G.H.C. Bulletin 20 : Octobre 1990 Page 211
JEAN JOSEPH ANDRE ABEILLE, NEGOCIANT DE PORT-AU-PRINCE
du Comité, à des fins administratives, pour obtenir les
crédits nécessaires au paiement des cargaisons de blé
attendues de Gênes.
Le 28 août, deux escadres anglaises et espagnoles débar-
quent à Toulon et occupent la ville. Louis XVII y est pro-
clamé Roi de France.
Par mesure de représailles pour sa conduite royaliste,
la République devait transplanter le chef-lieu du départe-
ment à Draguignan !
Toute la famille ABEILLE se trouve rassemblée à Toulon.
Le 18 décembre, l'évacuation de Toulon par les alliés et
la reprise de la ville par les troupes républicaines
obligent la famille ABEILLE à s'embarquer sur un navire
napolitain en direction de Livourne (Italie).
Dès l'entrée des troupes républicaines à Marseille fin
décembre, un arrêté est pris pour faire figurer Jean
ABEILLE sur la 32° liste des émigrés, hors la loi, condam-
nés à mort comme traîtres.
1794 : Le 23 juin, "à la demande du Chapitre de la Langue
d'Auvergne séant à Lyon, relative aux services rendus à
l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (5) par le Sr. Jean
Joseph André ABEILLE, membre du Comité des Députés extra-
ordinaires du Commerce et des Manufactures de France,
envoyé en septembre 1789 près le Roi et l'Assemblée
Constituante et considérant que les efforts de ce Comité
en faveur de l'Ordre éclairèrent le législateur et firent
avorter les projets visant à la spoliation des biens de
cet Ordre, consommée finalement en 1792, S.E. le Grand
Maître, alors Emmanuel de ROHAN, autorise le Sr. Jean
ABEILLE à prendre la décoration de son Ordre." (1)
Pendant leur exode en Italie, le père de Jean ABEILLE
devait mourir le 31 octobre 1794 à Livourne et un de ses
fils, Paul Emmanuel, mon ancêtre, y naître à Florence, le
21 janvier 1797. C'est une boîte à perruques qui lui a
servi de berceau !
1795 : Le 25 avril, il est rayé de la liste des émigrés et
revient à Marseille.
1797 : Le 10 juin, il est compris dans l'exception prévue
par l'article 7 de la loi du 22 prairial an V (10 6 1797).
Son inscription sur la liste des émigrés est donc nulle et
non avenue. Il est de plein droit réintégré dans tous ses
droits de citoyen et dans la libre disposition de ses
biens.
1804 à 1814 : Administrateur des hospices de Marseille.
1807 : Reçu à l'Académie de Marseille dont il devait
devenir le Directeur.
1814 : Décoré de la "Fleur de Lys" le 27 novembre.
1824 : Le 21 août, le Roi le nomme Chevalier de l'Ordre
royal et militaire de Saint Louis.
1825 : Membre du collège électoral des Bouches-du-Rhône.
1842 : Le 17 février, après une vie bien remplie, il
décède au milieu des siens, à Marseille, dans son immeuble
du 9 rue Grignan, âgé de 85 ans.
De ses sept enfants, quatre restent en vie et son épouse
devait lui survivre six ans.
Sources autres que l'état civil :
(1) CARAN Fonds Révolution et rapport des députés extraor-
dinaires des Manufactures etdu Commerce de France auprès
de l'Assemblée Nationale , sur l'Ordre de Malte.
(2) Catalogue de l'Histoire de France, table des auteurs,
Paris, Firmin Didot, 1895, Description de l'ouvrage :
suite d'essais de Jean ABEILLE, T. VIII, p. 689 &.
(3) CARAN, Minutier LXI 647.
(4) Archives de Marseille L 464, n° 76 : lettre originale
de l'Amiral HOOD du 21 8 1793; traduction de cette lettre;
lettre de Jean ABEILLE du 22 8 1793, à la suite de la
première, et contresignée par le Comité.
(5) Ordre de Malte
***
"Héraldique et Généalogie de septembre-octobre 1984 a fait
paraître une généalogie de la famille ABEILLE par M.
Ladevie.
Par ailleurs, M. Ladevie publie, à usage familial, des
ouvrages sur l'histoire des diverses branches de ses
familles, ouvrages reprographiés, illustrés et reliés sous
couverture plastique. Dans les volumes déjà publiés ont
été présentées les familles ABEILLE et CHIEUSSE de
COMBAUD. Le volume 6 vient de paraître, sur les familles
BERARD, MAGNAN, THENET, dont une, deux ou trois généra-
tions sont restées à Saint Domingue (200 pages). L'auteur
accepte d'en faire profiter aussi les lecteurs de "Généa-
logie et Histoire de la Caraïbe".
Volume 6 : Prix T.T.C. 256 F.
M. Georges Ladevie, 71 avenue de Wagram, 75017 Paris.
COLLOQUES
Relevé par Chantal Cosnay dans le "Bulletin de la Société
d'Etudes du XVIII° siècle"
n° 73, 1990 (cf. GHC p. 157)
- "Colloque MALOUET", Riom, 30 nov.-2 déc. 1989
Ce colloque a permis de nuancer les idées sur Pierre
Victor, baron MALOUET (Riom 1740 - Paris 1814), "victime
de malentendus pour sa franchise, sa maladresse et son
gradualisme" à une époque de "positions extrêmes". Offi-
cier de plume dans la marine, propriétaire à St Domingue
(GHC p. 12, 20) il avait été chargé après l'échec désas-
treux de peuplement de la Guyane (GHC p. 178) d'étudier
d'autres possibilités de mise en valeur. Ses qualités
d'administrateur comme intendant de la Guyane de 1776 à
1778 (GHC p. 14, 154) en feront "l'homme compétent sur les
questions coloniales". Il voyait "le problème de l'escla-
vage sous un angle paternaliste". Emigré à Londres, il
apparaît comme "un homme d'ordre, partisan de réformes à
l'anglaise mais d'un pouvoir centralisé." Par la suite, il
tint "ferme dans les négociations sur St Domingue les
intérêts de la France contre l'Angleterre et ceux de la
métropole contre ceux des colons." Ministre de la Marine
en 1814, il fit partie "de ces grands commis de l'Etat
amenés à servir plusieurs maîtres."
n° 74, juillet 1990
- "Métissages", Université de la Réunion, 2-7 avril 1990
Ce colloque avait pour objet l'étude de l'évolution des
positions vis-à-vis du métissage depuis les philosophes du
XVIII° et celle des mots "métis", "mulâtre" et "créole"
dans les dictionnaires. Les actes seront bientôt publiés.
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Révision 26/08/2003