et de l'Empire à la Restauration (1795-1826)" par
Jean-Marie Darnis. Centre d'études napoléoniennes, 12 rue
Pasteur, 92300 Levallois. 1988. 303 p.
p. 71, note 141 : Théodore François HUGUET (1751-1825),
commissaire de la Monnaie de 1803 à 1825. Un de ses ne-
veux, Théodore HUGUET, né à la Basse-Terre de Guadeloupe
en 1804, nommé à la Monnaie, expéditionnaire en 1825,
gravit tous les grades administratifs pour achever sa
carrière comme commissaire (= sous-directeur) des
Monnaies et prit sa retraite en 1874.
"L'affaire MILSCENT (1794)" par Yves Benot; Dix-huitième
siècle n° 21, 1989, pp. 311-327 :
Le Tribunal révolutionnaire a restitué les papiers de
MILSCENT à "la dame COURTOIS, femme divorcée dudit
MILSCENT".(cf GHC 14, p. 114 "Guillotinés et déportés" :
Claude Louis Michel MILCENT, créole de St Domingue)
***
Comte François Pierre Gatien LEBRETON DESCHAPELLES : son
dossier aux Archives de la Guerre nous apprend que, sous
la Restauration, il s'était préoccupé d'obtenir une re-
traite consécutive à "22 ans de brevet de capitaine" et la
croix de Saint-Louis. De toute évidence, il avait rencon-
tré CHATEAUBRIAND en Angleterre. Voici le texte d'une
réponse de CHATEAUBRIAND à ce correspondant, certifiée
conforme par le sous-intendant militaire SAINTE-CHAPELLE :
Ministère des affaires étrangères. Cabinet
Paris le 12 7bre 1823
Monsieur le Comte, je me chargerai volontiers de faire
passer à Made la Ctesse de GESLAS la lettre que vous
m'avez adressée le 31 du mois dernier.
Quant au mémoire que vous dites avoir adressé au Roi par
l'intermédiaire des affaires étrangères, je n'en ai aucune
connoissance. Mais je vais faire prendre des renseigne-
ments sur son sort dans les bureaux de la guerre.
Agréez, Monsieur le Comte, l'assurance de ma parfaite
considération.
signé CHATEAUBRIAND
Mr le Cte DES CHAPELLES pour copie conforme
***
"Pedigree of the O'HEGERTY family" par Count H. Eltz, J.
Hagerty, 1948, 1 p. 1 tableau : généalogie imprimée
signalant une alliance LEBRETON DESCHAPELLES.
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Révision 26/08/2003