G.H.C. Bulletin 21 : Novembre 1990 Page 223
A BASSE-TERRE SOUS LA REVOLUTION : LES DUJON
deux enfants sont deux filles nommées Marie Thérèse et
Solitude.
Plus je donne et lègue pareilles 400 livres de rente et
pension viagère (...) à chacun des deux autres enfants que
je reconnais avoir eu avec la mulâtresse libre nommée
Annette GIBLAS surnommée Yoyotte, aussi de la la Basse-
Terre Guadeloupe; l'aîné de ces deux enfants est une fille
nommée Elize et le cadet un garçon nommé Charles.
Plus je donne et lègue pareilles 400 livres de rente et
pension viagère à une fille que je reconnais avoir eu de
Claire PALMAN native de Bilch en Lorraine, laquelle fille
naturelle s'appelle Claire Josèphe VERNIER, et pareille
400 livres de rente et pension viagère à l'enfant que la
dite Claire PALMAN porte dans son sein.
Je veux et entend que dans le cas où les dits enfants
naturels cy dessus nommés, même celui à naître ou l'un
d'eux seulement viendraient à décéder avant leurs mères,
chacune des dites mères ait pareilles 400 livres de rente
et pension viagère.
Je nomme pour exécuteurs testamentaires mon frère Jean
François VERNIER et Estienne LAURENT (2), mon commis,
conjointement."
Le 11 brumaire III (1 11 1794), Joseph VERNIER est de
retour à Paris où il demeure "rue Dominique près Guil-
laume" (comprendre : rue Saint-Dominique près la rue
Saint-Guillaume; c'est la Révolution, il n'y a plus de
saints!). Il envoie ses commissions de l'Ancien Régime et
demande grade et poste à l'ancienneté "pour combattre les
ennemis de la patrie et surveiller les fripons". Voilà
bien le langage d'un "montagnard". Effectivement, ceux de
la Guadeloupe furent expulsés à l'arrivée des Anglais vers
avril 1794, ce qui cadre avec la chronologie des déplace-
ments du quartier-maître. Celui-ci précise qu'il désire
être employé dans la première expédition pour les Antilles
"où j'ai laissé tout ce que je possède."
1 Joseph VERNIER, quartier-maître au régiment de la Guade-
loupe, chevalier de Saint-Louis, propriétaire à Mont-
Carmel et l'Ile-Adam (Seine-et-Oise)
o Moissey (Jura) ca 1747
+ Basse-Terre 12 d 13 7 1815, 68 ans, en son domicile
rue de l'Arsenal, Nouvelle ville
x Marie Claire PALMAN (demeurant à l'Ile Adam, Seine-et-
Oise, en 1816)
d'où au moins :
1.1 Claire Josèphe VERNIER
1.2 Joseph VERNIER, commerçant, propriétaire à Basse-Terre
o L'Ile-Adam (Seine-et-Oise) en 1792-93 si c'est l'en-
fant à naître évoqué dans le testament de son père
x Basse-Terre 7 12 1816 Jeanne Magdelaine Marie FELIX,
fille de François Léopold, colonel d'artillerie, an-
cien directeur de Guadeloupe, chevalier de Saint-Louis
et de la Légion d'Honneur, et de + Magdelaine
DESMAREST (père absent; autorisation du conseil de
famille réuni le 21 11 1816, sous l'assistance de M.
et Mme Henry ses oncle et tante chez qui elle demeure)
o Mont-Carmel, mineure au mariage
1.3 Louis VERNIER "cousin de la dame Venture" en 1807
(1) Minutier Central CXXII/890, M° Gaillard (acte trouvé
par Pierre Bardin).
(2) C'est probablement lui qui est recensé à Basse-Terre
avec DUJON en l'an IV (voir plus haut).
COMPTE-RENDU DE LECTURE
Dictionnaire pratique du créole de Guadeloupe
suivi d'un index français-créole
par Henry Tourneux et Maurice Barbotin
Karthala-ACCT, 22-24 bd Arago 75013 Paris
Il y a sept ou huit ans était prévue la publication
d'un "Dictionnaire du créole de Marie-Galante" par Maurice
Barbotin et Henry Tourneux. La base du travail était le
fichier d'environ 4.500 entrées résultat de vingt ans de
récolte sur place par le Père Barbotin.
M. Tourneux ayant accepté, le fichier lui a été
remis. Ensuite, de sa propre initiative, il a préféré
sortir ce livre. C'est dommage car n'importe quel linguis-
te peut faire un dictionnaire du créole actuel de la
Guadeloupe, tandis que le fichier du créole de Marie-
Galante contient le créole tel qu'il était parlé dans
cette île, il y a 30 ans, alors qu'elle n'avait guère de
relations avec la Guadeloupe. En réalité c'était le créole
du siècle passé.
Maintenant que cette île reçoit beaucoup de monde, la
langue y a beaucoup évolué; elle tend à devenir à peu près
la même qu'en Guadeloupe et bien des mots du créole ancien
ne sont plus utilisés. Voilà pourquoi même un très bon
linguiste ne pourrait plus réutiliser le travail initiale-
ment envisagé.
A noter que le lexique français-créole et tous les
exemples avec leur traduction sont de M. Tourneux.
COOPERATION
de Guy Ffrench
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'affirmation de
l'article sur Saint Barthélemy (page 200, numéro 20) :
"les documents sur cette île étant relativement rares". En
effet les Archives départementales de Guadeloupe possèdent
au moins 48 rouleaux de microfilms sur cette île.
Remarque de Marily Gouyé-Pétrelluzzi : les documents sur
Saint-Barthélemy conservés à Aix-en-Provence tombent en
poussière et sont donc inutilisables. Quant aux
microfilms, la majorité est en suédois et concerne surtout
des ventes et actes de propriété de terres, à mon avis de
relativement peu d'intérêt pour la généalogie.
PUBLICATIONS
La Société d'Histoire de la Guadeloupe signale à ses
membres deux ouvrages récents :
Premières recherches; débuter dans la recherche historique
(édition revue et augmentée du n° 6 de la revue SOURCES) :
Commencer une recherche. Le cursus. Sources et bibliogra-
phie. Les champs de l'historien. Ecrire et publier.
225 pages. 55 F. (+ port 10,90 F.)
Boutique de l'Histoire, 24 rue des Ecoles, 75005 Paris.
Révolution française, esclavage, colonisation, libérations
nationales , Actes du colloque organisé les 24, 25 et 26
février 1989 à l'Université de Paris VIII (Saint-Denis).
354 pages, parution 28 février 1990. Editions L'Harmattan
Souscription (terminée ?) 120 F + 15 F de port à l'ordre
de 89 EN 93, 9 rue Carnot, 93000 Bobigny (170 F ensuite)
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