G.H.C. Bulletin 20 : Octobre 1990 Page 201

ROBERT DE SAXCé ET LOUISE POLIENSKA A SAINT DOMINGUE
François de Tinguy du Pouet

     On  connaît très peu de choses sur Robert  de  SAXCé,
encore  moins sur sa femme,  Louise  POLIENSKA,  d'origine
polonaise.  D'après  quelques notes laissées par Jeanne de
SAXCé,  épouse de Fernand de SAXCé,  petit-fils de Robert,
il  serait né à Vendôme où sa famille se serait établie  à
une  époque  indéterminée.  Les archives de  la  ville  de
Vendôme  ayant été en grande partie détruites au moment de
la  Révolution,  les recherches entreprises  en  1916-1926
n'ont pas abouti. Toutefois, certaines reconstitutions ont
été faites et ces recherches sont à poursuivre.

     Nous  n'avons  en notre possession aucun acte  d'état
civil authentique,  ni eu en mains aucun registre  faisant
foi  de la naissance de Robert,  ni de celle de ses ascen-
dants,  ni de son mariage, que d'aucuns, d'après de vagues
souvenirs, localiseraient à la Nouvelle Orléans. Tout ceci
du fait que,  s'étant trouvé à St Domingue au moment de la
révolte des noirs, Robert perdit tous ses papiers lors des
incendies qui ravagèrent ses propriété, un caféière à Jean
Rabel, dans le Nord de l'île , et probablement une habita-
tion au Cap, ville qui fut incendiée à plusieurs reprises,
Robert  lui-même  s'étant réfugié,  probablement  avec  sa
femme enceinte,  à Philadelphie, où il demeura 7 ou 8 ans,
plus ou moins clandestinement et où s'était réfugiée  éga-
lement toute une colonie de royalistes,  suspects à l'épo-
que,  et que la prudence incitait à se tenir à l'écart des
consulats.

     Nous tenons nos renseignements, sommaires, sur Robert
et  ses jeunes enfants,  des certificats de baptême de ces
derniers établis à Philadelphie (un à New York), documents
authentiques qui ont servi à l'établissement de l'acte  de
tutelle des enfants à la mort de leurs parents.  En outre,
cet acte de tutelle repose,  pour une partie,  sur le seul
témoignage  de  voisins ou amis,  certains  apparentés  au
tuteur,  Pierre DESABAYE,  tous, d'après les vérifications
effectuées  dans  les  archives  conservées  aux  Archives
Nationales  ou d'Outre-Mer,  propriétaires à Jean Rabel ou
au Cap.  On ne peut certes pas mettre en doute leur témoi-
gnage,  mais  il n'est fait référence,  dans cet  acte  de
tutelle, à aucun acte, ni aucune date précise, de décès.

     L'acte  de  tutelle  est daté du 16  pluviôse  XI  (5
février 1803) au Cap;  c'est donc en 1802 que sont décédés
Robert de SAXCé et sa femme Louise.  D'après une lettre de
Madame  CAMUSAT,  ils étaient revenus sur leur propriété à
la demande du gouvernement, lors de l'expédition LECLERC.

     Dans cet acte de tutelle,  Robert est dit  "ci-devant
capitaine au Régiment du Cap" et il n'est pas fait mention
de sa qualité de colon. Or, tous les registres du Régiment
du Cap, le 106° de ligne, admirablement tenus et conservés
depuis  sa création en 1772,  contenant tous les contrôles
d'effectifs et de présence, par mois et années, du Colonel
aux Sous-Lieutenants,  registres auxquels il faut  ajouter
plusieurs  gros cartons aux Archives de l'Armée à  Vincen-
nes,  concernant les affaires de ce régiment entre 1789 et
1793, les destitutions et les remplacements, ont été éplu-
chés, page par page. Les recherches sont donc à poursuivre
dans  d'autres régiments ou formations diverses,  sauf  le
livre  des Milices de St Domingue,  consulté aux  Archives
d'Outre-Mer, sans résultat.
     Toutefois,  il  est intéressant de noter qu'en aucune
occasion,  Prosper,  entré dans l'armée, ne fait allusion,
lors de ses demandes d'affectations, à la situation de son
père  en tant qu'officier alors qu'il aurait pu  en  faire
mention  sous le règne de Louis XVIII.  Il se dit toujours
"colon".  Les  protectrices des enfants,  Louise LE  ROND,
veuve  CAMUSAT de MAUROY,  et Madame TANSIA,  font à  plu-
sieurs  reprises allusion à leur père comme à un  officier
distingué et décoré de l'Ancien Régime,  dans leurs deman-
des  de secours ou de bourses.  Mais nous avons  pu  cons-
tater,  en  compulsant  de  nombreux  dossiers  de  colons
ruinés,  quelques divergences dans leurs déclarations par-
fois  teintées  d'opportunisme.  Cela peut  se  comprendre
quand  on  sait que nombre d'entre eux,  surtout ceux  qui
résidaient en permanence à St Domingue,  se sont retrouvés
dans une très grande misère, après avoir été très aisés.

     Signalons  enfin  la  présence au  Régiment  du  Cap,
depuis  1776,  de Pierre Trophime de SAXY,  par  la  suite
receveur  particulier à la Martinique de 1802 à 1806,  qui
n'a aucun rapport avec Robert de SAXCé.

     Les enfants de Robert de SAXCé étaient Prosper,  né à
Philadelphie le 22 août 1793, Virginie née en 1794, Fanny,
en 1795 et Nelson, en 1796.

Sources :
Fonds de l'Indemnité de St Domingue, dossier SAXCé.
Liquidation de l'Indemnité, n° 7.

N.D.L.R. La moindre piste sera la bienvenue !

PUBLICATIONS

 Centre de Généalogie et d'Histoire des Isles d'Amérique
               30 rue Boissière 75116 Paris
Cahier n° 32, juin 1990
- Thèses :  Patrick Villiers "Marine royale,  corsaires et
trafic dans l'Atlantique de Louis XIV à Louis XVI"; Myriam
Cottias  "La famille antillaise du XVII° au XVIII° siècle,
étude anthropologique et démographique".
- "Gabriel Debien" par Pierre Pluchon.
- "Glanes  antillaises" (dans la Gazette des Tribunaux  de
1781 à 1784; St Domingue) par Etienne de Séreville.
- "Une singulière affaire à la Martinique" (mariage  Dumas
x veuve Cousin en 1740) par Guy Langellier Bellevue
- "Ascendance  antillaise de la famille Gaschignard"  (les
BOUBéE,  GUILLON,  PRONZAT de LANGLADE,  LE FORESTIER à St
Domingue) par P.H. Gaschignard.
- "La  sucrerie Clérisse à St Domingue,  une  histoire  de
famille" par Jacques Cauna de Ladevie.

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*         "Une saga antillaise, les PETRELLUZZI"         *
*                Relié, 633 pages. 550 F.                *
*        M. Gouyé Pétrelluzzi. Sapporo, Apt 152,         *
*        70 rue du Javelot, 75645 Paris Cedex 13.        *
*                                                        *
* Nous avons appris que le nombre des souscriptions  est *
*  insuffisant. Il serait navrant que la publication ne  *
*      se fasse pas. La souscription se termine le       *
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Révision 26/08/2003