G.H.C. Bulletin 25 : Mars 1991 Page 297
DES AFFRANCHIS MAINTENUS EN ESCLAVAGE
Ayant identifié les maîtres, nous aurions bien voulu
retrouver l'affranchissement de ROSE. Las! des ROSE af-
franchies, il y en a des pages entières au Fort-Royal de
1831 à 1836 (nous n'avons pas poussé la recherche plus
loin). Nous avons cherché dans les tables décennales les
ROSE suivies d'au moins 6 prénoms (DESSALLES parle de ses
quatre enfants et de petits-enfants, dont il ne précise
pas le nombre). Il fallait aussi que l'aîné des enfants
soit né après 1806. Nous n'avons rien retrouvé de tel.
Il y a bien une ROSE de 48 ans inscrite le 18 mai
1832, mais elle a 6 enfants et non 4, et 2 petits-enfants
et surtout elle "jouit de la liberté de fait", ce qui
n'était pas le cas de celle recherchée; une autre de 47
ans, mais avec seulement 4 enfants et petits-enfants et
"jouissant d'une liberté étrangère"; une autre de 48 ans,
le 7 mai 1832, mais elle s'appelle ROSE EGLANTINE et
l'aînée de ses enfants a 33 ans... trop vieux! etc. Nous
vous épargnons la liste des autres familles dont l'auteur
se prénomme ROSE.
En revanche, ce que nous avons découvert d'intéres-
sant à l'occasion de cette recherche, c'est un très grand
nombre d'actes qui commencent avec ce genre de formule :
"Moi, officier d'état civil, sur réquisition du Procureur
général (donc Pierre DESSALLES), inscris ce qui suit : le
Gouverneur, sur proposition du Procureur général, et d'a-
près l'ordonnance de Sa Majesté du 12 juillet 1832, dé-
clare libres et demande d'inscrire sur les registres du
Fort Royal ..." suivent d'impressionnantes listes de noms
(ou plutôt de prénoms) sur plusieurs pages de fine écri-
ture serrée.
Il semble donc qu'il y ait eu, pendant que Pierre
DESSALLES était procureur par intérim, une importante
action personnelle de sa part en faveur de légalisations
d'affranchissements de fait ou autres régularisations
comme celle évoquée dans ce document.
***
Chronologie d'après "Trois siècles d'histoire antillaise,
Martinique et Guadeloupe, de 1635 à nos jours" de
Martineau et May, Paris 1935.
1817 : abolition de la traite.
1825, 21 août : réorganisation de l'administration colo-
niale. Au-dessous du Gouverneur concentrant tous les pou-
voirs, le Directeur de l'Intérieur, le Procureur général
et l'Ordonnateur se partagent l'administration intérieure,
la justice et la défense de la colonie.
1830, 12 novembre : abolition des règlements qui privent
les hommes de couleur des droits de citoyens, et proclama-
tion de leur assimilation à la race blanche.
1831, 4 mars : loi mettant fin au trafic clandestin des
esclaves par des mesures rigoureuses de prohibition.
1832, 12 juillet : loi simplifiant les formalités de
l'affranchissement et supprimant la taxe perçue à cette
occasion.
1848, 4 mars : loi abolissant l'esclavage.
TROUVAILLE
de Chantal Cosnay
Le catalogue 1989 des publications de "Genealogical
Publishing Co., Inc." / 1001 N. Calvert St./ Baltimore,
Md. 21202. Des ouvrages de généalogie, en anglais bien
entendu, dont certains sur la Virginie coloniale des XVII°
et XVIII° (soldats, mariages, Société des Dames, etc.).
PUBLICATIONS
Société d'Histoire de la Guadeloupe
B.P. 74, 97102 Basse-Terre Cedex
Nous vous signalons que deux très beaux ouvrages illustrés
publiés les années précédentes sont toujours disponibles.
Un cadeau à offrir ou à vous faire offrir !
Paysages de la Guadeloupe de Joseph Coussin
1986, 250 F
Remarquable collection de 110 dessins faits entre 1805 et
1835 et très bien reproduits.
Images de la Révolution aux Antilles
catalogue de l'exposition de 1989, 100 F
Nous vous avons déjà souligné l'intérêt de ce catalogue et
de son introduction par Marcel Chatillon dans le numéro de
mars 1989 (page 19).
***
"Mémoires de Martinique et de Guadeloupe"
Editions Exbrayat, novembre 1990
Itinéraire de promenades consacrées à l'histoire des
hommes et bâtiments des Antilles françaises en 40 étapes.
Dessins originaux à l'encre de Chine de Christiane
Lenglet-Cuvellier. Textes d'Alain Garnier, oeuvre d'histo-
rien et de chroniqueur. (signalé par Philippe Camprasse)
***
"L'immigration chinoise à la Martinique"
Jean Luc Cardin
L'Harmattan, 7 rue de l'Ecole Polytechnique, 75005 Paris
242 pages : 140 frs
Nous avions annoncé ce mémoire de maîtrise du docteur
ean Luc Cardin dans le n° 4 d'avril 1989, page 30. Le
oici enfin publié et nous nous en réjouissons car c'est
n témoignage sur un aspect peu connu et jamais étudié
ncore de l'histoire et de la société de nos îles. Rappe-
ons qu'en 1859-1860 un millier de chinois munis de
ontrats de travail arrivèrent à la Martinique. Le livre
xpose les causes et conditions de leur immigration et,
ar le biais de documents variés, tant écrits que de
radition orale, témoigne de leur intégration dans la
ociété martiniquaise.
Contribution originale à la connaissance historique
t sociologique des Antilles.
***
Centre de Généalogie et d'Histoire des Isles d'Amérique
30 rue Boissière 75116 Paris
Cahier n° 34, décembre 1991
- "Portraits antillais" par E. de Séreville
- "Glanes antillaises" par E. de Séreville
- "Gazette des Petites Antilles" par M. Chatillon
- "JOINVILLE-GAUBAN, de La Réole à St Domingue" par J. de
Cauna
- "Registres de la Grenade" par J. Petitjean Roget
- "Documents de la série E ; E359" par N. Imbert
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Révision 26/08/2003