G.H.C. Bulletin 15 : Avril 1990 Page 123
DE MARIE-GALANTE A NEW ROCHELLE
Histoire de la famille THAUVET
B. ELEMENTS DE GENEALOGIE DE LA FAMILLE THAUVET
I André THAUVET
"procureur fiscal de la baronnie de Chastelaillon,
demeurant dans la ville de la Rochelle"
o ca 1603 + 20 12 1681 la Rochelle
x 06 04 1636 la Rochelle (Temple de la Ville Neuve)
Suzanne FANEUIL (o ca 1620, + 08 02 1681)
II 1 Suzanne THAUVET
Habite New Rochelle en 1698.
o ca 1637 + 1710/
2 Jean THAUVET
Présent à St Christophe avant la Révocation (?)
o ca 1639 + 1708 probablement à New York.
Le 05 02 1703: Olivier BESLY fait une requête au nom
de "son beau-frère John Thevett", en dédommagement
de poudre prise par Jacob Leisler (New Rochelle)
1703: recensement du South Ward à New York
mention d'un "Capt. Trevett"
3 Daniel THAUVET
Marchand à Marie-Galante en 1665 (cf recensement).
o ca 1641 + 1676/
4 Jeanne THAUVET
o 23 06 1643 b 26 06 1643 la Rochelle + 1685/
x ca 1665 Josué BERCHAUD (o 11 09 1636).
Un Josué BERCHAUD achète un terrain à Sainte-Croix
en 1662. C'est lui qui prit part aux événements de
1676 cités ci-dessus.
5 André THAUVET
o 02 10 1645 b 09 10 1645 la Rochelle + 1722/
Mentionné sur le recensement de mai 1680 à Marie-
Galante, il devient citoyen anglais en septembre
1687 à New York où il est juge de paix en 1689.
En 1690, il participe à l'achat d'un terrain à
New Rochelle. Vers 1705 il repart dans les îles: il
figure dans le recensement de Saint-Christophe de
1707-1708.
6 Un enfant
o 14 11 1647, mort le même jour.
7 Marie THAUVET
o 09 01 1649 la Rochelle + 1712/
x Olivier BESLY.
Marie et son mari seraient passés par la Hollande
avant d'aller aux Etats-Unis.
Hiver 1687-1688: ils sont à Charleston (Caroline
du Sud).
A New York probablement avant 1690.
1698: présents à New Rochelle (recensement)
22 06 1702: à Charleston
D'où:
1 Oliver BESLY (1687/88 - 1772)
Il fut une personnalité de New Rochelle.
x New York Susan MERCIER fille du Huguenot
Isaac MERCIER et de sa femme Suzanne.
2 Thauvet BESLY (1691-1757), Apprenti à Londres
et à Amsterdam, il retourna à New York en
1727, et fut un orfèvre célèbre.
x Amsterdam Hester VINCENT, fille d'Anna IJER,
veuve d'Ijsbrand VINCENT.
8 Abraham THAUVET
o 01 01 1653 la Rochelle + 1672/
9 Benjamin THAUVET
o 15 05 1655 la Rochelle + 02 12 1656
UNE AGREABLE RENCONTRE
Arnaud Vendryes
En principe terre caraïbe, la Dominique servait aussi
au XVIIIème siècle de refuge à tout ce que l'archipel
comptait de plus distingué en matière de pirates et autres
forbans. Il n'était pas rare de faire des mauvaises ren-
contres dans le secteur.
C'est ce qui arriva, par un jour de juin 1724, au
capitaine anglais GERNON, qui fit la connaissance du for-
ban SPRIGGER, auquel il n'avait pas été préalablement
présenté.
"Le nommé Nicolas GERNON, commandant le bateau le
Succès, de Londres, déclare que venant dernièrement de
Sainte-Lucie où il a été pour charger du bois pour porter
à Saint-Christophe, lieu de sa destination, dit qu'étant
arrivé sous le vent de la Dominique environ six lieues de
terre il est aperçu d'un navire et d'un bateau lesquels
lui ont donné chasse pendant environ trois heures, et
lorsqu'ils sont venus à la portée du canon ont hissé
pavillon noir à la tête du grand mât et a tiré trois coups
de canon à balle ce qui m'a obligé d'amener et par leurs
ordres mettre la chaloupe en mer et aller à bord du bateau
où ils m'ont gardé jusqu'à ce que le navire a approché et
alors a hélé le dit bateau pour venir à son bord avec le
capitaine et moi.
Et lorsque nous fûmes à bord le capitaine qui s'ap-
pelle SPRIGGER m'a questionné sur plusieurs choses, entre
autres si je n'avais pas connaissance du forban qui a
passé à Sainte-Lucie il y a quelques temps; et suivant son
discours il y a apparence que c'est lui-même.
Ensuite de ce discours il a envoyé sa chaloupe à mon
bord, où ils ont maltraité mon équipage extrêmement à coup
de sabre et de bâton et m'a jeté deux cables à la mer et
trois amères, plusieurs cordages, la trinquette et le faux
foc et plusieurs autres voiles appartenant au dit bateau.
Et ont coupé et haché tous ses haubans et autres cordages
aussi bien que son mât environ un demi-pied par un côté,
et environ un quart de l'autre.
Après quoi au retour de la chaloupe ils ont tenu conseil
s'il me fallait lâcher, ce qu'ils ont décidé en me ren-
voyant à mon bord avec liberté d'aller où bon me semble-
rait après m'avoir gardé depuis jeudi 15ème de ce mois
environ 6 heures du soir jusqu'au vendredi 16ème du dit
mois environ onze heures du matin, étant toujours à la vue
de la Dominique, et voyant la terre.
Ayant été arrivé à mon bord j'ai toujours tenu le
vent pour arriver à la Guadeloupe, en ayant observé la
route que prenait le dit forban je lui ai vu faire sud-
sud-est, et je crois qu'il a cherché plutôt à se rendre au
nord que de suivre la dite route, et samedi matin j'ai
aperçu sous le vent de la Dominique environ quatre lieues
de terre un navire et un bateau qui faisaient la même
route que le forban pendant environ trois heures, ce qui
m'a fait croire que c'étaient des bâtiments qui poursui-
vaient le dit forban, jusqu'à ce que je lui aie vu reban-
der de bord et porter vers la Martinique.
Le dit forban a gardé mon charpentier nommé DUCHESNE
de Nantes par force, lequel m'a prié d'en faire ma décla-
ration au premier port que je toucherais, ce que je certi-
fie le tout véritable au gouvernement le 17ème juin 1724".
Signé Nicolas GERNON, copié mot à mot à l'original le
dit jour et an - MOYENCOURT. (Colonies C/7A/9)
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Révision 26/08/2003