G.H.C. Bulletin 19 : Septembre 1990 Page 193
UNE ASCENDANCE MYSTERIEUSE EN MARTINIQUE
Jacques Joseph BONNAUD de MERIC
B. Meringo
Je recherche l'ascendance d'un certain Jacques Joseph
BONNAUD de MERIC, musicien au régiment irlandais Berwick
en 1791 à Landau (Palatinat), sur laquelle on trouve les
versions suivantes :
1) Lors de son engagement dans le régiment Berwick en 1791
il s'appelle Antoine BONNEAU, fils d'Antoine BONNEAU et de
Marie CARPENTIER, né vers 1772 au Fort National de la
Martinique.
2) Lors de son premier mariage en 1791, de son deuxième
mariage en 1798 et de son décès à Strasbourg en 1831, il
s'appelle Joseph BONNAUD DEMERIC, fils de défunt François
DEMERIC, officier au régiment Royal-Marine et de sa veuve
Jeanne née Désirée, né en août-septembre 1766 au Fort-
Royal de la Martinique.
3) Dans une lettre écrite en 1818, il aurait donné les
précisions suivantes :
"Je suis né au Fort-Royal de la Martinique en 1766, issu
du sieur Antoine de MéRIC de GARDEBAUR et d'Anne Désirée
MAQUIONNE. Je passai en France en 1783 pour mon éducation
(...) J'ai eu le malheur de perdre mon père, capitaine de
la garde-noble du Prince de CONDé, en combattant pour le
rétablissement des Bourbons sur le trône des français
(...) Le sieur BLAISE, mon oncle (maternel), marin de
profession, chez lequel j'ai été élevé jusqu'à l'âge de
douze ans, m'a légué, en mourant, dix mille francs, dont
M. d'AUDIFFREDY l'aîné est possesseur comme mon tuteur."
4) Une notice nécrologique sur un de ses descendants,
publiée dans le "bulletin de la Société historique
d'Auteuil et de Passy" du 30 juin 1897, donne la généa-
logie suivante :
"On trouve, aux Etats-Généraux de Paris de 1614, Bernard
de MéRIC, docteur et advocat en la sénéchaussée et procu-
reur du Roy en la ville de Foix, député du Tiers; Pierre,
syndic général du pays et comté de Foix, décédé vers 1662;
Bernard, officier, marié à Foix à demoiselle de BOISSET,
le 30 novembre 1647.
Claude de MéRIC de SAINT-MARTIN, fils du précédent,
officier, était né à Foix le 13 août 1648, marié à Foix le
27 février 1677 à demoiselle de RIGNAC.
Claude, leur fils, né à Foix le 27 juillet 1680, lieute-
nant-colonel au régiment de Piémont, mort à Foix en 1745,
eut deux enfants :
- un fils, Claude, né à Metz le 13 septembre 1717, qui
s'illustra à Fontenoy sous les yeux du Maréchal de Saxe,
devint brigadier des armées du Roy, et mourut, céliba-
taire, criblé de coups de lance sur le champ de bataille
de Lawfeld, en 1747.
- une fille, Jeanne-Marie de MéRIC de SAINT-MARTIN, qui
épousa à Foix, le 13 avril 1733, M. de GARDEBOSC de LABAT,
conseiller au siège présidial de Pamiers, trésorier du
pays de Foix, dont elle eut trois enfants :
1 Jean Nicolas Martin, né le 9 novembre 1738 à Foix,
officier au régiment Royal-Marine, puis adjudant général,
chef de brigade à l'armée des Pyrénées Orientales, mort en
1794.
2 Jean-François, né à Foix le 4 octobre 1743, capitaine-
commandant au régiment de Piémont.
3 Jean Martin Grégoire, né à Foix le 21 mars 1747, capi-
taine au régiment Maréchal de Turenne, chevalier de Saint-
Louis comme ses ancêtres ou ses frères.
Le nom de ces trois frères se transforma en celui de
GARDEBOSC de MéRIC et par la suite les actes n'indiquèrent
plus que : de MéRIC.
Jean Nicolas Martin de GARDEBOSC de MéRIC eut pour fils
Jacques Joseph de MéRIC, né en 1766 à la Martinique,
professeur de mathématiques à Strasbourg, lequel fut père
d'Hector Alexandre, né à Toulon en 1804, officier au 8°
régiment de chasseurs à cheval; Victor de MéRIC, docteur
en médecine, un des créateurs de l'hôpital français de
Londres et Eugène, consul de France à Dublin.
Bien entendu, j'ai fait des recherches aux Archives
de l'Armée à Vincennes, aux Archives Nationales (Etat
civil de la Martinique), et j'en ferai bientôt aux
Archives de Condé à Chantilly.
Malgré tout cela, je ne trouve pas de preuves de
l'ascendance de ce Jacques Joseph BONNAUD de MéRIC. Peut-
être s'agit-il d'une imposture ou d'une branche illégi-
time. Je n'ai eu aucune difficulté par contre, pour trou-
ver la famille d'AUDIFFREDY des Trois-Ilets.
EXPOSITION
"Terres de bagne"
Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence
1 octobre - 30 novembre 1990
de 9 h. à 17 h., sauf samedi et dimanche
Le premier convoi de transportés pour la Guyane quitta
Brest le 31 mars 1852, mais la loi instaurant la transpor-
tation ne sera promulguée qu'en 1854 et, par l'institution
du doublage, fera de chaque départ un voyage sans retour :
si la condamnation était supérieure à huit ans, le forçat
devait rester à jamais, même après sa libération, sur sa
terre d'exil. La Nouvelle-Calédonie deviendra aussi terre
de bagne à partir de 1863. La mortalité fut telle en
Guyane qu'il y eut quelques années un arrêt de la déporta-
tion. Dès 1887 cependant c'est la grande époque du bagne,
avec l'apparition des relégués, c'est-à-dire des récidi-
vistes : si on cumulait un certain nombre de condamna-
tions, on était automatiquement expédié au bagne avec
impossibilité de retour. C'est également à cette période
que les politiques seront distingués des condamnés de
droit commun et appelés déportés. Après les déportés de la
Commune, Dreyfus fut le premier des déportés en enceinte
fortifiée envoyés à l'île du Diable.
Les femmes partirent d'abord volontairement et les condam-
nées pouvaient choisir entre Guyane et Nouvelle-Calédonie.
A partir de 1885, la relégation les y envoya de force pour
assurer le peuplement des colonies. Ce fut un échec qui
amena l'arrêt de l'envoi de femmes au bagne en 1907.
La Nouvelle-Calédonie fut fermée aux bagnards en 1931
(dernier convoi en 1897) et la Guyane en 1947 (dernier
convoi en 1938).
L'exposition présente, par des documents d'archives, pho-
tos et divers objets, la vie quotidienne de plus de cent
mille condamnés et de leur entourage, et met l'accent sur
l'évolution de la peine.
(Ce texte est une synthèse du dossier de présentation de
l'exposition. Merci aux responsables pour cet envoi)
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Révision 26/08/2003