G.H.C. Bulletin 18 : Juillet-Août 1990 Page 167
GRABUGE A LA GRENADE
* AU CITOYEN LAGRANGE, délégué 10 floréal III - 29 04 1795
MODESTE te remettra 100 piques, 60 fusils, 25000 cartou-
ches, trois barils de poudre et 50 paires de souliers, un
sac de cocardes. Si vous étiez maîtres de plusieurs ports
nous vous ferions passer une centaine d'hommes armés et un
obusier... Nous approuvons la mesure que tu as prise de
nommer le citoyen FEYDON commandant provisoire de la force
armée. Dis à NOGUé que son fils se porte bien, qu'il soit
tranquille sur son sort.
* AU CITOYEN FEYDON commandant provisoire de la force
armée à la Grenade (20 prairial III, 08 06 1795)
Nous ne recevons point de vos nouvelles; il serait
cependant bien intéressant pour la République et pour vous
que vos succès ou vos revers nous fussent connus : donnez-
nous les moyens d'augmenter les premiers ou de réparer les
derniers... Hâtez-vous de nous faire connaître vos besoins
et votre position.
* AU MEME (22 fructidor III, 08 09 1795)
Notre collègue vient de nous instruire que malgré nos
conseils et nos invitations la division règne toujours
parmi vous... Nous vous le répétons, tant que l'ambition
et le désir de porter des épaulettes vous domineront, tant
que les passions l'emporteront sur le dévouement de la
République, vous serez vaincus...
* AU MEME (3 frimaire IV, 24 11 1795)
Nous voyons avec peine vos divisions, l'ennemi les con-
naîtra et en profitera pour venir fondre sur vous et vous
vaincra. Que l'ambition fasse place à l'amour de la Répu-
blique. Il est impossible que vous soyez tous chefs,
obéissez à ceux qui vous commandent, ne nous obligez pas à
employer la sévérité; écoutez nos exhortations, elles
tendent à votre bonheur...
* AU MEME (3 ventôse IV, 22 02 1796)
Si vous eussiez suivi nos conseils, vous ne nous eussiez
pas, en quelque sorte, mis dans l'impossibilité de vous
secourir. Fournissez-nous-en les moyens en prenant un
poste au bord de la mer; et alors nous vous ferons parve-
nir tout ce qui pourra vous être nécessaire. MODESTE et
beaucoup d'autres bâtiments ont croisé autour de votre île
sans pouvoir l'aborder. Nous désirons que la Lutine soit
plus heureuse et qu'elle puisse vous remettre les 200
moïdes et les différents objets dont elle est chargée pour
vous.
* AU MEME (23 prairial IV, 11 06 1796)
Depuis un certain temps tous les secours et les
munitions que vous avez reçues vous étaient expédiés de
Sainte-Lucie, en raison du rapprochement et de la facile
communication de cette île avec vous. Les Anglais venant
de se rendre maîtres du Morne Fortuné, nous nous hâtons de
vous envoyer par MODESTE poudre et cartouches afin de vous
fournir les moyens de repousser l'ennemi, s'il vient vous
attaquer.
Ce n'est qu'après la plus vigoureuse résistance, des
pertes considérables éprouvées dans les différents combats
et le manque de munitions qu'il a pu s'emparer de ce fort.
Un certain nombre de républicains qui le défendaient en
est sorti avant la capitulation avec ses armes, il s'est
joint avec les autres troupes qui étaient disséminées dans
l'île et à 500 déserteurs français; en sorte que la guerre
dans ce pays va devenir plus active et plus acharnée que
jamais.
Nous espérons que cet échec, loin d'abattre votre courage,
lui donnera une nouvelle force, et que si la victoire n'a
pas couronné les efforts des défenseurs de Sainte-Lucie,
vous emploierez tous les moyens qui sont dans votre pou-
voir pour la faire suivre vos drapeaux. Vous devez vous
tenir sur vos gardes: l'ennemi doit porter des forces très
prochainement à la Grenade. Tâchez de tirer de la Trinité
espagnole les secours qu'offre cette île. Pour vous en
prouver la facilité, nous avons envoyé le citoyen GANDELAT
notre agent près de ce gouvernement...
Vous parler de zèle, d'activité, serait vous faire injure.
Votre dévouement nous est connu, et nous nous flattons que
vous serez fidèle au serment des Républicains: Vaincre ou
mourir.
COURRIER DES LECTEURS
LA NUMEROTATION EN GENEALOGIE
Je voudrais savoir ce qu'est la numérotation Stradonitz.
Est-ce celle employée dans le bulletin de GHC? J. Bonnet
Réponse : On distingue en généalogie deux systèmes de
numérotation selon qu'il s'agit d'une généalogie ascendan-
te (tous les ancêtres directs d'une personne), c'est la
méthode Sosa-Stradonitz; ou d'une généalogie descendante
(tous les descendants d'un individu), c'est la numérota-
tion d'Aboville.
Numérotation Sosa-Stradonitz (ascendante) : la personne
dont on étudie l'ascendance a le numéro 1, son père 2, sa
mère 3, son grand-père paternel 4, etc. de sorte que les
hommes ont toujours un numéro pair et les femmes un numéro
impair; le père a toujours un numéro égal au double de
celui de son fils ou de sa fille et la mère un chiffre
égal au double + 1. Voir par exemple les réponses aux
questions 90-20 et 21 page 138 de GHC.
Numérotation d'Aboville (descendante) : chaque personne
reçoit selon son ordre de naissance (quand on le connaît,
sinon on numérote selon l'ordre de découverte des enfants)
un numéro, précédé de celui de son père avec, dans le cas
de plusieurs mariages, les lettres a, b, etc. L'avantage
de cette numérotation est qu'elle est "ouverte" : on peut
rajouter un nouveau numéro à chaque découverte (en revan-
che pour une descendance sur plusieurs générations, elle
présente l'inconvénient de chiffres très longs). Voir par
exemple la famille MASCOU pages 124 et 125 de GHC.
LES ROLES D'ARMEMENT DE NANTES
MM. Camprasse et Didier nous félicitent pour ce dépouille-
ment ! Or ce n'est pas notre oeuvre mais celle d'une
équipe du Centre Généalogique de l'Ouest, sous la direc-
tion de M. Pecquenard (voir article page 137 de GHC).
Nous avions oublié de donner l'adresse du C.G.O. :
26 rue Léon Jamin, 44000 NANTES
N'oubliez pas de joindre un timbre pour la réponse et de
nous signaler vos questions et les réponses obtenues pour
éviter de poser plusieurs fois les mêmes questions.
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Révision 26/08/2003