G.H.C. Bulletin 12 : Janvier 1990 Page 91
EDITORIAL
Lors de sa réunion du 10 décembre le Conseil d'Admi-
nistration de la Fédération des Sociétés Françaises de
Généalogie a attribué le poste d'administrateur représen-
tant la Région Atlantique à notre association. Avec l'aide
d'Arnaud Vendryes j'aurai donc la charge de participer
avec toutes les autres associations à l'oeuvre commune.
Au cours des années la Fédération a su se faire recon-
naître comme un interlocuteur valable et même privilégié
auprès des Archives de France. A nous de contribuer à
cette bonne ambiance par la qualité de nos travaux.
Archives de la Seine : on déménage
P. Bardin
Depuis le 27 octobre dernier, les Archives de la
Seine sises 30 quai Henri IV et Hôtel Saint-Aignan, rue du
Temple (Etat civil reconstitué) sont fermées pour cause de
transfert et d'installation, pour de longues et enrichis-
santes années, dans leurs nouveaux locaux, spécialement
construits, 18 boulevard Serrurier Paris XIX°. Aucune date
précise de réouverture n'est communiquée. Il fut question
du mois d'avril mais au moment où ces lignes sont impri-
mées le mois de juillet semble être le mois retenu.
Il est évident qu'on ne déplace pas un tel dépôt
d'archives, où les documents sur l'Outre-Mer sont nom-
breux, sans effectuer inventaires, recollements, remises à
jour, etc. Compte-tenu des dépenses engagées, des techni-
ques nouvelles utilisées à peu près partout, on pouvait
logiquement imaginer qu'à l'instar des Archives Nationales
l'informatique serait l'Outil privilégié. Oncques ne vit
plus grande désillusion. Si le budget fut prévu, les
crédits y afférents ne furent point accordés. Rendez-vous
dans au moins cinq ans, pour éprouver la joie de pianoter
sur le clavier et l'angoissante attente de la réponse sur
écran vert. Mais ce sera du matériel français, Monsieur.
Ah! Bon!
En attendant, nous retrouverons notre cher fichier
manuel, fort bien fait et non moins bien tenu. Innovation,
les consultations directes telles que celles des tables
décennales ne seront plus ermises; en compensation, 60
places toutes neuves nous feront oublier les 12 places du
quai Henri IV qui suscitèrent tant de courses épiques dès
potron-minet ou presque. La fréquentation des Archives est
une grande leçon de patience. Nous serons à l'ouverture.
Télévision : Noirs et Blancs en 1789
P. Bardin
Il aura fallu attendre le jeudi 23 novembre pour voir
une chaîne de télévision traiter un des éléments capitaux
de la Révolution, les "Colonies". Ce fut Océaniques sur
FR3 (on en connaît les qualités de sérieux) qui présentait
cet aspect inédit de notre histoire, issu du chambardement
commencé le 5 mai 1789 à Versailles. Il faut dire et
redire que l'Outre-Mer fut singulièrement absent du tinta-
marre Bicentenairien et Télévisuel. A noter encore que FR3
est la seule chaîne de télévision à présenter une série de
remarquables émissions signées Jacques Tréfouel sur l'His-
toire de la Révolution Française. Or donc, ce jeudi,
j'attendais avec impatience la diffusion du film de Jean
Labib titré "Noirs et Blancs en 1789". Cette impatience ne
fut pas déçue.
Un travail comme on aimerait en voir souvent. Pas
d'interprétation démagogique des textes d'époque. Ceux-ci
étaient dits avec force et justesse de ton par un acteur
incarnant tous les personnages, dont le talentueux anony-
mat ne donnait que plus d'impact et de puissance aux mots
prononcés aussi bien par Robespierre, que Caradeux, Ogé,
Dubucq, Toussaint Louverture, Victor Hugues, Sonthonnax ou
Delgrés. Quand on sait qu'Anne Pérotin-Dumon et Jacques
Adélaïde-Merlande apportèrent leur contribution à ce film,
on ne doutait pas que les paroles prononcées seraient
respectées à la virgule près. Les témoignages de Lucien
Abénon, Henri Bangou, Alain Buffon, Aimé Césaire, Jacques
Cauna, Jean Fouchard ou Louis Sala-Molins apportèrent le
complément indispensable des historiens pour resituer les
lieux et les hommes qui luttèrent pour assumer debout leur
dignité d'HOMME que le Code Noir avait réduit au rang de
"meubles"
Images aux cadrages intelligents et qui mettaient en
valeur les sites historiques, le tout accompagné des bat-
tements du "Gwo-Ka" ou de la mélodie lancinante du "qua-
drille", dont les figures (était-ce Pantalon ou Pastourel-
le ou l'Eté ou la Poule ?) ravivaient je ne sais quoi dans
un coin de mon inconscient.
Un seul regret : pourquoi la programmation fut-elle
assurée à une heure aussi tardive, 23 h. 17 ? Une rediffu-
sion correctement annoncée me paraît indispensable, pour
que soient mieux connus les événements lointains qui in-
fluèrent sur le cours de notre histoire.
Page suivante
Retour au sommaire
Révision 26/08/2003