G.H.C. Bulletin 19 : Septembre 1990 Page 189
1660 : LES CARAIBES SUR LES BRAS !
ses avantages. Puis, à propos de religion, il indique que
les Gouverneurs ont toujours accepté les "Hérétiques" aux
Isles et donne cet exemple : "Même Monsieur HOUEL a élevé
le sieur POTEL, huguenot, aux premières charges de son
île, contre l'usage et la coutume."
Il s'agit peut-être d'Abel POSTEL, présent à St Chris-
tophe le 18 avril 1639 (G1/472, f° 38). Le Vicomte du
Motey, dans son étude sur Guillaume d'Orange, le dit
soldat de métier, ayant appartenu à la garnison du Havre,
devenu colon, et le nomme "Abel POSTEL dit LABOULLAYE".
Il y a aussi en Guadeloupe :
- Jacques POTEL dit CHERBOURG, habitant, recensé à Capes-
terre de Guadeloupe en 1664, âgé de 41 ans, époux d'Anne
de LA ROCHE. Le couple est recensé au quartier Sainte Anne
de la Grande Terre en 1671, sans enfants.
Mais ce ne peut être "Monsieur POTEL" de la lettre car il
était sur les terres des BOISSERET et la Capesterre
faisait partie des terres d'HOUEL.
- Jacques POSTEL, habitant de Guadeloupe, décédé avant le
7 juillet 1660 (donc avant cette lettre) dont le frère
Geffin POSTEL, aussi habitant de la Guadeloupe obtient
procuration de leur soeur Madeleine, épouse de Jacques
HéBERT de Dieppe (fonds de l'abbé Leber).
Monsieur DUBLANC
Il s'agit très probablement de Julien LE CORDELIER,
écuyer, sieur DUBLANC, gentilhomme breton, que Dutertre
appelle toujours "Monsieur DUBLANC". Il dit de lui que
c'était "un gentilhomme plein d'esprit et de mérite, capi-
taine et major de l'Isle de la Guadeloupe, et qui savait
parfaitement la langue anglaise." Aussi fut-il envoyé en
février 1666 par Messieurs de CLODORé, gouverneur de la
Martinique, et de CHAMBRé, agent général de la Compagnie,
vers Milord WILLOUGBY, lieutenant général anglais à la
Barbade, faire confirmer le concordat de St Christophe
entre les nations anglaise et française. Encore un rôle de
messager, comme dans la lettre ci-dessus !
Il était conseiller au Conseil Souverain d'HOUEL (F3/18,
f° 98-99). En 1669, il fait partie des habitants sucriers,
à la Montagne de l'Espérance (C7a/1 f° 163)
Il est recensé en 1664 au même quartier que Jean JARDIN
(de la rivière des Habitants à la rivière Duplessis),
major de l'île, âgé de 50 ans, avec sa femme Renée
JOURDANOT, leurs filles Marie Anne veuve LEFEBURE, 18 ans,
et Renée, 5 ans, leur petite-fille de 6 mois, Marie Anne
Christine LEFEBURE, un engagé et 8 nègres. Dutertre parle
aussi d'un fils nommé enseigne de la Compagnie auxiliaire
créée par M. de CHAMBRé "pour s'opposer aux muniteries des
peuples" contre la Compagnie.
Le Père PONTHELIER
Jean PONTELIER, ancien jésuite, cité par Dutertre en
juillet 1659 parmi les religieux et arbitres chargés de
calmer les esprits lors des troubles dus au partage de la
Guadeloupe entre HOUEL et les BOISSERET. PONTELIER était
un des arbitres choisis par le Chevalier HOUEL et son
neveu d'HERBLAY face aux arbitres de Charles HOUEL. (Il
est donc logique qu'on le retrouve ici conseillant
d'HERBLAY pour rédiger la lettre destinée au représentant
de Charles HOUEL).Il fallut sept semaines de discussions
pour parvenir à faire et signer le partage (I 557).
Le capitaine LA JAUNEST, de Saint-Malo
Il peut s'agir du capitaine LA JAUNAY ou LA JAUNAYE, dont
Dutertre parle à plusieurs reprises (IV p. 180, 204, 220,
273) : il commande "Le Fleurissant", navire de 30 canons
de la Compagnie des Indes Occidentales, lors de la con-
quête de l'île de Montserrat par Monsieur de LA BARRE en
février 1667, et lors du combat naval mené par le même M.
de LA BARRE contre la flotte anglaise devant l'île de
Niève en mai de la même année.
LA GARENNE
Nous ne connaissons pas de LA GARENNE "notable" à cette
époque en Guadeloupe. En revanche il peut s'agir d'André
PORET de LA GARENNE, commandant la Compagnie du Fort Saint
Pierre de la Martinique puis premier capitaine de l'île
après la mort de DUPARQUET en 1658. Il faudrait donc
comprendre que LA GARENNE vint de la Martinique prévenir
HINSELIN des réactions des caraïbes.
DAVIDON
Nicolas DAVIDON, menuisier dont on connaît la présence en
Guadeloupe dès 1655 (Insinuations du Châtelet de Paris 10
12 1655), né, probablement à Paris, vers 1625, devint
ensuite habitant sucrier. Epoux de Nicole LE LAIZAN (ou LE
LéZANT) veuve DUPRé, il est recensé en 1664 à la Montagne
de l'Espérance avec 2 garçons et une fille DUPRé (premier
mariage de sa femme) et 3 enfants DAVIDON (2 filles de 4
et 2 ans et un garçon de 2 mois). En 1671, Montagne St
Charles et Palmistes, le couple avait 1 garçon et 4 filles
(mais il n'est pas indiqué lesquels sont des DUPRé et
lesquels des DAVIDON).
Le fils DUPRé aura une postérité au Petit-Bourg; des deux
filles DAVIDON, Marie Marguerite épousera en premières
noces Nicolas BAUDOUIN, conseiller puis doyen du Conseil
Supérieur de Guadeloupe, et, en secondes noces, Jean
Baptiste HUREZ, écuyer, sieur de CHEVRY et de ROCHEFORT;
sa soeur, Marie Madeleine DAVIDON, épousera Pamphile Louis
FILLASSIER.
Le fils de Monsieur DUBOIS
Les familles DUBOIS sont nombreuses en Guadeloupe (nous en
avons trouvé une dizaine). Nous n'avons pas d'éléments
pour situer celle-ci, d'autant plus que si "le fils de
Monsieur DUBOIS" a effectivement vendu sa sucrerie pour
repartir pour France, on ne peut le retrouver au recense-
ment de 1664, ni sa descendance ensuite.
DU THIERY, et son frère à St Christophe : Non identifiés.
***
Principales sources imprimées utilisées :
1) R.P. Jean Baptiste Du Tertre "Histoire générale des
Antilles habitées par les Français" (1667) 4 tomes.
Réédition en 1973 par les Editions des Horizons Caraïbes.
2) R.P. Raymond Breton "Relations de l'île de la Guade-
loupe" (1647) Société d'histoire de la Guadeloupe. Biblio-
thèque d'Histoire antillaise n° 3. 1978.
3) R.P. André Chevillard "Les desseins de son Eminence de
Richelieu pour l'Amérique" (1659) Soc. Hist. Guad. Bibl.
d'Hist. antil. n° 4. 1973.
4) Ph. et B. Rossignol "Index des noms cités dans des
Chroniqueurs des Antilles au XVII° siècle" I.D.E.G. 1988.
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Révision 26/08/2003